5 Septembre 2022
Après une première saison plus que décevante où l’héroïne et la série n’avaient pas toujours grand chose à raconter sur ses névroses, cette saison 2 parvient à améliorer quelques éléments. Bien que cette saison 2 reste dans le bourbier installé dans la première saison et que l’héroïne ne semble pas vouloir en sortir, Physical évolue malgré tout vers quelque chose d’un brin différent. On sent que les scénaristes ont compris ce qui n’allait pas dans la saison 1 et donne à la saison une allure de promesse. La première saison servait donc de longue introduction (très très longue !) à différents personnages afin de pouvoir les exploiter réellement dans cette saison 2. La série se concentre notamment plus sur la profondeur des personnages et leurs différentes dynamiques ce qui bouscule complètement ce qui avait été fait l’an dernier (et mal fait).
Ce qui change des séries sur des petites banlieues au voisinage en apparence paisible c’est que Physical n’a pas comme coeur d’intrigue un meurtre ou tout autre type de crimes permettant de rassembler les protagonistes. Physical doit vivre de son univers et de la force de ses propres personnages. La saison 2 se concentre sur des personnages brisés par la vie, qui n’ont jamais vraiment pu atteindre leurs rêves et qui tentent de trouver un bon équilibre entre leur vie personnelle et leur vie de famille dans cette banlieue. C’est d’ailleurs ce qui avait conduit Sheila à se tourner vers l’aérobic comme une nouvelle passion qui prenait de plus en plus de place dans sa vie au détriment du reste. L’aérobic était à comprendre comme un refuge pour Sheila, une occasion d’oublier tout ce qu’elle déteste dans sa propre vie et dans son propre corps.
La saison 1 utilisait parfois trop d’idées déjà vues du genre alors que cette saison se démarque par des intrigues plus pétillantes, plus sombres et intelligentes. Il y a une vraie réflexion bien plus lisible et Rose Byrne est parfaite. L’actrice est clairement à l’aise dans son rôle et parvient enfin à en faire quelque chose qui vaut le coup d’oeil. Quoi de mieux pour bousculer un peu la dynamique de Physical que d’ajouter Murray Bartlett, l’excellente révélation de The White Lotus (HBO). Il transforme son studio d’aérobic en une sorte de lieu semi-religieux, comme si toutes les femmes qui suivaient ses cours entraient dans une secte. Il va alors hypnotiser au sens figuré (voire au sens propre d’une certaine manière) Sheila et tout le monde dans la pièce. Certains personnages prennent aussi un tournant surprenant. Comme Danny qui tente de devenir un mari aimant et présent pour sa femme. Il va alors s’occuper de leur fille Maya et s’occuper de la maison.
On sent que le message est ici assez moderne de l’homme qui doit s’occuper du foyer mais c’est introduit de façon bien plus fluide que je n’aurais pu l’imaginer. A suivre la vie de tous ces personnages on peut passer par tous les sentiments, des plus tendres aux plus troublants en passant par le rire et les émotions. Le côté 80s et sa propre nostalgie prennent aussi moins de place. Disons que cela fait partie du décor de Physical et que ce n’est plus une démonstration constante de nostalgie. Cela donne une nouvelle perspective à la série qui lui donne aussi du temps pour développer les personnages. Physical c’est donc un peu comme le bon vin, il s’améliore avec le temps. Car j’ai hésité à voir cette saison 2 après le semi-désastre qu’était la saison 1 mais en me laissant tenter je ne regrette pas du tout. Au contraire, je vous conseille maintenant de venir découvrir Sheila et son amour pour l’aérobic.
Note : 6.5/10. En bref, après une saison 1 ratée, cette saison 2 améliore tellement de choses qu’elle devient bien plus intelligente, soignée et palpitante. Rose Byrne, à l’aise dans son rôle, est ici au sommet de sa forme.
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Apple a renouvelé Physical pour une saison 3
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