Berlín (Saison 1, 8 épisodes) : amourettes de braquage à Paris

Maintenant que La Casa de Papel est terminée, il fallait bien trouver une façon de poursuivre la machine à cash que la série mère a été. Rien de tel que de prendre un personnage et d’en raconter son histoire avant la série. Qui mieux que Berlín ? Difficile de voir un autre personnage avec un spin-off / prequel que ce personnage si charismatique incarné par Pedro Alonso. Au début, Berlín nous plonge dans une histoire de braquage ambitieuse et nous offre quelques bonnes idées mais rapidement on se rend compte que ce n’est peut-être pas la série dont on pouvait rêver. Il y a forcément de l’action et quelques scènes efficaces (le coffre fort, les diverses courses poursuites) mais Berlín est bien trop romancée pour être la série qui nous colle au fond de notre siège comme La Casa de Papel pouvait le faire. L’histoire de cette première saison de Berlín est assez lente et le rythme est vraiment inégal tout au long de la saison. 

En pleine gloire, Berlin réunit de talentueux équipiers à Paris pour réaliser l'un de ses projets les plus ambitieux : dérober 44 millions d'euros de bijoux, en une nuit.

Nous sommes donc à Paris et Berlín semble passer ses vacances avec Emily in Paris. Que cela soit le manque de détails (la flèche de Notre Dame n’a même pas été recréée de façon numérique afin de jouer l’illusion ou encore Camille qui décrit Barbès comme un quartier bobo où il fait bon vivre) ou bien la représentation globale de la capitale, Berlín n’est pas à la hauteur. Si Pedro Alonso est excellent dans le rôle de Berlín, en lui collant cet intérêt amoureux de bout en bout de la saison le personnage se ramolli complètement. Je comprends que les scénaristes soient aussi là pour raconter les prémices de sa relation avec Camille (vue dans la série mère) mais j’aurais aimé que cela soit un brin plus dynamique et pas aussi lancinant. Berlín sait tout de même divertir les téléspectateurs ce qui reste plaisant et les nouveaux personnages, bien que mal écrits et mal dégrossis, trouvent parfois le moyen de devenir sympathique. 

Mais la série n’a de cesse d’oublier ce qu’elle est sensée être. Le braquage n’est pas assez important pour être bon et Berlín n’a alors de cesse de faire du remplissage où tout le monde fait des bêtises. Tout cela reste très artificiel dans le but de créer des rebondissements. Alex Pina pourrait sortir un peu de son univers qu’il a créé (et qui était bien au début) mais Berlín vient aussi faire du fan service en long et en large avec les arrivées de Alicia Sierra et Raquel Murillo. Je dois avouer que ce duo est devenu à la fin de la saison ce qui m’intéressait le plus et les scénaristes ont trouvé le moyen de me décevoir. On a l’impression qu’elles sont là pour brasser de l’air et ne sont pas vraiment dans le feu de l’action. Sauf à la fin, laissant espérer quelque chose de plus palpitant dans une hypothétique saison 2. Berlín n’est donc pas vraiment la série que j’attendais. C’est même assez médiocre et mou. Certains moments sont efficaces et font écho à la série originale mais dans son ensemble, si c’est pour voir toute l’équipe faire des conneries (course de voiture, sorties en soirée, vol d’un loueur de motos, etc.), rien n’a spécialement de sens.

On sent que Berlín créée des intrigues spéciales pour relancer une machine qui s’enraie constamment. Dommage car je m’attendais vraiment à trouver une série efficace, palpitante en se reposant notamment sur le charisme des personnages comme la série originale. Je suppose que le dénouement à venir de Berlín (une fois que Alex Pina aura sucé le personnage jusqu’à l’os) ne sera pas tout rose pour Keila (même si sa relation avec Bruce a quelque chose d’excitant, sans trop savoir pourquoi). 

Note : 4/10. En bref, malgré le charisme de Pedro Alonso, quelques scènes sympathiques et du fan service, Berlín est mou du genou et loin d’être aussi efficace que la série originale. 

Disponible sur Netflix