Blue Lights (Saison 2, 6 épisodes) : flics sous tension

Blue Lights (Saison 2, 6 épisodes) : flics sous tension

La première saison de Blue Lights était une agréable surprise. Un retour des britanniques à ce qu’ils savent faire de bien en termes de séries policières. Cette seconde saison ne déçoit pas. Elle poursuit le chemin fait par la précédente saison tout en offrant une tension plus palpable. La montée en escalade est d’autant plus prenante jusqu’à ce qu’un personnage se fasse tabasser au point de presque mourir à l’issue de l’épisode 4. D’un côté, Blue Lights n’est pas sans faire écho à The Wire et à d’autres séries policières. Au delà de son côté soap qui tente de briser les codes de la série policière habituelle, Blue Lights ajoute une vision humaine de la police comme un boulot complexe. Bien entendu, Blue Lights exploite un peu trop les filons habituels du genre et gagnerait à sortir justement des sentiers battus mais parfois ce qu’il y a de plus confortable peu fonctionner. 

 

La saison 2 reprend l’histoire un an (ou presque) après les évènements de la première saison. Les trois héros de Blue Lights ne sont plus de vrais rookies comme c’était le cas à l’époque. Grace et Annie vivent ensemble et tenter de gérer leur situation professionnelle. Tommy a de son côté quelques rencards avec Aisling lui imposant de faire des aller-retours entre Belfast et Derry. Tout cela pourrait nous donner l’impression que Blue Lights est plus une série romantique qu’une série policière et pourtant. Après la chute des McIntyre, la tête du trafic de drogue de Belfast a changé mais la série installe petit à petit son histoire sans en faire des tonnes. Blue Lights prend donc son temps pour nous remettre dans le bain des personnages ainsi que nous trimbaler dans une nouvelle direction. La ville est toujours violente et regorge de personnages peu fréquentables. 

 

Cela fait plaisir de voir la série garder son rythme sans pour autant rogner sur ses personnages ou ses intrigues. Si parfois Blue Lights reste assez sombre et classique, elle n’en reste pas moins diablement efficace. Alors que l’on retrouvera Blue Lights pour une saison 3 (et une saison 4 !), la série continue d’explorer Belfast en prenant son temps et surtout le temps de développer son univers. En sachant qu’elle a encore des saisons devant elle, elle se permet donc des choses que d’autres séries qui sont dans l’urgence ne peuvent pas faire. Une belle marque de confiance de la part de BBC qui prouve qu’elle a encore des séries policières intéressantes à proposer. Les personnages gagnent plus de profondeur aussi, tant sur le point professionnel que personnel. Ce que les personnages vivent montrent à quel point ce n’est pas un métier tout rose mais qu’il y a tout de même une lueur au bout du tunnel. 

 

Blue Lights apparaît comme la digne descente de Line of Duty. Si les deux séries sont différentes, ce que j’aime beaucoup dans Blue Lights c’est son sens du détail dans les décors. Belfast est un personnage à part entière et est exploité de façon brillante. C’est une ville divisée où les fantômes du siècle dernier continuent d’hanter la ville. Le spectre générationnel de la violence est de partout, dans tous les sens. Si les plus vieux se souviennent du passé et de ce qu’ils ont perdus, les adultes doivent composer avec le présent et les enfants ont alors l’occasion de voir la violence prendre de plus en plus de place. Blue Lights reste une série sombre, brute qui sait clairement dans quelle direction aller. Une saison 2 qui aurait pu être ratée mais qui est dans la lignée de la précédente : une jolie réussite. 

 

Note : 7/10. En bref, comme la première saison, Blue Lights continue de développer son histoire policière tout en transformant Belfast en personnage à part entière. Teinté de romance mais surtout de la violence qui règne. 

Prochainement en France

 

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