3 Juin 2024
C’est déjà fini. Enfin, il y a quatorze épisodes à se mettre sous la dent cette saison mais ce seront les derniers de la série. Je ne sais pas si je suis prêt à dire au revoir à Evil. Cette série est si originale et passionnante que lui dire au revoir sera forcément touchant. Avec « How to Split an Atom », la série ne perd pas de temps à nous remettre dans le bain. Après les actions de Leland dans le final de la saison précédente et le fait que Kristen ait compris ce qu’il voulait, Kristen commence à prendre son indépendance. Elle éjecte purement et simplement sa propre mère, Sheryl, qui fricotait avec Leland, de son existence. C’est un épisode assez palpitant par sa façon de rappeler tout le chemin parcouru tout en prenant le temps de dérouler un récit procédural en parallèle. En effet, David, Ben et Kristen enquêtent sur un accélérateur à particulier qui pourrait bien être un portail vers… les Enfers.
Sans surprise, cet épisode est excellent de bout en bout. Même la scène de sexe aussi étrange que drôle entre Kristen et Andy dans leur cuisine est un sacré moment. Tout cela juste après que Kristen ait décidé de virer sa mère de son existence. Ce que j’ai toujours aimé dans Evil c’est son savoureux mélange d’humour et d’horreur en plus de l’angle fantastique et policier. Kristen sait que Leland a violé les ovules avec son propre sperme afin de créer… l’Antichrist. L’Antichrist va na^tire dans 38 jours et Leland va s’en occuper. La façon dont Kristen se moque de Leland et de sa capacité d’élever un enfant est juste hilarant. Mais Evil a toujours eu ce côté cynique qu’elle insère dans chaque épisode et finalement c’est l’une des plus belles choses que la série sait faire. Ce n’est pas comme si les King n’étaient pas déjà passé dans l’art de créer des situations cyniques. C’est un peu leur marque de fabrique (Braindead, The Good Fight, Elsbeth en sont de vrais symboles).
Kristen est aussi claire : dans sa vie la religion n’a pas de place (tout comme chez elle d’ailleurs). Seule la science a sa place. Elle veut que les choses redeviennent normales. C’est là que nous avons l’affaire de la semaine (et quelle affaire !). Outre le fait que l’on intègre à nouveau un élément fantastique dans une affaire, Evil rappelle aussi que la science a une place importante. Le but est donc de rappeler que la science peut justifier ce qui se passe, même tout ce qu’il y a de plus surnaturel. Par ailleurs, le Vatican n’est pas loin et ce dernier n’a pas peur d’une porte vers les Enfers mais plutôt que l’accélérateur à particules créer des trous noirs. C’est d’ailleurs l’une des peurs les plus importantes autour de ces accélérateurs et de ce qu’ils peuvent créer. Il y a des éléments horrifiques bien utilisés dans la mise en scène de Robert King.
Une fois de plus, Evil démontre qu’elle a de vraies influences et qu’elle sait les mettre à l’ouvrage dans son récit. « How to Train a Werewolf » est complètement différent. Kristen, David et Ben enquêtent sur ce qui pourrait bien être une attaque de … loup-garous. Une fois de plus, Evil utilise la science contre le fantastique tout en cherchant des réponses. Le côté très cartésien de ses enquêteurs permet toujours de rester sur Terre quand en face des personnages comme Leland ou Sheryl sont perdus dans leur imagination. Mais ce qui me plaît d’autant plus dans cet épisode c’est l’angle de la robotique. C’est une thématique assez bien exploité ces dernières années dans les séries. Black Mirror l’a fait avec brio dans un épisode flippant, CSI Vegas a exploité l’androïde dans un arc narratif lors de sa saison 3 et désormais nous avons Evil qui discute de tout ça dans un épisode.
« How to Train a Werewolf » est un peu un retour à la dynamique habituelle de la série. Les premiers épisodes de la saison ont été écrit sans savoir qu’il s’agirait de la fin de la série donc forcément nous suivons une formule classique. Je ne serais pas surpris que les King soient de très grands fans de X Files ou encore Fringe. Ces deux séries exploitaient des éléments fantastiques dans un monde où les preuves scientifiques permettent de nous ramener sur Terre. Il y a toujours une part de mystère dans de nombreux éléments dans Evil qui font aussi le sel de la série. Cet épisode permet de développer à la fois une enquête intéressante et originale tout en développant un peu plus les personnages. Notamment Andy qui doit faire face à un problème de santé étrange. Je ne sais pas tout ce que la suite de la saison va bien pouvoir nous réserver mais le résultat me fascine.
Note : 10/10 et 8.5/10. En bref, Evil continue d’être délicieuse à suivre.
Disponible sur Paramount+
Paramount+ a annoncé que la saison 4 de Evil serait la dernière. Il n’y aura donc pas de saison 5. Afin de conclure proprement la série, Paramount+ a ajouté quatre épisodes aux dix prévus initialement pour la saison 4.
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