Betty La Fea, l’histoire continue (Saison 1, épisodes 1 et 2) : réinvention médiocre d’une série culte

Betty La Fea, l’histoire continue (Saison 1, épisodes 1 et 2) : réinvention médiocre d’une série culte

Il y a plus de deux décennies, Yo soy Betty, la fea Je suis Betty la Moche en traduction française) a captivé des millions de téléspectateurs à travers le monde avec l'histoire de Betty, une femme intelligente mais jugée peu attirante par la société. Aujourd'hui, nous assistons à la suite de cette saga légendaire avec Betty La Fea, l’histoire continue. Cependant, cette nouvelle version peine à raviver la flamme de l’original et semble plutôt se complaire dans la nostalgie superficielle. La série commence avec Betty, interprétée par Ana María Orozco, qui se trouve confrontée à des défis personnels et professionnels. Son mariage avec Armando est en train de se dissoudre, et elle doit renouer avec sa fille adolescente rebelle, Mila. Dès les premières minutes, il est clair que la série repose sur des ressorts dramatiques déjà vus et revus, sans réelle innovation.

 

20 ans après la fin de la série originale, Beatriz Pinzón Solano dite "Betty" travaille dur pour reconstruire sa relation avec sa fille adolescente Mila, alors que celle avec Armando commence à se détériorer, la faisant se demander si elle a pris la bonne décision 20 ans plus tôt.

 

L’une des critiques majeures de cette suite est la manière dont Betty est présentée. Dans la série originale, le personnage de Betty était rendu « moche » par des artifices de maquillage, comme des lunettes et une coiffure désuète. Cette superficialité est encore plus évidente dans la nouvelle série, où il devient difficile de croire que les autres personnages la trouvent peu attirante. Cette représentation caricaturale de la laideur semble déconnectée de la réalité et diminue l’impact émotionnel que la série originale avait réussi à créer. L'intrigue de Betty La Fea, l’histoire continue semble davantage axée sur le remplissage d’épisodes que sur le développement de personnages ou de situations. La série s’ouvre sur un faux enterrement de Betty, ce qui aurait pu être une intrigue captivante, mais qui se révèle rapidement être une simple fausse piste. Cette ouverture trompeuse est révélatrice du reste de la série : beaucoup de promesses, peu de substance.

 

Le divorce de Betty et Armando, censé être un pivot émotionnel de la série, est traité de manière clichée et sans profondeur. Plutôt que d’explorer les raisons complexes de leur séparation, la série se contente de montrer des malentendus et des réactions exagérées. Par exemple, Betty découvre Armando embrassant Marcela, mais ne prend pas le temps d’écouter ses explications. De plus, la révélation qu’Armando savait que Betty allait être licenciée sans la prévenir ajoute une couche de méfiance, mais là encore, la résolution de ce conflit manque de finesse et d’authenticité. L’action se déroule principalement chez Ecomoda, l’entreprise de mode où tout le monde semble être au courant de tout, rendant toute tentative de confidentialité futile. Les intrigues professionnelles, comme le scandale des indemnités de licenciement, sont traitées avec une indifférence qui frôle le ridicule. 

 

Les employés protestent à peine, et on ne voit jamais les conséquences réelles de leurs problèmes financiers. Cette absence de réalisme affaiblit encore l’engagement du public. Les relations personnelles dans la série manquent également de profondeur et d’intérêt. Le divorce de Betty et Armando semble anodin, et les autres histoires d'amour et de rupture sont traitées de manière précipitée. Les personnages se mettent en couple et se séparent à une vitesse vertigineuse, sans que le spectateur ait le temps de s’y attacher. Même les personnages comme Majo et Patricia, censés apporter une touche de sensualité, sont retenus par une représentation trop pudique et superficielle de la sexualité. Betty La Fea, l’histoire continue semble s'appuyer lourdement sur la nostalgie de la série originale, mais échoue à apporter quelque chose de nouveau ou de pertinent. La performance d’Ana María Orozco, bien que correcte, est souvent exagérée, ce qui réduit la crédibilité de son personnage. 

 

Les autres acteurs semblent davantage des mannequins dans des costumes colorés que des personnages vivants et attachants. En conclusion, Betty La Fea, l’histoire continue ne parvient pas à capturer la magie de la série originale. La superficialité de la représentation de Betty, l'intrigue prévisible, les relations mal développées et l'absence d'enjeux réels rendent cette suite décevante. Pour les fans de la première heure, cette nouvelle version risque de laisser un goût amer et de rappeler douloureusement qu'il est parfois préférable de laisser les classiques là où ils appartiennent : dans nos souvenirs chéris.

 

Note : 3.5/10. En bref, une réinvention pas franchement reluisante d’une série culte. 

Disponible sur Amazon Prime Video

 

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