17 Octobre 2024
Avec NCIS: Origins, la célèbre franchise prend un virage audacieux en se plongeant dans les années 90, bien avant que l’équipe de Gibbs ne devienne une légende dans la version moderne de la série. Ce retour aux sources, à travers les deux premiers épisodes de la saison 1, propose une introduction intéressante, bien que classique sur certains points. Ce n’est pas une rupture totale avec ce que les fans de NCIS connaissent, mais il y a assez de nouveautés pour susciter la curiosité, notamment grâce à une époque différente et une ambiance plus brute. Voici mon analyse de ces deux premiers épisodes, qui laissent entrevoir un fort potentiel, malgré quelques imperfections. Ce qui frappe dès le début de la série, c'est l'absence des gadgets et des technologies modernes qui ont façonné la version contemporaine de NCIS. Dans NCIS: Origins, on est propulsé dans un monde où les enquêtes se déroulent sans les outils scientifiques dernier cri, ce qui change complètement la dynamique.
En 1991, le jeune Leroy Jethro Gibbs démarre sa carrière en tant qu’agent spécial au nouveau bureau du Camp Pendleton, où il se fait une place au sein d’une équipe hétéroclite menée par la légende du NCIS Mike Franks.
On est loin des autopsies assistées par des hologrammes ou des analyses ADN instantanées. Ici, tout est plus manuel, plus humain, et cela donne un certain cachet à la série. Ce cadre historique, bien qu’inhabituel pour une série policière de nos jours, fonctionne bien. Les années 90 apportent une dose de nostalgie, mais permettent aussi de réintégrer une part de mystère dans les enquêtes, puisque les personnages doivent se débrouiller avec moins de ressources technologiques. Cela met en lumière leur ingéniosité et leur persévérance. C’est rafraîchissant et original de voir un tel retour à une approche plus traditionnelle du crime et de la justice. En termes de personnages, il est évident que la série repose en grande partie sur le jeune Leroy Jethro Gibbs, interprété par Austin Stowell. Même si ce n’est pas « l’histoire de Gibbs », comme l’indique le personnage lui-même dans un monologue intrigant à la fin du pilote, c’est tout de même son parcours qui ancre la série. Ce jeune Gibbs est différent de l’homme endurci que l’on connaît dans NCIS, et cette fragilité le rend intéressant à suivre.
On le voit encore marqué par les pertes qu’il a subies et cherchant son chemin dans un univers militaire et juridique impitoyable. Cependant, l’un des aspects les plus captivants de cette introduction est le personnage de Lala Dominguez. Si Gibbs est au centre de l'intrigue, c’est elle qui pourrait bien en être le cœur émotionnel et narratif. Lala est une femme forte, compétente, mais qui doit se battre pour sa place dans un monde dominé par les hommes. Son parcours résonne particulièrement avec la thématique des barrières que les femmes devaient (et doivent encore) franchir dans des environnements professionnels rigides. Sa personnalité, à la fois brillante et pleine d’humour, en fait un personnage fascinant, avec un potentiel de développement évident pour les épisodes à venir. Si les deux premiers épisodes présentent des personnages relativement classiques – un Gibbs torturé, une femme forte qui lutte contre les préjugés – leur potentiel ne fait aucun doute.
Il est clair que la série se réserve une belle marge d’évolution pour approfondir ces personnalités et leurs relations. D’un point de vue narratif, cette introduction se divise en deux parties : la première est un pilote convaincant, tandis que la deuxième partie conclut assez bien les intrigues ouvertes lors de la première heure. Les épisodes posent des bases solides pour le futur, en introduisant des questions qui intriguent : pourquoi Gibbs a-t-il tant de respect pour Lala ? Quel est le lien avec Mike Franks, qui apparaît comme une figure mentor pour Gibbs, mais dont les intentions ne sont pas encore totalement claires ? Ces mystères offrent une bonne accroche pour la suite. Toutefois, si le scénario est efficace, il reste encore de la place pour s’affranchir davantage des codes du procedural classique. Certes, NCIS est avant tout une série d’enquêtes criminelles, mais avec cette nouvelle approche historique, la série pourrait oser aller plus loin dans la profondeur psychologique des personnages ou dans la complexité des intrigues.
Le potentiel est là, mais ces premiers épisodes restent pour l’instant dans des schémas assez prévisibles, sans vraiment bouleverser les attentes. Dans l’ensemble, NCIS: Origins démarre sur une note plutôt positive. Les deux premiers épisodes ne révolutionnent pas le genre, mais ils offrent un cadre intéressant et des personnages prometteurs. Ce n’est pas un reboot forcé de la franchise, mais plutôt une extension qui, si elle continue à creuser dans les relations entre les personnages et leur évolution dans le temps, pourrait s’avérer passionnante. Il est clair que la série peut encore s’améliorer. Les intrigues procédurales sont bien menées, mais elles manquent parfois d’un souffle nouveau. Pourtant, la richesse des personnages, notamment avec Lala et Gibbs, et la période historique choisie apportent une fraîcheur qui pourrait se développer au fil des épisodes. Ce qui est particulièrement réussi, c’est la manière dont la série parvient à évoquer des thématiques profondes, comme la perte et la mémoire, tout en restant une série d’investigation.
La phrase « Il n’y a pas de page blanche » résonne particulièrement, car elle montre bien que cette série n’est pas qu’un simple prequel. Elle cherche à explorer comment les événements du passé façonnent les personnages que nous connaissons dans NCIS. Si vous êtes un fan de NCIS, cette nouvelle série vous plaira sans doute, même si elle n’atteint pas encore des sommets. Les deux premiers épisodes de NCIS: Origins posent de solides fondations. Le cadre des années 90, avec ses contraintes technologiques, et l’introduction de nouveaux personnages intrigants comme Lala Dominguez, apportent de la fraîcheur à l’univers NCIS sans trahir son esprit. Avec quelques ajustements dans l’écriture et un approfondissement des intrigues, cette série pourrait devenir un excellent complément à la franchise originale.
Note : 6/10. En bref, bien que très classique, l’ensemble a un certain cachet qui donne envie de revenir.
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