11 Octobre 2024
La saison 2 de The Ark a pris fin, et comme pour de nombreuses séries de science-fiction, elle s'est montrée à la fois captivante et frustrante. D’un côté, on ne peut qu’admirer l’ambition derrière la série : un récit centré sur un vaisseau spatial, des personnages diversifiés, et une intrigue tissée autour de la survie dans un environnement hostile. Cependant, après avoir visionné les 12 épisodes de cette saison, mon avis est assez mitigé. Je qualifierais la saison de correcte" mais elle manque d’éléments marquants qui auraient pu en faire une œuvre plus mémorable. Dès le premier épisode, on sent que la série aspire à aborder des thèmes classiques de la science-fiction : la survie, la lutte pour le contrôle, et la capacité de l’humanité à faire face à l’inconnu. Cependant, malgré des idées intéressantes, The Ark se heurte constamment à ses propres limitations. Le manque de moyens se fait cruellement sentir, ce qui impacte non seulement les effets visuels, mais aussi le développement des personnages et de l’intrigue.
C’est une série ambitieuse qui, malheureusement, semble être freinée par un budget insuffisant pour soutenir pleinement ses idées. Les événements se succèdent rapidement, et parfois trop rapidement. Par exemple, dans le dernier épisode, la menace de Maddox et ses implants de contrôle mental est résolue en un clin d'œil. Là où d'autres séries auraient pris le temps de développer la tension sur plusieurs épisodes, The Ark choisit d’expédier les résolutions, ce qui empêche le spectateur de vraiment s’investir dans les enjeux. Il y a une précipitation qui gâche le potentiel de moments pourtant forts. En résumé, beaucoup de choses arrivent en peu de temps, mais elles ne sont pas suffisamment explorées pour créer un impact durable. Un des plus grands défis de The Ark réside dans le développement de ses personnages. La série regorge de protagonistes intéressants, chacun avec des histoires personnelles qui auraient pu être enrichies. Pourtant, la majorité d'entre eux restent malheureusement sous-exploités.
Prenons l’exemple de Strickland. Il est central dans cette saison, avec une quête personnelle pour retrouver sa fille Katherine. Cependant, ses actions sont souvent incohérentes, comme lorsqu'il choisit de se lancer seul sur Trappist 1D au lieu de faire confiance à ses coéquipiers. Ce manque de profondeur dans ses motivations finit par rendre son personnage peu convaincant. Le même problème se pose pour d'autres personnages tels que Garnet, Brice, Kabir ou encore Ian. Chacun d’eux a des moments de bravoure ou des révélations personnelles, mais ces moments ne sont pas suffisamment étoffés. On ressent souvent que la série passe trop vite d'une intrigue à l'autre, laissant peu de place pour explorer réellement les relations et les dilemmes moraux de chaque personnage. Pourtant, une série comme The Ark gagnerait beaucoup à s'attarder sur ces dynamiques humaines qui sont souvent au cœur des meilleures œuvres de science-fiction. Il y a néanmoins des exceptions, comme le personnage de Kelly, qui a bénéficié d'une belle évolution.
Son parcours, depuis une position de criminelle à celle de sauveuse, est sans doute l’un des aspects les plus réussis de la saison. Cependant, elle reste une exception dans un ensemble de personnages qui n’ont pas tous eu la chance de connaître une telle progression. L’un des aspects les plus frustrants de cette saison est sans doute la qualité visuelle. Je comprends qu'une série de science-fiction nécessite un budget conséquent pour créer des effets spéciaux crédibles, mais ici, le manque de moyens est trop apparent. Les décors, en particulier les scènes sur Trappist 1D, manquent de finesse et donnent l’impression d’avoir été réalisés à la va-vite. L’utilisation excessive du fond vert et des CGI peu aboutis finit par distraire plutôt que d’enrichir l’immersion. À certains moments, on a presque l’impression d’être devant une production d’amateurs plutôt que devant une série diffusée à grande échelle.
Cela dit, j’apprécie l’effort fourni pour imaginer des environnements extraterrestres et des technologies futuristes. Les idées sont là, mais leur exécution est bancale. C’est dommage, car avec des ressources adéquates, The Ark aurait pu vraiment briller en tant que série de science-fiction visuellement immersive. En matière de rythme, la série souffre également d’un manque de cohérence. Certains épisodes traînent en longueur, tandis que d’autres compressent trop d’intrigues en un laps de temps trop court. Le dernier épisode en est un parfait exemple : l’arc narratif de Maddox, qui aurait pu être l’élément clé de la saison, est résolu en quelques scènes. Après des épisodes à instaurer Maddox comme une menace silencieuse mais grandissante, sa chute se fait de manière trop brusque. Cela aurait pu être un point culminant fort de la saison, mais à la place, tout semble expédié. Ce manque de build-up laisse le spectateur sur sa faim.
J’aurais aimé voir cette intrigue se développer sur plusieurs épisodes, avec plus de suspense et de révélations progressives. En fin de compte, cette précipitation mine la tension et l’enjeu, deux éléments cruciaux dans une série de ce genre. De plus, certaines intrigues secondaires, comme la relation entre Garnet et Brice, ou encore la question de l’avenir sur Trappist 1D, sont également laissées en suspens ou expédiées sans réelle conclusion. En résumé, The Ark saison 2 est une série de science-fiction qui souffre de ses ambitions disproportionnées par rapport à ses moyens. Les idées sont là, les personnages ont du potentiel, et l’intrigue offre quelques moments de suspense intéressants. Mais tout cela est plombé par des choix narratifs trop hâtifs, des effets visuels décevants, et un manque de développement des personnages. Cela étant dit, je ne regrette pas d’avoir suivi cette saison. Malgré ses défauts, The Ark reste une série attachante pour les amateurs de science-fiction qui cherchent avant tout à explorer des idées nouvelles, même si leur exécution n’est pas toujours à la hauteur.
Si une saison 3 voit le jour, j’espère qu’elle parviendra à corriger ces lacunes, en prenant davantage le temps de construire ses personnages et ses intrigues, tout en améliorant la qualité de sa production. En fin de compte, The Ark est un voyage spatial modeste, souvent inégal, mais avec des moments sincères qui la rendent encore digne d’intérêt, surtout si l'on apprécie les séries de science-fiction à petit budget qui osent rêver en grand.
Note : 4.5/10. En bref, une ambition freinée par un manque cruel de moyens.
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