18 Octobre 2024
Je me suis récemment plongé dans les deux premiers épisodes de The Office Movers, une série qui, d’après certaines critiques, pourrait redéfinir les standards de la comédie canadienne. Cependant, après avoir vu ces épisodes, je ne peux qu'exprimer mon profond scepticisme face à ces éloges. À vrai dire, je suis resté perplexe devant ce que j'ai vu, et j'aimerais partager mon ressenti sur cette expérience télévisuelle, car elle soulève des questions sur ce qu'on attend d'une "comédie" aujourd'hui. Voici donc mon avis sur ces débuts qui, à mes yeux, ratent complètement leur cible. Dès les premières minutes, on a l'impression que les créateurs de The Office Movers se sont donné pour mission d'exploiter tous les clichés possibles et imaginables.
Deux frères tentent de sauver leur boîte de déménagement de bureaux et reçoivent une offre d’acquisition de la part d’un grand groupe de logistique.
Plutôt que de chercher à innover ou à proposer une approche subtile de l'humour, la série semble s'enliser dans des stéréotypes déjà vus mille fois. Les personnages sont caricaturaux à l'extrême : des employés de bureau sans la moindre étincelle d’intelligence, dépourvus d'éthique professionnelle, incapables de prendre la moindre décision sensée. Si ce genre de représentation de la bêtise humaine peut parfois servir la comédie, ici, cela tombe à plat. Le problème n'est pas seulement que ces personnages sont stupides, c'est que leur stupidité semble être le seul moteur de l'intrigue. On les voit trébucher sur des situations tellement ordinaires et prévisibles qu’on se demande comment ils parviennent à fonctionner dans un cadre professionnel, même fictif. Au lieu de faire rire, cela crée une distance entre le spectateur et la série, car ces personnages ne sont tout simplement pas crédibles.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est l'absence totale de subtilité dans l'humour. La série se repose sur des gags qui manquent cruellement de nuance et de finesse. Si l’on considère que la comédie est souvent un miroir déformé de la réalité, une exagération bien orchestrée peut être hilarante. Mais ici, il n'y a ni orchestration ni véritable intention comique derrière les situations. Les dialogues sont poussifs, les interactions entre les personnages sont mécaniques, et rien ne semble vraiment couler naturellement. Prenons, par exemple, la façon dont les personnages sont présentés : des adultes agissant comme des enfants mal coordonnés, ne sachant pas comment accomplir les tâches les plus basiques. On pourrait y voir une critique sociale subtile, mais ce n’est pas le cas ici. L'ineptie des personnages n’a pas de fond, elle est simplement utilisée comme ressort comique, mais sans que cela ne soit vraiment drôle.
On se retrouve donc à observer une série d’actions maladroites, non pas parce que les personnages sont excentriques ou originaux, mais parce qu'ils sont présentés comme tout simplement idiots. Ce qui est particulièrement décevant avec The Office Movers, c'est que la série semble avoir raté l'opportunité d'innover. Au lieu de chercher à surprendre son public avec un humour intelligent ou des situations inédits, elle recycle des idées vues et revues. L’utilisation de clichés peut parfois servir de tremplin pour un humour de qualité, à condition que ces clichés soient détournés ou qu'ils s'intègrent à une vision nouvelle. Ici, rien de tout cela : les personnages et les situations sont si prévisibles qu'il est difficile de ne pas anticiper chaque gag avant qu'il ne se produise. Pour être clair, je ne suis pas contre les séries comiques légères ou les scénarios qui exploitent les faiblesses humaines. Mais il faut que cela ait du sens, que cela raconte quelque chose d’intéressant ou d’original. Dans The Office Movers, on a l’impression que tout a été fait à la va-vite, sans réelle réflexion derrière.
Si les créateurs ont cherché à offrir une nouvelle vision de la comédie canadienne, ils sont passés à côté. Je trouve presque offensant que certains critiques aient osé comparer The Office Movers à Kim’s Convenience, une autre comédie canadienne qui a su trouver son public grâce à un humour plus fin et des personnages bien plus attachants et nuancés. Kim’s Convenience offrait une véritable immersion dans une culture et une dynamique familiale tout en traitant de thèmes universels avec un humour intelligent. À l’inverse, The Office Movers semble tout faire pour rester en surface. En définitive, les deux premiers épisodes de The Office Movers m’ont laissé un goût amer. La série, censée être une comédie, manque cruellement de tout ce qui rend un contenu humoristique réussi : des personnages crédibles, des situations bien pensées et un humour qui résonne avec le spectateur. Les créateurs semblent avoir pris la route de la facilité en optant pour des stéréotypes usés jusqu'à la corde, sans chercher à injecter une once de nouveauté ou de profondeur.
Je ne suis pas certain de vouloir continuer à suivre cette série, à moins que les épisodes suivants n’apportent un changement radical dans la direction prise. Si vous cherchez une comédie canadienne de qualité, je vous conseillerais plutôt de revoir Kim’s Convenience ou de vous tourner vers d'autres créations plus originales et mieux pensées. The Office Movers, pour l’instant, ne mérite certainement pas les éloges qu’elle a reçus dans certains cercles, et il serait dommage de perdre son temps devant un tel spectacle. En espérant que les prochains épisodes redressent la barre, mais pour l’instant, je reste sceptique.
Note : 3/10. En bref, une comédie qui manque de fond et de subtilité.
Prochainement en France
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