Grotesquerie (Saison 1, épisode 10) : grotesquement vôtre

Grotesquerie (Saison 1, épisode 10) : grotesquement vôtre

Grotesquerie m’a captivé tout au long de cette première saison en me plongeant dans un thriller psychologique à la fois intense et dérangeant. Mais en arrivant au dixième épisode, difficile de cacher ma déception face à une conclusion qui soulève autant d’interrogations qu’elle en laisse sans réponse. Entre moments de génie et passages confus, ce final a créé des attentes qu’il n’a pas vraiment su satisfaire. Alors, que faut-il retenir de cet épisode 10 de Grotesquerie ? Dès les premières scènes, j’ai ressenti une certaine confusion, comme si la série voulait volontairement jouer avec ma perception de la réalité. Lois, l’héroïne, commence à remettre en question tout ce qu’elle pensait être vrai. À ce stade, je n’étais même plus certain d’où se situait la frontière entre les différentes réalités : coma, rêves, souvenirs, ou encore réalité ? 

 

Voir Marshall passer d’un lit de mort à un état parfaitement normal sans explication m’a donné le sentiment que la série oscillait entre deux réalités comateuses sans me donner les clés pour comprendre ce qui était vrai. Cela m’a conduit à envisager une hypothèse qui, bien que troublante, semble plausible : et si Lois se trouvait en fait dans un hôpital psychiatrique, et que sa psyché fragmentée était le résultat des meurtres grotesques qu’elle a enquêté ? Ce jeu constant entre rêve et réalité a fini par diluer l’intrigue principale, et au lieu de me donner des réponses, j’ai eu l’impression d’assister à un dialogue abstrait, presque absurde, comme un drame de Samuel Beckett mal exploité.  La force de Grotesquerie a toujours été cette écriture complexe, avec un style narratif qui sait manipuler les perceptions. 

Mais dans cet épisode, le scénario m’a semblé éclaté, presque désordonné, comme s’il ne savait plus quelle direction prendre. Les dialogues, qui rappellent ceux d’un drame existentiel, finissent par étouffer l’intrigue, me laissant avec une impression de confusion plutôt que de satisfaction. J’ai trouvé que cette recherche incessante de l’effet de surprise et de la mise en scène dramatique se faisait au détriment de l’histoire elle-même. Les personnages, qui ont évolué de façon fascinante tout au long de la saison, semblent ici piégés dans un jeu de miroir sans fin, m’éloignant d’eux à chaque scène. Malgré le cliffhanger final qui, je dois l’avouer, était bien réalisé, la fin reste frustrante. Après une saison entière à jouer avec les apparences et à semer des indices, les grandes questions de la série restent sans réponses. 

 

Qui est réellement le tueur ? Quelles sont les motivations derrière les actes horribles que l’on a vus tout au long de la saison ? Ce groupe d’hommes, qui dégage une atmosphère malaisante, est-il lié aux meurtres ?  La série me laisse penser que ce groupe est bel et bien au cœur des atrocités de Grotesquerie, mais tout cela reste sous-entendu, et cette fin ouverte laisse un goût d’inachevé. J’avais espéré que ce dernier épisode allait enfin lever le voile, mais au lieu de ça, il semble en rajouter une couche, me plongeant encore davantage dans le flou. Et même si l’idée d’un cliffhanger audacieux peut être attrayante, elle reste risquée dans le paysage actuel des séries, où le spectateur attend des réponses pour s’attacher vraiment à l’intrigue. Je suppose donc que toute l’histoire tourne autour d’un culte, auquel Lois est mêlée d’une manière ou d’une autre. Mais dans ce final, l’histoire est tellement mal agencée que les pièces ne s’imbriquent plus.

L’aspect psychologique qui a fait le charme de la série semble ici dérailler complètement. Je me suis retrouvé à espérer qu’un détail, une explication ou même un simple indice vienne clarifier le rôle de ce groupe d’hommes ou les raisons derrière leurs actions, mais rien n’est arrivé. L’épisode laisse également planer une ambiguïté déconcertante autour du personnage de Lois. Est-elle elle-même liée aux événements de manière plus sombre qu’on ne le pensait ? La question de sa santé mentale, constamment abordée, finit par se perdre dans le méandre de théories non confirmées et de dialogues cryptiques. J’ai apprécié cette complexité tout au long de la saison, mais ici, elle ne fait qu’alimenter la frustration. J’avais vraiment apprécié la série et attendais chaque semaine avec impatience ses jeux d’esprit et ses détours psychologiques. L’exploration des couches de mensonge, de rêve et de réalité a construit un mystère incroyablement dense, que j’aurais aimé voir dénoué avec plus de clarté. 

 

Au lieu de cela, ce final semble tout jeter en l’air, comme si la série elle-même voulait que je reste sur ma faim. Ce qui m’a également déconcerté, c’est cette manière de laisser tant de pistes ouvertes. L’idée que Lois puisse être une prophète est mentionnée, mais jamais vraiment explorée. Sa relation avec le groupe d’hommes et leur possible implication dans les meurtres sont également laissés en suspens. En l’absence d’une réponse claire, je me demande si une seconde saison viendra compléter ces idées. J’aimerais beaucoup que ce soit le cas, car abandonner l’histoire ici serait une immense déception. Malgré cette fin mitigée, Grotesquerie a su me captiver et me faire réfléchir comme peu de séries ont réussi à le faire. Si une deuxième saison venait à voir le jour, j’aimerais que l’intrigue approfondisse les questions laissées en suspens. Il serait intéressant de voir le développement de Lois face aux conséquences de ses actions, ainsi qu’une résolution à l’énigme du groupe d’hommes. 

De même, un développement plus clair de la frontière entre rêve et réalité pourrait permettre d’approfondir cette dynamique qui rend la série unique. En attendant, je reste partagé entre frustration et curiosité. Grotesquerie a apporté des moments mémorables, mais ce final me laisse un goût amer. Espérons que la suite saura corriger cette impression et apporter les réponses que ce premier chapitre a volontairement omis.

 

Note : 3/10. En bref, une fin grotesque pour une série qui jusqu’à présent était magnifique. 

Prochainement sur Disney+

Si Grotesquerie n’a pas encore été renouvelée pour une saison 2, j’espère vraiment que Disney+ et FX renouvelleront la série car je veux connaitre la suite de l’histoire. 

 

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