Citadel: Diana (Saison 1, 6 épisodes) : spionaggio noioso

Citadel: Diana (Saison 1, 6 épisodes) : spionaggio noioso

La série Citadel : Diana, spin-off italien de la franchise des frères Russo, était censée ajouter une profondeur et un charme méditerranéen à cet univers d’espionnage, déjà initié par l’internationale Citadel. Malheureusement, malgré des attentes élevées et des éléments de production prometteurs, cette première saison de six épisodes ne parvient pas à livrer une expérience à la hauteur des ambitions. Je reviens ici sur une saison que j’ai trouvée décevante, avec quelques lueurs d’espoir qui n'ont cependant pas suffi à racheter l'ensemble. On le constate dès les premiers épisodes, Citadel : Diana se complaît dans une intrigue générique et déjà vue. L’histoire de Diana Cavalieri, incarnée par Matilda De Angelis, suit une trajectoire typique du héros avide de vengeance : une protagoniste qui cherche à démanteler une organisation responsable de la mort de ses parents. 

 

Milan, 2030 : il y a huit ans, l'agence d'espionnage indépendante Citadel a été détruite par le puissant syndicat ennemi Manticore. Depuis, Diana Cavalieri, un agent infiltré de Citadel, est seule, piégée derrière les lignes ennemies en tant que taupe de Manticore. Lorsqu'elle entrevoit enfin une issue et la possibilité de disparaître à jamais, le seul moyen d'y parvenir est de faire confiance à un allié des plus inattendus, Edo Zani, l'héritier de Manticore Italie et fils du chef de l'organisation italienne, Ettore Zani , qui se dispute le leadership face aux autres familles européennes.

 

Au lieu d’offrir une vision rafraîchissante de ce parcours, la série s'enlise dans des clichés narratifs. L’intrigue n’apporte que peu de surprises, les rebondissements sont soit prévisibles soit excessifs, et le rythme s'en trouve haché. L’histoire manque de tension palpable, malgré l’existence d’une organisation tentaculaire et redoutée, le Manticore. Les scènes de réunions des chefs Manticore, censées apporter du mystère et de la noirceur, apparaissent désuètes, comme sorties d’un film d’espionnage des années 70 sans y apporter la nostalgie. Si le cadre italien est un atout esthétique, cela ne suffit pas pour compenser l'absence d’une intrigue consistante et la superficialité des conflits. Un des problèmes majeurs de cette première saison réside dans l'usage excessif de flashbacks, qui sont loin d’enrichir le récit. Là où l’histoire aurait gagné à introduire progressivement les éléments du passé de Diana via des interactions ou des dialogues naturels, elle s'appuie lourdement sur des retours en arrière qui nuisent au déroulement de chaque scène. 

 

Chaque flashback ne fait que souligner les faiblesses du scénario, en interrompant la continuité de l’action et en alourdissant le développement des personnages. En effet, ces scènes répétitives dissipent toute immersion et brisent le peu de tension que parviennent à instaurer certains épisodes. Un choix scénaristique discutable, qui finit par saper la crédibilité et la fluidité de l’histoire. Les personnages, bien que prometteurs sur le papier, manquent cruellement de profondeur et se perdent dans des stéréotypes usés. Diana, malgré un passé tragique et une quête de vengeance légitime, apparaît souvent déconnectée, voire transparente, dans sa propre série. Elle n’a ni la complexité ni le charisme que l’on pourrait attendre d’une héroïne de ce calibre, et les autres personnages secondaires peinent à relever le niveau. Les antagonistes, comme Ettore Zani (Maurizio Lombardi), incarnent des figures du mal assez classiques, sans apporter de nuances qui rendraient leurs ambitions plus intrigantes. 

 

La dynamique père-fils entre Ettore et Eduardo, bien que potentiellement riche, reste trop peu développée pour susciter un véritable intérêt. Une fois encore, les clichés du film d'espionnage viennent alourdir une série qui aurait eu besoin de personnages multidimensionnels et humains pour trouver sa propre voie dans un genre déjà saturé. S’il y a bien un point positif à retenir de cette saison, c’est la performance de Matilda De Angelis dans le rôle de Diana. Sa présence à l’écran et son engagement dans les scènes d’action ou de drame sont indéniables. Matilda De Angelis réussit à apporter une certaine émotion et une crédibilité à un personnage qui, sans elle, aurait probablement sombré dans l’oubli. Elle est le seul facteur qui m’a incité à suivre cette série jusqu’au bout. Néanmoins, sa performance n’est pas suffisante pour sauver la série. Si ses talents d’actrice sont indiscutables, la faiblesse du scénario et des dialogues la limitent considérablement. 

 

Le manque de développement de son personnage et la pauvreté de ses interactions avec les autres acteurs en font une héroïne qui, malgré sa force, reste superficielle. J’espère la voir dans un projet de plus grande envergure à l’avenir, où elle pourra enfin briller sans être plombée par un tel manque d’ambition scénaristique. Pour un thriller d’espionnage, l’action dans Citadel : Diana est particulièrement décevante. Les séquences sont souvent répétitives, sans inventivité, et les chorégraphies de combat manquent cruellement d’impact. En comparaison avec d’autres séries d’action, on est loin des scènes haletantes et des combats chorégraphiés à la perfection. La mise en scène, bien que techniquement correcte, manque de vision et de créativité pour réellement captiver. Dans un monde où le public est habitué à des séquences de haute volée, Citadel : Diana se contente de livrer des scènes standard sans jamais innover, et cela se ressent. 

 

Là où les scènes d’action auraient dû donner un souffle d’adrénaline à l’intrigue, elles ne font qu’accentuer la monotonie de l’ensemble. Un autre problème fondamental de cette série réside dans l’univers même de Citadel, qui peine à se démarquer. En tentant de créer une franchise internationale avec des spin-offs dans diverses langues et cultures, Amazon semblait avoir une vision ambitieuse pour Citadel. Cependant, cette ambition se dilue ici dans un mélange de clichés d’espionnage et de personnages stéréotypés qui peinent à séduire. Le fait de placer Citadel : Diana dans un contexte plus restreint et centré sur Manticore aurait pu apporter une profondeur bienvenue. Mais au lieu d’étoffer cette organisation, la série se contente d'en esquisser les contours, sans jamais offrir des éléments intrigants ou de nouvelles perspectives. La volonté de construire une « série-événement mondiale » n’est ici que partiellement réalisée, faute de substance et d’une vision claire.

 

En fin de compte, Citadel : Diana ne parvient pas à relever le niveau d’une franchise déjà mal engagée avec la première saison de Citadel. Bien qu’elle se veuille un thriller international ambitieux, cette série s’enlise dans des défauts narratifs et stylistiques qui en font une production de qualité moyenne, loin de se hisser au rang des meilleures œuvres d’espionnage contemporaines. Si je devais recommander la série, ce serait uniquement pour la performance de Matilda De Angelis, qui mérite d’être reconnue malgré les limites de son rôle. Cependant, pour le reste, je ne vois pas de raison convaincante de s’y attarder. En somme, Citadel : Diana n’a rien d’incontournable et illustre davantage les limites de la franchise que son potentiel. La série pourrait peut-être convenir à ceux qui cherchent une simple distraction en fond d’écran, mais pour les amateurs de thrillers bien ficelés et d’univers captivants, mieux vaut passer son chemin.

 

Note : 4/10. En bref, Citadel : Diana n’a rien d’incontournable et illustre davantage les limites de la franchise que son potentiel. Reste Matilda De Angelis qui tente de faire oublier les limites de son personnage. 

Disponible sur Amazon Prime Video

Citadel: Diana est un spin-off italien de la série Citadel. Citadel: Honey Bunny, le spin-off indien arrive le 7 novembre 2024 sur Amazon Prime Video. Des spin-offs se déroulant en Espagne et au Mexique ont également été annoncés. Une saison 2 de Citadel, la série américaine, a également été commandée par Amazon Prime Video.

 

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