15 Janvier 2025
Saint-Pierre // Saison 1. Episode 2. Kill Lil.
Le deuxième épisode de Saint-Pierre s’aventure sur un terrain prometteur : une enquête tendue menée au cœur des célébrations du 14 juillet, jour de la Fête Nationale française. Si l’épisode gagne en fluidité par rapport au pilote, il ne parvient pas totalement à exploiter le potentiel de cet événement emblématique pour enrichir l’intrigue ou approfondir son lien avec la culture locale. Malgré tout, certains éléments laissent entrevoir des pistes intéressantes pour la suite. L’épisode s’articule autour d’un jeu du chat et de la souris entre Fitz et Arch, qui tentent de devancer un assassin dont la cible reste inconnue. Ce type d’intrigue offre un rythme plus soutenu et une tension palpable, deux éléments qui faisaient défaut dans l’épisode précédent.
Les festivités du 14 juillet servent de toile de fond, ajoutant un enjeu supplémentaire : l’urgence de protéger une foule en liesse, vulnérable dans ce contexte festif. Cependant, le traitement de la Fête Nationale reste superficiel. Bien que des éléments visuels soient présents – tenues traditionnelles, drapeaux tricolores, et même une référence au croissant –, ils donnent une impression de clichés nord-américains sur la culture française. L’épisode aurait gagné à intégrer ces éléments de manière plus organique, en explorant par exemple les traditions locales de Saint-Pierre-et-Miquelon ou en ancrant l’intrigue dans une dimension culturelle plus authentique.
L’un des points forts de cet épisode réside dans l’évolution de la relation entre Fitz et Arch. Si leur partenariat semblait forcé et peu crédible dans le pilote, cette nouvelle enquête leur permet de mieux interagir et de trouver un certain équilibre. Arch, toujours interprétée avec justesse par Joséphine Jobert, continue d’apporter une énergie dynamique et un mélange de sérieux et de légèreté qui enrichit son personnage. Fitz, de son côté, commence à dévoiler davantage de nuances. Bien qu’il reste marqué par son exil forcé et sa vie personnelle chaotique, cet épisode lui donne l’occasion de démontrer ses compétences en tant qu’inspecteur.
Allan Hawco, qui m’était encore inconnu avant cette série, montre ici qu’il a les épaules pour porter un rôle principal, même si son interprétation pourrait gagner en intensité émotionnelle. L’épisode introduit un vilain interprété par James Purefoy, un acteur expérimenté qui apporte une certaine gravité à son rôle. Son personnage, un criminel charismatique à l’accent irlandais, possède le potentiel pour devenir un antagoniste marquant de la série. Cependant, cet accent semble parfois plus caricatural que convaincant, ce qui peut légèrement distraire de l’impact de ses scènes. Malgré ce détail, le personnage s’impose comme une menace crédible, et sa confrontation avec le duo principal donne lieu à des moments de tension bien exécutés.
Si la série parvient à développer davantage ses motivations et son histoire, il pourrait devenir l’un des atouts majeurs de Saint-Pierre. Comparé au premier épisode, cet opus bénéficie d’une narration mieux structurée. L’intrigue de la semaine est claire et offre un fil conducteur solide, tout en laissant entrevoir un développement plus large de l’arc narratif principal. Cette progression est encourageante : après un démarrage chaotique, la série semble commencer à trouver son rythme. Les scènes d’action, bien que peu nombreuses, sont efficaces et apportent une dose d’adrénaline bienvenue.
Les moments de calme, comme les échanges entre Fitz et Arch ou les instants plus légers autour des festivités, permettent également de souffler et de mieux apprécier la dynamique des personnages. Malgré ces progrès, Saint-Pierre peine encore à pleinement exploiter son cadre unique. Saint-Pierre-et-Miquelon, avec son histoire riche et sa culture hybride, aurait pu devenir un personnage à part entière de la série. Or, l’île reste en arrière-plan, utilisée davantage comme un simple décor qu’un véritable moteur narratif. Les références à la culture française – comme la célébration du 14 juillet – apparaissent trop souvent comme des ajouts superficiels, presque anecdotiques.
Pour captiver pleinement son audience, la série devra apprendre à intégrer ces éléments de manière plus authentique et immersive. Malgré ses défauts, ce deuxième épisode montre que Saint-Pierre a du potentiel. L’écriture s’affine, l’enquête est plus engageante, et les personnages commencent à se démarquer. Le duo principal, bien que toujours en phase de rodage, montre une dynamique prometteuse qui pourrait devenir le cœur émotionnel de la série. James Purefoy, malgré quelques maladresses, apporte une présence intrigante en tant qu’antagoniste. Si la série parvient à étoffer son personnage et à le confronter de manière plus significative à Fitz et Arch, elle pourrait créer des moments mémorables.
Ce deuxième épisode de Saint-Pierre est une amélioration par rapport au pilote. L’intrigue est plus fluide, les personnages plus affirmés, et l’ambiance générale gagne en consistance. Cependant, des ajustements restent nécessaires pour transformer cette série en une production réellement mémorable. Pour l’instant, Saint-Pierre reste une série policière correcte, mais générique. Elle a le potentiel pour devenir bien plus, si elle ose s’aventurer hors des sentiers battus et tirer pleinement parti de son cadre unique. En attendant, cet épisode offre une expérience agréable, bien qu’imparfaite, et donne envie de voir comment la série évoluera dans les prochains chapitres.
Note : 5/10. En bref, Saint-Pierre a du potentiel mais elle doit muscler un peu plus l’ensemble.
Prochainement en France
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