Critiques Séries : Saint-Pierre. Saison 1. Episode 7.

Saint-Pierre // Saison 1. Episode 7. Ghost from the Past.

Ce septième épisode marque une progression intéressante pour Saint-Pierre, en combinant une enquête engageante et une avancée significative du fil rouge autour de Gallagher. Après plusieurs épisodes où l’histoire principale peinait à trouver sa place, cet épisode parvient à équilibrer les enjeux tout en utilisant mieux le cadre singulier de l’archipel. L’épisode s’ouvre sur un enlèvement, ce qui donne immédiatement une dynamique plus urgente à l’histoire. Contrairement aux enquêtes précédentes qui reposaient davantage sur des mystères classiques, celle-ci adopte un rythme plus soutenu. 

Il n’est plus question de simplement interroger des suspects et d’attendre que les indices s’alignent, mais bien d’agir vite pour retrouver une hôtesse de l’air en danger. Ce type de scénario est efficace car il force Fitz et Arch à sortir de leur routine d’enquêteurs et à réagir en temps réel. Il y a ici une volonté de jouer sur la tension, et même si la structure reste procédurale, l’épisode réussit à capter l’attention en mettant la pression sur ses personnages. De plus, l’épisode ne se contente pas d’un cas isolé : au fil des événements, l’affaire prend une dimension plus personnelle lorsque l’un des membres de l’équipe se retrouve impliqué. 

Ce type de rebondissement apporte une implication émotionnelle plus forte et donne du relief aux relations entre les personnages. L’un des défauts récurrents de Saint-Pierre est son utilisation limitée du cadre unique qu’offre l’archipel. Dans cet épisode, un effort plus marqué est visible pour intégrer les décors à l’histoire. Que ce soit dans les scènes d’investigation ou dans la gestion de l’urgence, l’île devient un élément à part entière de la narration, et cela contribue à rendre l’ensemble plus immersif. Le fait que les dialogues en français soient plus nombreux renforce aussi cette identité. 

Depuis le début, la série oscille entre son inspiration anglo-saxonne et son ancrage dans un territoire français. Cet épisode semble mieux trouver son équilibre, en assumant davantage cette dualité. Cela donne plus de naturel aux échanges entre les personnages et inscrit l’histoire dans un contexte plus crédible. L’intégration du français n’est pas qu’un détail : c’est une façon d’affirmer que Saint-Pierre n’est pas simplement une énième série policière tournée dans un décor exotique. Cet aspect était parfois trop discret dans les épisodes précédents, mais ici, il trouve une place plus juste. L’alchimie entre Fitz et Arch évolue progressivement au fil de la saison, et cet épisode en est une bonne illustration. 

Dès l’introduction, leur relation semble plus fluide, avec des échanges plus naturels et une meilleure répartition des rôles. Ce n’est plus seulement une cohabitation entre deux enquêteurs aux styles opposés, mais une vraie dynamique de travail qui s’installe. L’épisode met aussi en avant une autre relation intéressante : celle entre Arch et Emmanuelle. Ce duo féminin apporte une nouvelle dynamique à l’histoire et montre une facette différente du personnage principal. Il y a quelque chose d’intéressant dans cette complémentarité, qui permet d’enrichir l’univers de la série sans pour autant effacer la relation centrale entre Fitz et Arch.

Depuis plusieurs épisodes, le fil rouge autour de Gallagher était en arrière-plan, donnant parfois l’impression qu’il n’évoluait pas vraiment. Cet épisode change enfin la donne en intégrant cette intrigue plus directement dans l’enquête principale. Même si l’évolution reste mesurée, elle permet de rappeler qu’il existe une histoire plus vaste en toile de fond. Il était temps que la série redonne du poids à cet élément, car après plusieurs épisodes indépendants, l’intérêt pour cette intrigue risquait de s’effriter. La fin de l’épisode laisse entrevoir des développements prometteurs, et si Saint-Pierre continue sur cette lancée, la seconde moitié de la saison pourrait enfin donner plus de consistance à ce fil rouge. 

L’enjeu sera maintenant de maintenir cette progression sans retomber dans un schéma trop répétitif. Avec cet épisode, Saint-Pierre montre qu’elle est capable de proposer des enquêtes plus engageantes tout en avançant son intrigue principale. L’équilibre entre l’action et les dialogues est mieux géré, et l’utilisation plus marquée du français et des décors renforce l’identité de la série. Si ce rythme est maintenu, la série pourrait gagner en intensité et éviter de rester enfermée dans une mécanique trop classique. L’évolution du duo principal et l’introduction d’une nouvelle dynamique avec Emmanuelle sont des éléments intéressants qui mériteraient d’être développés dans les prochains épisodes.

Note : 6/10. En bref, une enquête rythmée et un épisode qui relance enfin l’intrigue principale. Le défi sera maintenant de ne pas retomber dans une routine procédurale trop formatée et d’exploiter pleinement les atouts de l’archipel pour donner à Saint-Pierre une identité encore plus marquée.

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