3 Février 2025
The Pitt // Saison 1. Episode 5. 11:00 A.M.
L’épisode 5 de The Pitt continue d’explorer la pression constante qui pèse sur les épaules des médecins et urgentistes du Pittsburgh Trauma Medical Hospital. Chaque journée est une course contre la montre où décisions rapides et dilemmes éthiques s’enchaînent. Cet épisode met en avant des situations médicales critiques, mais aussi des dynamiques humaines marquées par des tensions, des rivalités et des relations qui se redéfinissent. Dans le chaos maîtrisé de l’hôpital, deux patients nécessitent une intubation, mais dans des contextes radicalement différents. D’un côté, un adolescent, Travis, souffrant d’une complication post-opératoire grave.
Son hémorragie soudaine transforme une procédure a priori maîtrisable en une urgence vitale. L’équipe doit innover : au lieu d’une intubation standard, une technique alternative est mise en place pour lui assurer une voie respiratoire. De l’autre, Joyce, une patiente atteinte de drépanocytose, se trouve en détresse respiratoire. Son corps, en manque d’oxygène, menace de la lâcher. Contrairement à Travis, l’intervention est prévue, encadrée, mais non dénuée de stress. La peur de Joyce et de sa femme est palpable. C’est là que la relation médecin-patient prend toute son importance. Un médecin trop distant risque de perdre la confiance du malade, un médecin trop impliqué peut compromettre son objectivité.
Samira, la résidente en charge, fait face à ce dilemme. Son empathie envers Joyce suscite des critiques de son supérieur, Robby, qui lui reproche de trop s’attacher à ses patients. Pourtant, c’est précisément cette approche qui permet à Joyce d’accepter l’intubation sans panique. L’épisode souligne ainsi l’importance de la communication dans la pratique médicale : comprendre la détresse d’un patient peut être tout aussi vital que le traitement lui-même. Dans un autre coin de l’hôpital, une patiente sans domicile fixe, Sherry, revient pour soigner une brûlure à la main. Derrière cette blessure se cache une histoire bien plus lourde : la précarité, la honte et la peur d’être jugée.
Cass McKay, médecin au parcours personnel difficile, cherche à établir une relation de confiance avec Sherry. Ayant elle-même connu des périodes troubles, elle sait combien il est difficile d’accepter de l’aide sans se sentir infantilisé. Mais alors qu’un lien fragile commence à se tisser, une autre médecin, Javadi, intervient en proposant immédiatement un suivi social. Une aide qui semble logique, mais qui brise la confiance naissante. Sherry, se sentant trahie, disparaît de l’hôpital. L’affrontement qui suit entre McKay et Javadi illustre un débat fondamental dans le milieu médical : faut-il privilégier l’accompagnement progressif ou l’intervention directe, quitte à brusquer le patient ?
L’épisode met en lumière une réalité complexe : vouloir aider ne suffit pas, il faut aussi savoir comment aider sans effrayer ceux qui en ont le plus besoin. L’une des intrigues les plus marquantes de cet épisode concerne Kristi, une adolescente souhaitant avorter. Elle est prise en charge par Heather Collins, qui découvre que les premières analyses de sa grossesse ont été modifiées par un autre médecin afin de lui permettre de bénéficier légalement d’un avortement médicamenteux. Ce dilemme place Heather dans une position inconfortable. Faut-il fermer les yeux et continuer la procédure pour garantir à Kristi le choix qui lui revient, ou respecter scrupuleusement la loi, quitte à lui retirer cette possibilité ?
Robby intervient et prend la responsabilité de refaire les examens, s’arrangeant pour que Kristi puisse être soignée dans les temps. Mais alors que la situation semble résolue, une nouvelle complication surgit : la mère de Kristi débarque à l’hôpital, furieuse d’apprendre ce qui est en train de se passer. Ce rebondissement souligne un autre aspect de la médecine : la frontière entre le droit des patients et l’influence de leur entourage. Kristi pourra-t-elle réellement faire son propre choix ? L’épisode laisse planer le doute. L’épisode met aussi en lumière des dynamiques de mentorat et d’évolution professionnelle. Robby et Langdon, un résident en médecine d’urgence, partagent un moment de fierté après avoir réussi une procédure complexe.
Cette relation mentor-élève renforce l’idée que la médecine est un apprentissage constant, où l’expérience se transmet bien plus par les actes que par les discours. À l’inverse, la relation entre McKay et Javadi reste tendue. Là où certains médecins privilégient l’instinct et l’émotion, d’autres se réfugient derrière les protocoles. L’épisode illustre parfaitement cette opposition et pose une question cruciale : qu’est-ce qui fait un bon médecin ? La technique seule suffit-elle, ou faut-il aussi savoir écouter au-delà des symptômes ? Loin des séries médicales qui misent uniquement sur le spectaculaire, The Pitt joue sur une approche plus réaliste.
L’hôpital y est présenté comme un lieu où la pression est permanente, où chaque décision peut avoir des conséquences majeures et où les relations humaines sont aussi complexes que les cas médicaux traités. Cet épisode, en multipliant les points de vue et en développant les tensions internes entre les médecins, enrichit la narration. Il ne s’agit pas seulement d’un enchaînement de cas médicaux, mais d’une véritable immersion dans le quotidien d’un service hospitalier. Entre dilemmes éthiques, relations tendues et choix médicaux difficiles, l’épisode 5 de The Pitt prouve une fois de plus que le véritable enjeu de la médecine ne se limite pas à sauver des vies : il réside aussi dans la manière dont chaque médecin aborde son rôle, ses limites et son humanité.
Note : 8/10. En bref, en questionnant l’éthique médicale face aux contraintes légales, développant les personnages et des cas efficaces et tendus, The Pitt délivre un très bon épisode.
Disponible sur max
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