Critiques Séries : 9-1-1. Saison 8. Episode 12.

9-1-1 // Saison 8. Episode 12. Disconnected.

La série 9-1-1 a l’habitude de jongler entre tension dramatique et moments de vie plus intimes. Pourtant, cet épisode 12 de la saison 8 laisse une impression étrange. D’un côté, certaines intrigues avancent, notamment pour Maddie et Eddie. De l’autre, plusieurs passages donnent l’impression de tourner en rond, comme si la série cherchait à combler du temps en attendant de reprendre un rythme plus soutenu. L’ouverture de l’épisode est marquante : Maddie, en proie à un cauchemar, revit son retour au centre de dispatch avec une issue dramatique. 

Son réveil est brutal, et cette scène pose immédiatement le ton. Son traumatisme est toujours bien présent, ce qui est une approche intéressante. La série a souvent tendance à faire avancer ses personnages sans leur laisser le temps de digérer ce qu’ils traversent. Ici, le trouble de Maddie est au centre de l’intrigue, et cela fonctionne. Son retour au travail est loin d’être évident. Malgré le soutien de ses collègues, sa première intervention la confronte à une situation de crise qui la paralyse totalement. Elle perd sa voix au pire moment, incapable de donner des instructions à un enfant piégé dans un appartement en feu. 

Cette incapacité soudaine, qui se révèle être une aphonie psychogène, illustre bien la puissance des traumatismes enfouis. Ce qui est plus discutable, c’est la rapidité avec laquelle la série décide de traiter cette situation. Maddie retrouve l’usage de la parole dans des circonstances qui semblent précipitées, comme si cet arc narratif ne méritait pas plus de temps d’exploration. Pendant ce temps, Eddie tente toujours de se reconstruire loin de Los Angeles. Son entretien pour un poste de pompier semble bien se passer, mais la situation se complique rapidement lorsqu’il apprend qu’aucune embauche ne pourra être faite avant plusieurs mois. 

Ce qui aurait pu être un moment intéressant pour creuser ses doutes et sa relation avec Christopher devient rapidement une succession de scènes sur son nouveau job de chauffeur VTC. Voir Eddie galérer à s’adapter à ce travail, entre clients impatients et refus de pourboires, a un certain potentiel. Mais l’enchaînement de séquences rend cette intrigue bien trop étirée. L’intérêt finit par s’effriter, d’autant plus que l’issue est prévisible : Eddie n’est pas fait pour ça, et Christopher finit par être témoin de sa détresse financière. 

Leur conversation, touchante et sincère, relève heureusement l’ensemble en ramenant la série à ce qu’elle fait de mieux : les relations humaines complexes et nuancées. L’épisode intègre également une intervention plus légère impliquant un livreur de pizzas coincé dans une situation rocambolesque. Si cet aparté rappelle que la série aime mêler action et humour, il est difficile de voir en quoi il sert réellement l’intrigue principale. Ce genre de scène peut apporter du rythme, mais ici, cela renforce plutôt l’impression que l’épisode manque de substance.

Athena, de son côté, intervient auprès de Maddie pour lui rappeler qu’elle est plus forte que son traumatisme. Ce type d’échange fonctionne toujours, en grande partie grâce à la présence imposante d’Angela Bassett. Mais encore une fois, la résolution est trop rapide. Maddie retrouve sa voix dans une situation de panique en perdant sa fille de vue au parc. Une scène qui aurait pu être puissante, mais qui tombe un peu à plat tant elle est expédiée.

Ce douzième épisode laisse une impression mitigée. Les enjeux sont là, mais le développement des intrigues reste superficiel. Maddie aurait mérité plus de temps pour surmonter son aphonie, Eddie plus de profondeur dans son dilemme texan. L’ensemble fonctionne sans pour autant marquer. L’espoir reste que la suite de la saison retrouve un peu plus de souffle et d’intensité. Car si 9-1-1 sait offrir de grands moments d’émotion, cet épisode prouve aussi qu’il peut parfois se perdre en route.

Note : 4/10. En bref, après l’un des meilleurs épisodes de 9-1-1 depuis un moment, voilà que la série retombe dans ses travers. Un pas en avant, deux pas en arrière.

Prochainement sur M6 et M6+