Critiques Séries : Daredevil: Born Again. Saison 1. Episode 4.

Critiques Séries : Daredevil: Born Again. Saison 1. Episode 4.

Daredevil: Born Again // Saison 1. Episode 4. Sic Semper Systema.

 

L'épisode 4 de Daredevil: Born Again s’inscrit dans une continuité thématique forte : celle d’hommes tiraillés entre leurs aspirations au changement et la nature profonde qui les rattrape inlassablement. Que ce soit Matt Murdock ou Wilson Fisk, chacun cherche à évoluer, à rompre avec le passé. Pourtant, quand la nouvelle voie empruntée montre ses limites, il devient difficile de ne pas régresser vers les méthodes d’autrefois. Cet épisode explore les conséquences de cette dualité avec une écriture nuancée, rendant ses personnages plus humains que jamais.

 

Wilson Fisk est confronté à une épreuve d'un genre nouveau : la trahison intime. Vanessa, celle qu’il a toujours considérée comme son point d’ancrage, s’est rapprochée d’un autre homme. L’absence de Fisk, absorbé par ses responsabilités en tant que maire, a ravivé chez elle des blessures enfouies, celles d’une enfance marquée par un père instable et une mère passive. Incapable de supporter une situation qu’elle a toujours détestée, elle a trouvé refuge auprès d’Adam, un artiste sans lien avec l’univers criminel de son mari.

Fisk, de son côté, prétend avoir réglé l’affaire de manière civilisée, par une discussion qui cherche à clarifier avec Adam. Officiellement, personne ne sait où il se trouve. Mais la vérité finit par émerger : Adam est séquestré, et Fisk hésite sur son sort. Il parle de pardon, de renouveau, mais les faits montrent qu’il reste ce qu’il a toujours été : un homme qui ne tolère aucune humiliation. Vanessa, elle, commence à comprendre ce qu’implique vraiment son mariage. Lorsqu’on lui demande si elle se sent en sécurité, elle affirme que Fisk ne lui ferait jamais de mal. Pourtant, dans un moment d'introspection, elle laisse transparaître un doute. 

 

Si Adam a été punis pour ses actes, qu’en est-il d’elle ? Cette interrogation plane sur tout l’épisode, illustrant l’ambiguïté du pouvoir qu’exerce Fisk, même sur ceux qu’il aime. De son côté, Matt Murdock subit les conséquences d’une illusion brisée. L’affaire Hector Ayala devait lui prouver que la justice pouvait triompher par les voies légales. Mais la réalité l’a rattrapé : la victoire au tribunal n’a pas empêché Ayala de finir abattu. Comment expliquer cela à Angela, sa nièce en colère, qui sait pertinemment que la police corrompue est responsable ? Un nouveau dossier atterrit sur le bureau de Matt : Leroy Bradford, accusé d’avoir volé un simple paquet de caramel corn. 

Les preuves sont accablantes, et pourtant, Bradford refuse tout compromis en dessous d’une probation. Cette affaire, en apparence insignifiante, met en lumière l'absurdité du système judiciaire. Pourquoi investir tant de ressources pour enfermer un homme dont le crime ne représente aucune menace réelle ? Pourquoi ne pas chercher à corriger les causes profondes qui mènent à de telles situations plutôt que d’empiler les condamnations ? Matt comprend que la machine judiciaire est conçue pour écraser les plus faibles, non pour les aider. Cette prise de conscience, couplée à l'injustice d'Ayala, ravive en lui quelque chose qu’il pensait avoir laissé derrière : la nécessité de Daredevil.

 

Dans sa quête de vérité, Matt tombe sur un indice troublant : un symbole du Punisher gravé sur une douille liée à l’assassinat d’Ayala. Pour comprendre, il doit aller voir celui qui en sait le plus sur cette justice expéditive : Frank Castle. Le dialogue entre Matt et Frank révèle deux visions radicalement opposées de la justice. Matt croit encore à l’idée qu’un homme peut être sauvé, que les règles peuvent être respectées. Frank, lui, sait que certains individus ne changent pas et que la seule manière de garantir la sécurité est de les éliminer. Lorsqu’il évoque Foggy, rappelant qu'il était la conscience de Matt, la tension monte. 

La violence latente en Matt réapparaît : il frappe Frank, confirmant exactement ce que ce dernier voulait prouver. Daredevil n’est pas un ange, il est un homme qui lutte contre sa propre nature. L’épisode se conclut sur une image forte : Matt, incapable de dormir, récupère ses bâtons et grimpe sur un toit, reprenant son rôle de Daredevil. Ce retour aux sources résonne avec ce que Fisk vit de son côté. Lui aussi se complaît dans l’idée d’avoir changé, d’avoir laissé derrière son règne de terreur. Mais, face à Adam, il comprend que son pardon est une illusion. Il peut parler de rédemption, mais il ne peut pas se défaire de ce qu’il est réellement.

 

Cette dualité entre Matt et Fisk est le fil conducteur de la série. Deux hommes qui veulent évoluer mais qui, confrontés aux limites de leur nouvelle vie, se réfugient dans leur ancienne identité. Daredevil et Kingpin ne peuvent exister sans se confronter. Et cet épisode le prouve une fois de plus : à Hell’s Kitchen, les changements ne sont que temporaires.

 

Note : 6.5/10. En bref, un inévitable retour aux sources. 

Disponible sur Disney+

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