Hyper Knife (Saison 1, épisodes 1 et 2) : chirurgienne de génie ou pur psychopathe ?

Dès les premières minutes, Hyper Knife ne laisse aucun répit. Loin des introductions classiques où l’on prend le temps d’installer les personnages et l’univers, la série choisit une approche bien plus tranchante : une scène d’opération sous haute tension, dans un cadre aussi brutal qu’inattendu. Le spectateur se retrouve face à Jeong Se-ok, une chirurgienne d’exception qui n’éprouve aucune hésitation, même lorsqu’elle est entourée d’individus peu recommandables. Ce choix narratif donne immédiatement le ton. Il ne s’agit pas d’un simple drame médical, mais d’un thriller psychologique où l’adrénaline et la noirceur s’entremêlent.

Brillante neurochirurgienne en disgrâce, le Dr Jung Se-ok est hantée par une tragédie. Ayant perdu son droit d'exercer, elle se résout à pratiquer - dans l'ombre - des opérations chirurgicales illégales, motivée par une soif insatiable de repousser les limites des neurosciences . Lorsque son chemin croise celui de son ancien mentor, le célèbre mais énigmatique Dr Choi Deok-hee, de vieilles blessures se rouvrent et un dangereux jeu de pouvoir et de vengeance s'ensuit. Alors qu'elle explore des procédures révolutionnaires mais éthiquement discutables, Se-ok se débat avec les conséquences morales de ses actes, brouillant les frontières entre nécessité médicale et ambition personnelle.

L’intrigue ne tarde pas à introduire une autre figure centrale : Deok-hee. Là où certaines histoires opposent un génie à un adversaire clairement inférieur, ici, la confrontation se joue entre deux esprits brillants, chacun animé par une intensité dérangeante. L’intérêt de cette dynamique repose en grande partie sur le fait que Se-ok et Deok-hee partagent des similitudes troublantes. Leur rivalité est palpable dès les premiers instants, renforcée par des flashbacks qui esquissent leur passé commun et les enjeux de leur affrontement. Pourtant, un élément vient bouleverser cet équilibre : Deok-hee est atteint d’une maladie qui le met dans une position inattendue… Il a besoin de Se-ok.

Cette situation crée une tension supplémentaire. Loin d’être une simple lutte d’ego, leur relation devient une course contre la montre où l’obsession et la dépendance se croisent de manière toxique. L’épisode 2 choisit d’explorer plus en profondeur la relation entre ces deux protagonistes. Il met en lumière l’admiration que Se-ok portait autrefois à Deok-hee, transformée en une fixation trouble. Ce basculement progressif est traité avec subtilité, sans que tout soit explicitement dit. Le personnage de Deok-hee, quant à lui, s’éloigne du stéréotype du mentor bienveillant. 

Son arrogance et sa façon de mépriser ses collègues ajoutent une couche supplémentaire à la dynamique du récit. En le montrant sous un jour plus sombre, la série évite toute simplification excessive et maintient un équilibre intéressant entre ses personnages. Un moment clé de cet épisode pose néanmoins question : l’exclusion soudaine de Se-ok après une simple altercation. Une telle décision semble excessive au premier abord, et il est difficile de croire qu’un tel événement suffise à provoquer un tel bannissement. L’impression qui se dégage est que d’autres éléments restent à découvrir, et que les véritables motivations derrière cet acte restent à venir.

Ce qui ressort particulièrement dans ces deux épisodes, c’est la façon dont la série ne cherche pas à rendre Se-ok attachante ou moralement justifiable. Sa fascination pour la chirurgie dépasse le cadre du professionnalisme : elle opère avec une précision implacable, sans émotion apparente. Mais derrière cette maîtrise se cache un comportement inquiétant, une dualité qui ne cesse d’éveiller la curiosité. L’un des aspects les plus marquants est son absence totale de filtre. Là où d’autres personnages auraient joué sur la manipulation ou la fausse empathie, Se-ok choisit une franchise déconcertante. Ce choix renforce son caractère et contribue à l’ambiance sombre de la série.

Hyper Knife ne se contente pas de suivre les codes habituels des thrillers médicaux. Au lieu de s’appuyer uniquement sur le suspense lié aux interventions chirurgicales, la série s’attarde sur la psychologie de ses personnages, construisant une intrigue où les motivations et les désirs sont aussi tranchants que les scalpels qu’ils manipulent. L’un des aspects les plus intéressants reste la manière dont la série déconstruit certaines conventions. Le rôle de Se-ok, qui aurait facilement pu être attribué à un personnage masculin dans une production plus classique, apporte une dynamique inédite. Cette inversion des attentes renforce son impact et inscrit Hyper Knife comme une œuvre à suivre de près.

Si ces deux premiers épisodes posent des bases solides, il reste à voir comment la série va équilibrer son intrigue entre thriller médical et étude psychologique. Mais une chose est sûre : la tension est bien installée, et chaque nouvelle scène laisse planer une menace latente, rendant impossible toute anticipation claire des événements à venir.

Note : 7.5/10. En bref, la tension est bien installée, et chaque nouvelle scène laisse planer une menace latente, rendant impossible toute anticipation claire des événements à venir.

Disponible sur Disney+