Critiques Séries : The Pitt. Saison 1. Episode 10.

The Pitt // Saison 1. Episode 10. 4:00 P.M.

Les dernières heures d’un long service dans un hôpital sont souvent les plus éprouvantes. Fatigue accumulée, tensions exacerbées, décisions critiques à prendre sous pression… The Pitt illustre cet état d’urgence permanent à travers un épisode intense où les émotions prennent le pas sur la routine médicale. Ce dixième épisode, intitulé "4:00 P.M.", ne fait pas exception. Il jongle entre drame hospitalier, dilemmes moraux et intrigues personnelles, tout en abordant des problématiques bien réelles liées au milieu médical. L’épisode reprend là où le précédent s’était arrêté : l’agression de Dana Evans par un patient en crise. 

Un choc pour elle, mais aussi pour l’équipe qui réalise que ces violences ne sont pas des cas isolés. Plusieurs membres du personnel évoquent leurs propres expériences d’agressions, comme si cela faisait partie du métier. La discussion qui s’ensuit met en lumière un problème systémique : l’hôpital a refusé plusieurs demandes d’augmentation des mesures de sécurité. Face à une administration qui minimise le problème, le personnel s’indigne. Une situation qui reflète bien la réalité de nombreux établissements où la protection des soignants est souvent reléguée au second plan derrière des considérations budgétaires.

Ce n’est pas tant l’agression en elle-même qui frappe dans cet épisode, mais plutôt la réaction des collègues de Dana. Certains acceptent cette violence comme une fatalité, tandis que d’autres commencent enfin à remettre en question cet état de fait. Dans cet épisode, chaque personnage semble au bord de l’épuisement, et cela se ressent dans leurs interactions. Robby, habituellement plus mesuré, est particulièrement instable. Entre colère contenue et fatigue accumulée, il laisse transparaître un certain désespoir, notamment lorsqu’il réalise l’ampleur du problème de sécurité à l’hôpital.

Il y a aussi un autre conflit qui prend de l’ampleur : la confrontation entre McKay et Robby à propos d’un patient suspecté de représenter un danger pour son entourage. Doivent-ils signaler son comportement ou attendre d’avoir plus de preuves ? Robby penche pour la prudence, McKay insiste pour agir immédiatement. Cette opposition illustre bien le dilemme de nombreux soignants : jusqu’où faut-il aller pour protéger les patients et leur entourage sans empiéter sur des droits individuels ? Dans un contexte où chaque décision peut avoir des conséquences irréversibles, cet épisode met en lumière une réalité souvent occultée dans les fictions médicales : la prise de décision sous stress, sans garantie de faire le bon choix.

Au-delà des urgences médicales et des tensions professionnelles, l’épisode explore aussi les relations personnelles des personnages. L’arrivée de Chad, l’ex de McKay, vient ajouter un peu plus de chaos à une situation déjà bien chargée. Blessé après une chute stupide, il devient rapidement une source d’agacement pour McKay et pour les autres membres du personnel qui semblent bien connaître ses frasques. Ce qui aurait pu être une simple sous-intrigue comique prend une autre dimension lorsque son arrivée coïncide avec une révélation sur la vie privée de McKay. 

Son lien avec Mateo, un infirmier de l’hôpital, ajoute une touche de malaise, notamment lorsqu’un regard gêné entre les protagonistes trahit une situation plus compliquée qu’il n’y paraît. Ces moments permettent d’explorer les relations des personnages au-delà de leur travail. On entrevoit un peu plus leur quotidien en dehors de l’hôpital, leurs choix personnels et leurs dilemmes. Une dimension souvent absente des séries médicales, qui se focalisent généralement sur l’aspect professionnel. Alors que l’épisode touche à sa fin, un dernier rebondissement vient bouleverser la dynamique de l’équipe : Langdon est accusé de vol de médicaments. 

Ce médecin, pourtant perçu comme fiable et compétent, est confronté à des preuves accablantes lorsque Robby trouve des substances manquantes dans son casier. La scène est particulièrement marquante. Robby, qui avait toujours eu confiance en Langdon, est à la fois furieux et déçu. Le ton monte rapidement, et l’exclusion immédiate de Langdon montre à quel point cette trahison est perçue comme inacceptable. Dans un environnement où chaque décision peut impacter des vies, il n’y a pas de place pour l’approximation ou la compromission. L’éviction de Langdon marque un tournant. La dynamique de l’équipe est brisée, et chacun se demande qui sera le prochain à tomber. 

Car si cet épisode nous apprend une chose, c’est que personne n’est intouchable dans cet hôpital. Avec seulement quelques heures restantes avant la fin de cette journée chaotique, une question demeure : qui tiendra jusqu’au bout ? L’intensité ne cesse d’augmenter et laisse présager un final sous haute tension. Cet épisode de The Pitt met en avant plusieurs thèmes forts : les violences subies par le personnel médical, la pression des décisions prises dans l’urgence et l’impact des relations personnelles sur le travail. Chaque personnage est mis à rude épreuve, et les tensions qui s’accumulent annoncent un dernier acte explosif.

Note : 8/10. En bref, une heure fatidique pour l’hôpital. The Pitt illustre parfaitement les dernières heures d’un long service dans un hôpital avec la fatigue, les tensions et décisions à prendre sous pression. Alors que l’heure tourne et que l’hôpital continue de tourner à plein régime, une certitude s’impose : personne ne sortira indemne de cette journée.

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