Critiques Séries : The Pitt. Saison 1. Episode 9.

Critiques Séries : The Pitt. Saison 1. Episode 9.

The Pitt // Saison 1. Episode 9. 3:00 P.M.

 

L’épisode précédent de The Pitt a laissé des traces. Difficile d’oublier cette scène où Esme, agent d’entretien à l’hôpital, ramasse la barrette d’Amber, cette petite fille dont la noyade a bouleversé tout le service. Il n’est pas question ici de passer à autre chose comme si de rien n’était. L’hôpital est un endroit où l’urgence impose de continuer, mais cela ne veut pas dire que les événements marquants disparaissent comme par magie. Cet épisode le prouve : le choc est encore bien présent, même si chacun tente de l’affronter à sa manière.

 

Certains appellent chez eux pour entendre la voix d’un proche, d’autres se raccrochent à des bruits apaisants. Même les plus aguerris vacillent. Robby, pourtant connu pour son assurance, tente maladroitement de rassurer l’équipe en partageant son expérience personnelle, évoquant son premier jour de résidence marqué par la mort d’un enfant. Son intention est louable, mais son discours sonne creux. Dana ne manque pas de le lui faire remarquer avec une franchise qui force le respect. L’idée de refouler ses émotions pour survivre à ce métier ne convainc personne. Pourtant, tous reprennent le travail.

 

Et le quotidien reprend son cours, toujours imprévisible, parfois absurde. Entre les murs de l’hôpital, il n’y a pas que des drames silencieux, il y a aussi le tumulte des urgences. Dana, pilier du service, doit jongler entre un patient impatient et grossier, une bagarre dans la salle d’attente et des résidents qui ne savent plus où donner de la tête. Le patient en question, Doug Driscoll, est un concentré d’arrogance et d’agressivité. Persuadé que son temps est plus précieux que celui des autres, il méprise ouvertement le personnel et les autres patients. Quand on lui annonce qu’il peut partir à ses risques et périls, il hésite. 

 

L’angoisse de la mort l’emporte sur son mépris, et il reste assis, ruminant sa frustration. Dans un coin de la salle d’attente, un autre conflit éclate. Deux femmes en viennent aux mains après une discussion autour d’un simple masque. Une mère refuse d’en faire porter un à son enfant malade, et une autre tente de la convaincre du contraire. L’échange dégénère rapidement en confrontation physique, et la sécurité est dépassée. C’est Dana qui met un terme à cette scène surréaliste d’un ton sec, sans hausser le ton plus que nécessaire. Sa méthode est simple : un mélange de pragmatisme, d’autorité et d’humour. 

 

Une formule efficace qui ramène le calme, mais ne fait pas disparaître l’absurdité de la situation. Mais tout le monde n’a pas cette capacité à encaisser et garder son calme. Langdon, un des médecins les plus expérimentés, est à bout. Son attitude envers Trinity, une résidente, le prouve. Une patiente arrive après une overdose d’ecstasy, son corps en surchauffe, et les décisions doivent être prises rapidement. Trinity comprend le problème avant même que les résultats ne tombent et agit en conséquence. Résultat : elle sauve la patiente. Mais Langdon ne retient qu’une chose : il n’a pas été informé assez vite.

 

L’échange qui suit est brutal. Il ne lui laisse pas le moindre répit et l’humilie sans retenue. L’équilibre se brise quand Robby intervient. Son autorité, jusque-là bienveillante, devient tranchante. Langdon se retrouve à son tour face à un mur. L’hôpital est un lieu où la pression est constante, mais cela ne justifie pas la maltraitance de ceux qui apprennent. Le contraste avec la façon dont Langdon traite Mel est frappant. Il prend le temps de l’écouter, lui accorde des conseils et reconnaît sa sensibilité comme une force. Pourquoi cette différence de traitement ? Une question qui reste en suspens.

 

Si certains conflits explosent au grand jour, d’autres surgissent là où on ne les attend pas. Dana, après une journée éprouvante, sort prendre l’air. Mais au lieu de trouver un moment de répit, elle reçoit un coup violent qui la projette au sol. Son agresseur n’est autre que Doug Driscoll, ce même patient méprisant qui a passé son temps à humilier le personnel. Avant de disparaître, il lui laisse son formulaire AMA comme un sinistre message. L’attaque est brutale, gratuite et glaçante. Une preuve que l’épuisement et l’irritation des patients peuvent se transformer en véritable danger. 

 

Ceux qui travaillent ici sont souvent perçus comme des figures d’autorité, mais aussi comme des cibles faciles. Cet acte remet en question la sécurité des soignants, souvent oubliée dans le chaos du quotidien. L’épisode explore aussi la question du biais médical avec l’histoire de Paula, une patiente en septicémie après un accouchement. Heather remarque que Cassie, la résidente qui l’a examinée en premier, n’a pas pris ses symptômes au sérieux. Pourquoi ? Parce que Paula est en surpoids, et ce préjugé a biaisé son diagnostic. Heather ne laisse pas passer cette erreur et rappelle une vérité essentielle : le poids d’un patient ne définit pas son état de santé.

 

Malgré ce message important, la scène est entachée par une blague malvenue sur Robby qui se blesse en portant Paula. Une incohérence qui laisse un goût amer : dénoncer un problème tout en le banalisant par l’humour ne sert personne. L’épisode 9 de The Pitt ne cherche pas à offrir de solutions simples. Il illustre le poids des émotions que le personnel médical doit gérer, qu’il s’agisse d’une perte tragique, d’une agression ou d’un simple conflit de pouvoir. Certains y font face en se refermant sur eux-mêmes, d’autres en s’accrochant aux rares instants de répit que leur journée leur accorde.

 

Ce qui marque surtout, c’est la vulnérabilité de ces soignants. Ils sont en première ligne face à la douleur, l’impatience et parfois la violence. Il n’y a pas de justice automatique dans ce monde. Doug Driscoll ne sera peut-être jamais puni pour ce qu’il a fait à Dana. Langdon ne changera peut-être jamais complètement son comportement envers Trinity. Mais ce n’est pas ce qui importe. Ce qui compte, c’est que malgré tout cela, malgré l’épuisement, les frustrations et les injustices, ce service d’urgence continue à tourner. Parce qu’il le faut.

 

Note : 8/10. En bref, après le brillant épisode précédent et les émotions qu’il a véhiculé, The Pitt tente de délivrer un épisode qui met en scène le poids des émotions et le fait qu’elles peuvent devenir insoutenables. 

Disponible sur max

 

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