Daredevil: Born Again (Saison 1, épisodes 1 et 2) : un retour sombre et intense

Daredevil: Born Again (Saison 1, épisodes 1 et 2) : un retour sombre et intense

Les premiers épisodes de Daredevil: Born Again marquent un tournant pour Matt Murdock et son univers. Cette nouvelle adaptation sur Disney+ plonge directement dans une atmosphère oppressante, où chaque décision a des conséquences lourdes. Loin d’être une simple suite de la série Netflix, cette nouvelle itération impose d’emblée son propre rythme, tout en gardant l’essence de ce qui a fait le succès du personnage. Dès les premières minutes, le spectateur est propulsé dans un moment de vie que Matt Murdock aurait aimé figer dans le temps.

 

Matt Murdock, un avocat aveugle doté de capacités extraordinaires, lutte pour la justice à travers son cabinet d'avocats en pleine effervescence. Pendant ce temps, l'ancien chef mafieux Wilson Fisk poursuit ses ambitions politiques à New York. Alors que leurs anciennes identités refont surface, les deux hommes se dirigent vers un affrontement inévitable…

Un verre levé avec ses amis, un instant de répit qui ne dure qu’un battement de cils avant que le chaos ne s’invite. Dex, l’ombre persistante de son passé, réapparaît et fait basculer la scène dans une violence inédite. Ce combat, qui s’étend du bar aux toits de la ville, ne se limite pas à une simple démonstration de force. Il illustre avec une brutalité dérangeante la réalité de Daredevil : un cycle sans fin de douleur et de sacrifice. La mise en scène joue intelligemment avec ces pauses où les personnages reprennent leur souffle, non pas pour alléger la tension, mais pour la rendre encore plus oppressante. 

 

À travers cette lutte acharnée, une vérité s’impose : Matt Murdock ne pourra jamais se détacher de son passé, aussi fort qu’il essaie. Un an après cet affrontement, Matt semble avoir trouvé une certaine stabilité. Son nouveau cabinet d’avocats, fondé avec Kirsten McDuffie, reflète cette volonté de repartir sur des bases solides. Son quotidien se construit autour de nouveaux visages, notamment Heather Glenn, psychiatre avec qui il entame une relation. Mais cette illusion de contrôle ne tient qu’à un fil. La présence de Wilson Fisk dans l’équation change radicalement la donne. 

Loin du criminel traqué qu’il était, Fisk est désormais maire de New York, habilement parvenu à se hisser au sommet du pouvoir politique. Sa présence pèse sur la ville et sur Matt, qui comprend rapidement que l’affrontement entre eux n’est jamais réellement terminé. La rencontre entre ces deux figures opposées, assis face à face dans un diner, est l’un des moments les plus marquants de ces épisodes. Une discussion en apparence apaisée, mais chargée de tension sous-jacente. Fisk veut faire croire qu’il a changé, que son pouvoir est désormais au service du bien commun. Matt, quant à lui, sait que cette façade ne peut masquer la réalité bien longtemps.

 

L’attitude de Fisk en dit long. Lorsqu’un passant l’interpelle, le félicitant pour sa politique, son sourire de façade masque à peine son agacement. Un détail qui n’échappe pas à Matt, malgré sa cécité. Ce simple échange résume parfaitement la dynamique entre les deux personnages : l’un veut tourner la page, l’autre sait que c’est impossible. Les performances de Charlie Cox et Vincent D’Onofrio ajoutent une profondeur indéniable à cette tension. Cox apporte de nouvelles nuances à Matt Murdock, notamment dans ses moments de vulnérabilité. 

Lorsqu’il est confronté à son passé, notamment en revoyant Karen Page, son assurance vacille. Loin de l’image du justicier imperturbable, il apparaît plus fragile, tiraillé entre son besoin de justice et son incapacité à se détacher de ce qu’il a perdu. De son côté, D’Onofrio propose un Fisk plus mesuré, moins impulsif qu’auparavant, mais toujours aussi redoutable. Chaque regard, chaque geste, chaque silence trahit une menace sous-jacente, rendant son personnage encore plus imprévisible. Ces premiers épisodes évitent l’écueil du simple enchaînement d’actions spectaculaires. 

 

L’histoire est construite avec soin, chaque élément ayant un poids narratif précis. L’ambiance rappelle les meilleures heures des séries policières, avec une attention portée aux détails et aux ramifications des choix des personnages. Bien que l’univers Marvel ne soit jamais loin – quelques références bien placées le rappellent –, Daredevil: Born Again choisit de s’en détacher pour affirmer son propre ton. La série se concentre sur des thématiques plus matures, abordant la rédemption, le poids des responsabilités et la frontière floue entre justice et vengeance.

Ce début de saison réussit à relancer l’histoire de Daredevil sans tomber dans la facilité de la nostalgie. Chaque scène a une utilité, chaque dialogue contribue à construire un récit qui promet des affrontements aussi psychologiques que physiques. Loin des codes classiques des productions Marvel, Daredevil: Born Again semble s’orienter vers une approche plus immersive et réaliste, un choix qui ne peut que renforcer l’impact de cette série sur la durée.

 

Note : 8/10. En bref, ce début de saison réussit à relancer l’histoire de Daredevil sans tomber dans la facilité de la nostalgie. Si ces deux premiers épisodes sont un indicateur de ce qui attend Matt Murdock, une chose est sûre : son combat est loin d’être terminé.

Disponible sur Disney+

Disney+ a renouvelé Daredevil: Born Again pour une saison 2

 

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