Critiques Séries : Suits L.A. Saison 1. Episode 3.

Critiques Séries : Suits L.A. Saison 1. Episode 3.

Suits L.A // Saison 1. Episode 3. He Knew.

 

Trois épisodes. C’est le temps qu’il aura fallu pour que Suits : L.A. montre clairement ses faiblesses. Après une introduction déjà hésitante, cette nouvelle série peine toujours à trouver son ton et son identité. L’épisode 3, censé approfondir les relations entre les personnages et faire avancer les intrigues en cours, se révèle être un patchwork d’idées mal exploitées, de tensions artificielles et d’intrigues secondaires à la limite de l’absurde. Entre un test de loyauté qui ne mène à rien, un conflit professionnel qui manque de profondeur et des flashbacks maladroits, cet épisode illustre parfaitement ce qui cloche dans la série : un manque d’engagement envers ses propres enjeux.

 

L’épisode s’ouvre sur Samantha mettant au défi Rick, le nouvellement promu à la tête du département du divertissement. Son objectif ? Lui prouver qu’il a l’étoffe d’un leader en licenciant trois personnes. L’idée est classique : pousser un personnage dans ses retranchements pour révéler qui il est vraiment. En théorie, cela aurait pu offrir un moment fort, un dilemme moral bien construit. Sauf que... rien ne se passe. Rick n’a pas à faire de choix, ni à assumer les conséquences de cette tâche. Samantha finit par lui dire de jeter la liste, rendant toute cette mise en scène inutile. Pourquoi introduire un défi si c’est pour l’annuler aussitôt ? Ce type d’intrigue ne fait qu’affaiblir les personnages. 

Au lieu de montrer Rick sous un jour intéressant, le scénario le maintient dans une posture fade, incapable de prouver sa valeur. Et ce n’est pas la dernière fois que cet épisode introduit un élément dramatique pour l’abandonner aussitôt. Pendant ce temps, du côté de Black & Associates, une mission est confiée à Erica : satisfaire un client de longue date du cabinet, un acteur en quête de crédibilité. L’enjeu ? Lui décrocher un rendez-vous avec Tom Hanks, un caprice absurde basé sur l’idée que le cabinet représente l’acteur oscarisé. Là encore, le problème n’est pas tant l’idée (après tout, Suits a toujours flirté avec l’exagération), mais plutôt son exécution. 

 

Tout est traité de manière superficielle, avec des péripéties qui n’apportent rien aux personnages. L’ajout d’un caméo de Patton Oswalt – aussi incongru qu’oubliable – n’aide en rien. Finalement, cette intrigue se résout de façon tellement téléphonée qu’il est difficile d’y voir autre chose qu’un moyen de remplir l’épisode. Ce qui aurait pu être une satire du monde hollywoodien se transforme en un simple enchaînement de clichés sans mordant. L’axe central de l’épisode reste la relation entre Ted et Stuart, son ancien ami devenu son rival. À travers un mélange de scènes présentes et de flashbacks, l’épisode tente de donner de la profondeur à leur antagonisme.

On découvre ainsi un moment clé de leur passé : Stuart n’était pas toujours l’opportuniste d’aujourd’hui. Il a même pris un risque immense en s’impliquant dans une affaire qui aurait pu détruire sa carrière, tout cela par loyauté envers Ted. Cette révélation aurait pu rendre leur conflit plus nuancé... si seulement elle était mieux intégrée. Le flashback arrive comme un cheveu sur la soupe, et au lieu d’enrichir la relation entre les deux hommes, il ne fait que souligner le manque de subtilité du scénario. Difficile de ressentir la moindre émotion lorsque l’écriture force autant les choses.

 

Et c’est bien là le problème : tout sonne forcé. Ted et Stuart devraient former un duo charismatique, deux adversaires aux échanges percutants. Mais en réalité, leur dynamique manque cruellement d’intensité. On assiste à une série de confrontations mécaniques, sans la moindre tension dramatique réelle. L’un des plus gros défauts de Suits : L.A. se révèle pleinement dans cet épisode : l’indécision. Veut-elle être une série juridique ? Une satire du monde du divertissement ? Un drame humain sur des rivalités professionnelles ? À force de vouloir tout faire, elle ne réussit rien complètement.

L’épisode jongle maladroitement entre des intrigues aux tons très différents. D’un côté, une querelle d’ego dans un cabinet d’avocats. De l’autre, un meurtre et une trahison familiale. Sans oublier des éléments hollywoodiens qui tombent à plat. Le mélange pourrait fonctionner s’il était mieux équilibré, mais ici, chaque intrigue semble appartenir à une série différente. Là où la série originale parvenait à combiner habilement le drame et l’humour, Suits : L.A. s’embourbe dans une identité floue. Il manque cette alchimie qui faisait le sel de la première version. 

 

Les dialogues n’ont pas la même efficacité, les personnages peinent à être attachants, et surtout, l’ensemble donne l’impression de n’avoir aucun véritable enjeu. Certains membres du casting secondaire commencent heureusement à se démarquer. Leah Power, notamment, s’impose comme un personnage intéressant. Son intelligence et sa persévérance contrastent avec l’opportunisme ambiant. Son duo avec Erica apporte un peu de fraîcheur à l’épisode. En revanche, Roslyn, l’assistante de Ted, illustre bien l’une des erreurs de la série. 

Tout semble avoir été fait pour en faire une nouvelle "Donna", personnage culte de Suits. Mais là où Donna rayonnait par sa vivacité et son influence sur l’intrigue, Roslyn se contente d’être une figure omnisciente sans réelle implication. Quant à Ted Black, censé être le pilier de la série, il peine toujours à exister en tant que personnage fort. La faute à une écriture qui ne lui offre que des scènes de colère et d’aigreur. À aucun moment, cet épisode ne lui permet de briller ou d’évoluer. Il se contente de réagir aux événements sans jamais en être le moteur.

 

Trois épisodes, et toujours pas de direction claire. Cet épisode aurait pu poser des jalons intéressants pour la suite, mais il ne fait que répéter les erreurs des précédents. Trop d’intrigues secondaires inutiles, trop peu de construction des personnages principaux, et une incapacité à proposer des enjeux réellement captivants. Alors que Suits avait su, dès ses premiers épisodes, captiver par ses dialogues affûtés et ses personnages marquants, Suits : L.A. reste désespérément en surface. Si la série veut espérer survivre, il va falloir qu’elle prenne des décisions. Quel ton veut-elle adopter ? 

 

Quels personnages veut-elle mettre en avant ? Et surtout, veut-elle raconter une histoire qui vaut la peine d’être suivie ? Car pour l’instant, cet épisode prouve surtout une chose : si elle continue sur cette voie, elle risque fort d’être vite oubliée.

 

Note : 3/10. En bref, quand le vide scénaristique prend le dessus, Suits L.A semble incapable de savoir réellement quoi nous raconter. 

Prochainement en France

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article
G
coucou toi<br /> commen toujour tes article son super bien<br /> je connais pas la serie et vue le note <br /> je vais pas la regarder :O))<br /> bonne soiré
Répondre