10 Octobre 2025
9-1-1: Nashville // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Le lancement de 9-1-1: Nashville avait tout d’un pari risqué. Après la disparition de Bobby Nash dans la série mère, il était difficile d’imaginer un spin-off capable de rallumer la flamme sans simplement copier la recette. Pourtant, la franchise tente de se réinventer avec ce nouveau départ au cœur du Tennessee. Un décor plus chaud, une ambiance country assumée, et une équipe flambant neuve : sur le papier, la promesse était séduisante. Dans les faits, ce premier épisode avance sur un terrain encore glissant, oscillant entre curiosité et désintérêt.
A Nashville, capitale de l'État du Tennessee et coeur de la musique country, pompiers, secouristes et policiers unissent leurs forces pour gérer des urgences parfois spectaculaires, tout en affrontant les défis de leur propre vie.
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Le pilote introduit la caserne 113, dirigée par Don Hart, ancien champion de rodéo reconverti en capitaine pompier. Chris O’Donnell incarne ce patriarche bienveillant, figure typique de la franchise : solide, droit, mais rongé par un passé trouble. L’idée d’une filiation brisée, puis retrouvée, structure immédiatement la trame principale. L’arrivée de Blue, jeune pompier improvisé et fils caché de Don, vient bousculer un équilibre déjà fragile. Le concept pourrait être fort, s’il ne manquait pas d’un véritable souffle émotionnel. L’épisode peine à provoquer l’attachement nécessaire à ces nouveaux visages. Les dialogues sonnent souvent mécaniques, comme si le casting lui-même cherchait encore son ton.
Blue, censé représenter la fraîcheur et la différence, apparaît davantage comme une provocation scénaristique que comme un personnage construit. Son intégration express à la brigade, malgré l’absence de formation, a de quoi agacer. Ce n’est pas l’excentricité typique de 9-1-1 – où les urgences flirtent souvent avec l’absurde – mais une incohérence qui fragilise la crédibilité de l’ensemble. Là où 9-1-1: Nashville tente de se démarquer, c’est dans sa manière de mêler culture locale et codes du soap dramatique. Les scènes de sauvetage se déroulent sur fond de festivals country, de fermes et de tornades à l’horizon. La mise en scène rappelle que le chaos fait partie intégrante de cette franchise, mais la magie n’opère pas encore.
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L’épisode enchaîne les catastrophes sans parvenir à en faire des catalyseurs d’émotion. Le final, centré sur un concert ravagé par une tempête, illustre bien ce déséquilibre : spectaculaire dans la forme, mais vide dans le fond. En revanche, un élément émerge avec une certaine justesse : Dixie Bennings, incarnée par LeAnn Rimes. Ce personnage de mère manipulatrice, chanteuse déchue et stratège du mal-être, insuffle enfin un peu de relief à ce premier épisode. Sa relation complexe avec Blue apporte une tension bienvenue, presque mélodramatique, qui rappelle les meilleures intrigues secondaires de 9-1-1. Rimes parvient à captiver là où d’autres peinent à exister. Si le spin-off veut durer, c’est probablement autour de figures comme elle que tout devra se reconstruire.
Côté représentation, la série semble vouloir cocher les cases de la diversité à coups de symboles trop appuyés. La scène d’introduction de Blue, entre strip-tease, conflit social et héroïsme improvisé, illustre cette lourdeur. Au lieu d’intégrer naturellement des personnages issus de différentes origines ou orientations, 9-1-1: Nashville force le trait et finit par perdre en authenticité. Il ne s’agit pas de remettre en cause la volonté d’inclusion, mais la manière dont elle est mise en scène, souvent déconnectée du reste du récit. La franchise 9-1-1 a toujours flirté avec l’excès. Ses situations absurdes – un milliardaire avalé par une baleine, un mariage explosif, ou encore une mission spatiale improbable – font partie de son ADN.
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Mais ce qui fonctionnait dans la série originale, c’était l’équilibre entre la folie des interventions et la sincérité des relations humaines. Ce premier épisode de Nashville n’a pas encore trouvé cette alchimie. Tout semble trop propre, trop convenu, sans cette étincelle qui rendait le 118 si attachant malgré ses excès. Pourtant, il existe des germes d’intérêt. La rivalité entre Ryan et Blue, les blessures d’orgueil du capitaine Hart, ou encore la complicité naissante entre les membres de la caserne laissent entrevoir des arcs potentiellement solides. Il faudra simplement que la série accepte de ralentir, de donner à ses personnages la place nécessaire pour respirer. Le drame ne naît pas du tumulte, mais de la nuance.
Au terme de ce premier épisode, 9-1-1: Nashville laisse une impression mitigée. Pas catastrophique, pas mémorable non plus. L’ensemble fonctionne comme un pilote de transition, plus préoccupé par la mise en place de son univers que par l’envie de raconter quelque chose. La musique country, omniprésente, tente de donner une identité sonore à un récit encore hésitant. L’héritage de 9-1-1 plane sur chaque scène, et c’est sans doute là le principal obstacle. Nashville cherche encore sa voix, étouffée par le souvenir du 118 et de Bobby Nash. La franchise a déjà prouvé sa capacité à renaître après des départs douloureux. Reste à voir si cette nouvelle équipe saura s’émanciper de ses fantômes pour imposer sa propre chaleur, sa propre humanité.
Note : 5/10. En bref, un départ hésitant pour une nouvelle ère du chaos organisé.
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