Critiques Séries : 9-1-1. Saison 9. Episode 1.

Critiques Séries : 9-1-1. Saison 9. Episode 1.

9-1-1 // Saison 9. Episode 1. Eat the Rich.

 

Commencer une nouvelle saison sans Bobby Nash, c’est accepter qu’un pan entier de 9-1-1 appartienne désormais à la mémoire. Ce premier épisode, intitulé “Eat the Rich”, aborde cette absence avec pudeur, sans chercher à combler le vide. La série choisit de le regarder en face, et c’est peut-être là que réside sa justesse. Le 118 n’est plus tout à fait le même. L’équipe avance, maladroitement, dans un quotidien où tout rappelle celui qui a construit cette maison de pompiers devenue une famille. Le feu brûle encore, mais la chaleur est différente. Hen et Eddie forment désormais un duo solide, tandis que Chimney endosse un rôle de capitaine qu’il n’a pas encore totalement apprivoisé. 

 

Chacun tente de trouver sa place dans un équilibre réinventé, où l’on sent que l’absence de Bobby pèse, sans jamais écraser. Athena, de son côté, reste dans une zone de turbulence émotionnelle. Elle fuit les commémorations, se réfugie dans le travail, comme si l’action pouvait servir de paravent au deuil. Pourtant, derrière son armure, les fissures apparaissent. Le rapport à ses enfants devient plus difficile, comme si elle n’arrivait plus à être présente pour ceux qui, eux aussi, ont perdu un repère. C’est peut-être là la partie la plus touchante de l’épisode : voir une femme forte, d’habitude inébranlable, vaciller face à ce qu’elle ne peut ni contrôler ni réparer. Ce retour de saison marque aussi une volonté de rééquilibrer les dynamiques entre les personnages. 

Après une saison 8 souvent jugée inégale, cette reprise donne le sentiment que la série cherche à retrouver son essence : des situations absurdes, des drames poignants et des liens humains qui dépassent les catastrophes. Le ton alterne entre légèreté et émotion, rappelant les débuts de la série, quand chaque mission n’était pas seulement un prétexte à l’action, mais aussi un miroir de ce que traversaient les personnages. La scène du bus, improbable et typiquement « 9-1-1 », incarne parfaitement cet esprit. Un mélange de tension, de débrouille et d’humour involontaire, qui rappelle pourquoi cette série a su s’imposer : elle ne se prend pas toujours au sérieux, mais elle parle toujours de ce qui compte — la vie, la mort, et ce qu’il reste entre les deux.

 

Buck, quant à lui, continue d’être cet électron libre qui ne sait pas toujours où poser ses émotions. Son malaise face au duo Hen-Eddie traduit moins une question d’égo qu’un profond désarroi face au changement. Il a perdu un repère, et son regard jaloux, parfois maladroit, trahit surtout une peur de l’exclusion. Ce personnage, souvent au bord du chaos émotionnel, symbolise parfaitement cette saison : il avance, trébuche, mais continue. Ce premier épisode agit comme un sas de décompression après la tension dramatique de la saison précédente. Les scénaristes ont choisi de ne pas saturer l’écran d’actions spectaculaires. 

À la place, ils installent un rythme plus calme, presque introspectif, où les urgences servent de toile de fond à une reconstruction collective. Cela permet aux personnages d’exister à nouveau, sans que les effets spéciaux n’étouffent les émotions. Les dialogues retrouvent une authenticité qui avait parfois disparu. Les échanges entre Hen et Chimney rappellent combien leur relation professionnelle s’appuie sur une confiance tissée au fil des années. Les scènes entre Athena et sa famille ramènent la série à son cœur : la difficulté d’être humain, au-delà du métier, du courage ou du drame. Le deuil est toujours là, discret mais omniprésent. Et s’il y a bien une réussite dans cet épisode, c’est d’avoir su parler de l’absence sans tomber dans le pathos. 

 

L’hommage à Bobby est simple, sincère, et surtout utile à la narration. Plutôt qu’un point final, il devient une fondation sur laquelle la série peut bâtir autre chose. Visuellement, l’épisode n’essaie pas d’en mettre plein la vue. Il mise sur des plans plus sobres, une réalisation centrée sur les visages, sur les regards. On ressent la fatigue, la colère contenue, la tendresse maladroite. Ce parti pris donne au récit une humanité rare pour un season premiere, souvent conçu comme un feu d’artifice. En filigrane, un thème émerge : comment continuer sans renier ce qui a été. 9-1-1 semble enfin l’avoir compris. Le 118 n’a pas besoin d’oublier Bobby pour exister. Il suffit de lui survivre. Et cet épisode en est la preuve la plus juste.

Si cette neuvième saison garde ce ton mesuré, cette justesse dans les émotions, alors elle pourrait bien retrouver ce qui faisait sa force : des personnages plus grands que leurs drames, mais toujours ancrés dans une humanité fragile. Parce qu’après tout, le vrai héroïsme de 9-1-1 n’a jamais été dans les explosions ni les sauvetages impossibles, mais dans la façon dont ses personnages apprennent à se relever, encore et encore, même quand tout semble brûler autour d’eux.

 

Note : 6.5/10. En bref, un épisode de reprise qui, sans Bobby, choisit la retenue plutôt que le spectaculaire, pour explorer avec justesse la reconstruction émotionnelle du 118 et redonner à 9-1-1 son humanité d’origine.

Prochainement sur Disney+, M6 et M6+

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