Critiques Séries : High Potential. Saison 2. Episode 4.

High Potential // Saison 2. Episode 4. Behind the Music.

L’épisode 4 de la saison 2 de High Potential, intitulé « Behind the Music », s’éloigne un temps du ton plus personnel du précédent pour plonger dans une enquête où la mémoire, les secrets et le temps jouent les premiers rôles. Après l’émotion du retour d’Ava et les doutes de Morgan face à Roman, cette semaine ramène l’équipe des Crimes majeurs sur une affaire mêlant deux meurtres séparés par plus de vingt ans. Et même si l’intrigue policière semble classique au premier regard, elle trouve une résonance particulière dans les thèmes déjà abordés cette saison : la loyauté, la vérité et le poids du passé. 

Tout commence avec Raina Viera, une femme âgée et visiblement confuse, qui appelle le 911 pour signaler qu’elle vient d’assister à un meurtre. Quand Morgan et Karadec se rendent chez elle, Raina nie tout en bloc. Elle affirme n’avoir passé aucun appel et les met dehors avec une nervosité étrange. Ce déni, typique des victimes atteintes de troubles cognitifs, attire immédiatement l’attention de Morgan. Quelques heures plus tard, Raina est retrouvée morte, poussée dans les escaliers de sa maison. En fouillant le sous-sol, Morgan découvre un détail intrigant : une robe à paillettes couverte de sang, soigneusement rangée dans une boîte. Ce vêtement devient le point de départ d’un voyage dans le passé, vers un drame oublié.

L’enquête les conduit à Greta St. John, une chanteuse prometteuse des années 2000, tuée par balle dans des circonstances jamais élucidées. La robe appartenait à Greta, et Raina, qui travaillait alors au club où la jeune femme se produisait, avait probablement été témoin de sa mort. Ce que Morgan comprend très vite, c’est que Raina, atteinte de démence, a confondu le passé et le présent. Le souvenir de ce meurtre, réveillé par la robe, l’a poussée à appeler la police comme si le crime venait tout juste d’avoir lieu. Ce mélange de mémoire et de réalité donne à l’enquête un ton mélancolique. 

L’équipe se retrouve à chercher la vérité dans les fissures de la mémoire humaine, un thème que High Potential exploite avec justesse depuis le début de la série. Comme dans l’épisode 3, l’équipe se divise : d’un côté, Morgan et Karadec interrogent Lucy, une journaliste qui préparait un documentaire sur Greta ; de l’autre, Daphne et Oz rencontrent Eddie, ancien manager du club. Tous les chemins mènent à Mac Epps, un homme au passé trouble, lié à la fois à Greta et à Raina. Quand Morgan découvre que Mac et Greta portaient des tatouages identiques, elle comprend qu’ils étaient plus que collègues : ils étaient amants. Et qu’un enfant est né de cette relation, un secret que Greta avait caché. 

En retrouvant des indices dans de vieilles photos, Morgan déduit que c’est cette grossesse cachée qui a provoqué le drame. Le face-à-face entre Karadec et Mac, au cœur du club Black Jewel, tourne à la confrontation violente. Mac prend une femme en otage, forçant Karadec à tirer pour sauver une vie. Une scène tendue, mais surtout marquante pour ce qu’elle révèle : Karadec, l’homme rigoureux et discret, se retrouve pour la première fois à devoir gérer le poids d’une balle tirée. En parallèle, l’épisode met en lumière un autre enjeu : Selena Soto, la capitaine que l’on suit depuis le début, apprend qu’elle n’obtiendra pas la promotion qu’elle espérait. Le poste revient à un nouvel arrivant, le capitaine Nick Wagner.

Morgan, fidèle à elle-même, ne peut s’empêcher de lui dire ce qu’elle pense : que si Selena a été écartée, c’est peut-être parce qu’elle a eu le courage de faire appel à une consultante atypique comme elle, mais aussi parce qu’elle est une femme dans un environnement où les décisions restent encore biaisées. Cette conversation entre elles est l’un des moments les plus sincères de l’épisode. Elle rappelle que High Potential parle autant de crime que de résilience, de solidarité et de reconnaissance entre femmes. Si l’intrigue policière se clôt sur la découverte que Lucy, la fille cachée de Greta, est la meurtrière de Raina, le cœur émotionnel de l’épisode repose une fois de plus sur la relation entre Morgan et Karadec. 

Après le tir, Karadec est contraint de passer par l’évaluation psychologique obligatoire. Morgan s’inquiète, tente de le soutenir, mais lui rappelle aussi qu’il n’a pas à toujours tout maîtriser. Cette relation, déjà renforcée dans l’épisode précédent, continue d’évoluer ici vers une forme de confiance mutuelle. Morgan, souvent dans la provocation et l’excès, trouve en Karadec un ancrage. Lui, plus réservé, accepte peu à peu que cette collaboration le pousse à regarder ses émotions en face. La dernière scène, où Morgan croise Nick Wagner dans l’ascenseur, laisse planer une certaine tension. Le nouveau capitaine, aimable en apparence, laisse entrevoir une autorité plus rigide. 

Et après l’avertissement de l’interne des affaires internes, on comprend que Morgan devra, encore une fois, faire ses preuves pour garder sa place. Cette arrivée marque un tournant dans la série : après la mise en avant d’Ava et des affaires très personnelles, High Potential semble s’ouvrir à une nouvelle dynamique interne, où le regard porté sur Morgan pourrait redevenir méfiant. Cet épisode 4 m’a paru moins surprenant dans son intrigue criminelle, mais plus riche dans ses sous-textes. La série continue de creuser les thèmes de la mémoire, de la justice et des relations humaines, tout en préparant l’arrivée de nouvelles tensions internes. 

On sent que la deuxième partie de la saison pourrait marquer un changement d’équilibre : entre la loyauté de Selena, la fragilité de Karadec et l’énergie désordonnée de Morgan, High Potential continue d’avancer en explorant ce qui fait sa singularité — des personnages imparfaits mais profondément humains.

Note : 6/10. En bref, cet épisode 4 m’a paru moins surprenant dans son intrigue criminelle, mais plus riche dans ses sous-textes. La série continue de creuser les thèmes de la mémoire, de la justice et des relations humaines, tout en préparant l’arrivée de nouvelles tensions internes. 

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