Critiques Séries : Murder in a Small Town. Saison 2. Episode 4.

Critiques Séries : Murder in a Small Town. Saison 2. Episode 4.

Murder in a Small Town // Saison 2. Episode 4. One Last Song.

 

La série Murder in a Small Town poursuit sa lancée avec un quatrième épisode plus intimiste, mais toujours traversé par la tension et les faux-semblants. Après les intrigues familiales de l’épisode précédent, celui-ci s’attarde sur un nouveau meurtre à Porpoise Bay, mêlant gloire, solitude et jalousie. Et si le suspense reste présent jusqu’au bout, c’est surtout le développement des personnages secondaires qui donne tout son intérêt à cet épisode. L’intrigue s’ouvre sur Gracie Westing, une célèbre chanteuse pop venue s’isoler sur la côte pour fuir un stalker et retrouver l’inspiration. 

 

Le décor semble paisible : une maison louée à Phyllis, un coin tranquille pour se ressourcer… mais la tranquillité n’a jamais vraiment sa place à Gibsons. Très vite, le séjour de Gracie tourne au drame : elle est retrouvée morte, et l’affaire mobilise toute l’équipe de Karl. L’épisode s’amuse à brouiller les pistes : ex-petit ami, garde du corps amoureux, fan obsessionnel… tout le monde semble suspect. On croit deviner le coupable, puis on doute à nouveau. Ce jeu de miroirs fonctionne bien, et rappelle ce que la série sait faire de mieux : installer une tension constante tout en explorant la psychologie de ses protagonistes. Mais le véritable cœur de l’épisode, c’est Phyllis. D’habitude pétillante et pragmatique, elle se retrouve cette fois submergée par le stress. 

Entre la gestion de ses locataires et les plaintes incessantes de sa voisine Debbie, elle perd pied. Fiona Vroom livre ici une performance remarquable, oscillant entre humour et fragilité. Voir Phyllis craquer, c’est découvrir une nouvelle facette du personnage : celle d’une femme qui porte tout sur ses épaules, jusqu’à l’épuisement. Sa dispute avec Debbie, d’ailleurs, est l’une des scènes les plus marquantes de l’épisode. Le ton monte, les reproches fusent, puis tout bascule avec un cri glaçant venu de la maison voisine. La tension dramatique y est parfaitement gérée, et ce contraste entre comédie et tragédie donne à la scène une intensité rare.

 

Cassandra et Phyllis partagent également l’un des plus beaux moments du chapitre. Leur amitié, souvent reléguée en arrière-plan, revient ici au premier plan. Cassandra reconnaît les signes de la détresse de son amie – les mêmes qu’elle avait observés autrefois, à l’époque du lycée. Ce dialogue, simple mais sincère, rappelle à quel point la série sait explorer les liens humains derrière les enquêtes. C’est aussi un thème récurrent cette saison : après les tensions entre Karl et Cassandra dans les précédents épisodes, cet échange entre amies apporte une respiration bienvenue, plus émotionnelle. On sent que Murder in a Small Town gagne en maturité en donnant de la place à ses personnages féminins et à leur vulnérabilité.

Autre belle surprise : Sid, souvent relégué au rôle de second, trouve enfin la lumière. Fan de Gracie – grâce à sa fille Liza, passionnée de musique pop – il mène l’enquête avec un mélange d’admiration et d’émotion personnelle. Ce cas lui permet surtout de renouer le dialogue avec son adolescente, qui le trouvait jusqu’ici trop « ringard ». Leur relation apporte un souffle de tendresse inattendu au milieu du drame. On devine derrière l’enquêteur rigide un père maladroit mais sincère, essayant de reconstruire un lien brisé. Ces moments, légers mais justes, rappellent que la série ne se limite pas à ses intrigues policières : elle parle avant tout de gens ordinaires face à des situations extraordinaires.

 

Certes, cet épisode n’offre pas les rebondissements explosifs des précédents. L’affaire avance à un rythme mesuré, sans surenchère. Mais c’est précisément ce qui le rend intéressant : il mise sur l’émotion et la profondeur plutôt que sur le sensationnel. Le suspense reste efficace jusqu’au bout, et le dénouement – sans être renversant – trouve sa force dans la logique des sentiments. En filigrane, on perçoit aussi une critique douce-amère de la célébrité : Gracie voulait simplement retrouver la paix, mais même loin des projecteurs, elle n’a pas échappé aux obsessions des autres. Avec ce quatrième épisode, Murder in a Small Town prouve qu’elle sait ralentir le rythme sans perdre son intensité. 

L’enquête est bien ficelée, mais ce sont surtout les moments de vulnérabilité – ceux de Phyllis, Sid ou Cassandra – qui marquent les esprits. Cet épisode humanise encore davantage la série, et annonce peut-être une deuxième partie de saison plus émotionnelle, où les blessures intimes compteront autant que les crimes à résoudre. Dans cette petite ville où tout le monde se connaît, les secrets ne se cachent jamais bien longtemps.

 

Note : 6/10. En bref, avec ce quatrième épisode, Murder in a Small Town prouve qu’elle sait ralentir le rythme sans perdre son intensité. L’enquête est bien ficelée, mais ce sont surtout les moments de vulnérabilité qui marquent les esprits. Cet épisode humanise encore davantage la série.

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