10 Octobre 2025
Outlander: Blood of my Blood // Saison 1. Episode 10. Something Borrowed.
SEASON FINALE
Cet épisode marque par son intensité. Non pas à cause d’un excès d’action ou de rebondissements spectaculaires, mais parce qu’il parvient à ramener tout ce que Outlander: Blood of My Blood sait faire de mieux : explorer la frontière entre la passion, la loyauté et la fatalité. Cet épisode 10 dure un bon moment — suffisamment pour laisser respirer les émotions et donner de la place à chaque silence, chaque regard. Et c’est ce rythme, un peu suspendu, qui m’a le plus frappé. L’histoire reprend dans une tension déjà palpable. Brian Fraser et Murtagh fuient à travers les Highlands, poursuivis par des hommes de main sans scrupules.
Cette cavale n’a rien d’héroïque ; elle ressemble plutôt à une fuite éperdue, celle d’hommes qui ont compris qu’ils ne contrôlent plus rien. J’ai trouvé que cette ouverture donnait le ton : la violence dans Outlander n’est jamais gratuite, elle rappelle à quel point la survie dépend souvent de la chance et de l’instinct. Pendant leur halte dans un abri isolé, les deux cousins se retrouvent face à leurs blessures — physiques, certes, mais surtout affectives. Murtagh cherche à comprendre qui pourrait vouloir la mort de Brian, tandis que ce dernier, visiblement perdu, rumine sa peine de cœur. La relation avec Ellen MacKenzie hante chaque geste, chaque mot. Ce n’est pas seulement une histoire d’amour contrariée ; c’est une question de dignité.
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Brian ne comprend pas pourquoi Ellen l’a rejeté, et dans ses yeux, on lit à la fois la douleur et l’incompréhension d’un homme sincère. Murtagh, fidèle et lucide, lui rappelle qu’il ne faut pas s’en tenir aux mots d’Ellen, mais à ce qu’il a vu dans son regard. Cette scène, sans pathos, dit beaucoup de leur lien : une amitié solide, faite de respect et de franchise. Rapidement, les événements se précipitent. Les assassins les retrouvent, et le face-à-face est brutal. Brian et Murtagh savent se battre, mais la violence laisse des traces. Le dernier survivant de leurs agresseurs révèle ce que tout le monde redoutait : l’ordre de tuer vient de Colum MacKenzie. Ce nom, à lui seul, suffit à faire comprendre l’ampleur du danger.
La politique des clans, avec ses alliances forcées et ses rivalités fratricides, prend ici le pas sur la simple vengeance. C’est là que l’épisode devient plus intime. Malgré les avertissements, Brian décide de se rendre à Castle Leoch pour parler à Ellen avant son mariage avec Malcolm Grant. Il sait que c’est risqué, mais il ne peut pas faire autrement. Ce n’est pas un geste de témérité ; c’est un acte de foi. J’ai aimé la sobriété avec laquelle la série montre ce choix : pas de grand discours, juste un homme qui refuse de se résigner. L’infiltration au château est racontée avec une tension contenue. Brian avance masqué, vêtu du tartan d’un autre clan, glissant d’un couloir à l’autre à la recherche d’un visage familier.
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Ce n’est pas un héros romanesque, c’est un homme qui tremble, qui doute, mais qui avance quand même. Et quand il croise Jocasta, la sœur d’Ellen, le hasard tourne à l’avantage du destin. Jocasta n’a rien oublié de lui. Sa présence réveille autant les souvenirs que les rancunes, mais elle offre surtout une porte d’entrée vers la vérité. Avant leurs retrouvailles, la série prend le temps de nous montrer la relation entre Ellen et sa sœur. Leur réconciliation n’a rien d’anecdotique : c’est un rappel que la solidarité féminine peut exister même au milieu des mariages arrangés et des trahisons politiques. Ellen s’excuse de ne pas avoir soutenu Jocasta lors de son propre mariage, et ce simple aveu change tout dans la perception de son personnage.
Derrière la future mariée, il y a une femme qui doute de la légitimité de son choix, une femme qui voudrait reprendre la main sur son destin. Lorsque Brian retrouve Ellen, le temps semble suspendu. Il lui annonce ce qu’il a appris : Colum a rompu sa promesse et cherche à le faire tuer. À cet instant, Ellen comprend que son sacrifice n’a servi à rien. Leur dialogue est d’une sincérité désarmante. Pas de déclarations grandiloquentes, juste deux êtres fatigués de se fuir. L’amour reprend sa place, sans éclat, mais avec une évidence tranquille. Ellen décide alors de confronter son frère avant de fuir. La scène face à Colum est d’une froideur calculée. Il savoure sa victoire, persuadé d’avoir gagné, et son arrogance dit tout du pouvoir qu’il croit détenir.
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Ellen, elle, ne s’abaisse pas à la colère. Son silence est plus violent que les mots. Dans son regard, on devine qu’elle a déjà fait son choix. L’évasion de Brian et Ellen est à la fois précipitée et poétique. Déguisée en servante, Ellen quitte le château au bras de celui qu’elle a choisi, pendant que les clans s’apprêtent à célébrer un mariage qui n’aura jamais lieu. La tension monte quand Colum comprend que la mariée s’est enfuie. Les menaces fusent, et pour sauver la face, il improvise une solution : marier Dougal à la sœur du fiancé délaissé. Cette manœuvre politique, cynique mais habile, montre encore une fois à quel point les liens familiaux peuvent être instrumentalisés.
Mais la tragédie n’est jamais loin. Quand Brian et Ellen croisent la route de Malcolm Grant, ivre de colère et de chagrin, le destin frappe une nouvelle fois. Le duel est bref, inévitable. Brian tue l’homme qu’il aurait préféré épargner. Ce geste scelle leur fuite, mais aussi leur perte. Rien ne sera plus jamais simple pour eux. Le retour au refuge marque une pause. Murtagh, blessé, les accueille avec bienveillance. Il comprend ce qu’ils ont traversé et s’efface avec une pudeur rare. C’est lui, encore, qui leur offre un moment de paix en quittant la cabane pour la nuit, conscient que les deux amants ont besoin de se retrouver. La scène qui suit n’a rien de voyeuriste : elle célèbre un amour né dans la peur mais ancré dans la confiance. Le feu, la lumière, les serments échangés — tout semble dire qu’ils se retrouvent enfin, corps et âme.
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Leur union se transforme en promesse. Un serment de sang, presque sacré, qui les lie au-delà des serments religieux ou des règles imposées par leurs clans. Ils se jurent fidélité jusqu’à la mort, conscients que cette mort peut venir vite. Et c’est là que l’épisode bascule de nouveau vers l’Histoire : les signaux de feu allumés dans les collines annoncent le début du soulèvement jacobite de 1715. Brian comprend immédiatement ce que cela signifie. Qu’il parte ou non, il sera pris dans le tumulte. Ellen, fidèle à ses mots, promet de rester à ses côtés. L’amour, ici, n’est pas un refuge, mais un engagement. La série choisit de clore ce chapitre sur une tension plus large.
Pendant que Brian et Ellen s’unissent dans l’ombre, un autre couple, Henry et Julia, tente désespérément de retrouver le chemin du futur. Leur intrigue, plus discrète dans cet épisode, souffre un peu du contraste. Leurs scènes à cheval paraissent presque symboliques : une fuite vers l’inconnu, sans véritable dialogue, comme si la distance entre les époques avait fini par s’imposer entre eux aussi. Leur tentative de traverser les pierres de Craigh na Dun pose plus de questions qu’elle n’en résout, et la série laisse planer l’incertitude : le voyage dans le temps est-il une bénédiction ou une malédiction ? Ce qui me touche dans cet épisode, c’est cette manière qu’a Outlander: Blood of My Blood de ramener toujours ses personnages à la même question : jusqu’où aller par loyauté ?
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Brian agit par amour, Ellen par courage, Murtagh par fidélité. Chacun suit une voie différente, mais tous se heurtent à la même fatalité : dans un monde dominé par la hiérarchie des clans, le cœur reste la seule arme qui vaille. Ce dixième épisode referme la saison sur une note d’amertume. Rien n’est vraiment résolu, et c’est sans doute ce qui le rend si juste. Les grandes histoires ne se terminent jamais proprement, elles s’effilochent, laissant derrière elles un mélange de douleur et d’espoir. J’aime cette idée que Brian et Ellen, malgré tout ce qu’ils affrontent, choisissent encore l’amour. Pas parce qu’il est simple, mais parce qu’il est vrai.
En quittant cet épisode, j’ai eu le sentiment d’assister à la naissance d’un mythe intime : celui des origines de la lignée Fraser, faite de passion, de perte et de courage. Un héritage qui, d’une génération à l’autre, continue de traverser le temps — au sens propre comme au figuré.
Note : 7.5/10. En bref, cet épisode 10 de Outlander: Blood of My Blood explore avec justesse la fragilité des choix dictés par l’amour et la loyauté, tout en scellant le destin tragique et fondateur de Brian et Ellen Fraser.
Disponible sur HBO max
Outlander: Blood of my Blood est déjà renouvelée pour une saison 2 par Starz.
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