27 Octobre 2025
Sheriff Country // Saison 1. Episode 2. Firewall.
Le deuxième épisode de Sheriff Country, intitulé « Firewall », reprend exactement là où le pilote s’était arrêté. Mickey Fox tente d’équilibrer sa vie de mère et son rôle de shérif, alors que sa fille Skye se retrouve au centre d’une affaire de meurtre. L’épisode poursuit la construction de cet univers à la fois intime et judiciaire, mais sans véritable éclat. Ce qui retient l’attention, c’est moins l’enquête que la fragilité des liens familiaux, et surtout cette incapacité de Mickey à dissocier ses émotions de son uniforme. Dès les premières scènes, Mickey doit faire face à une réalité impossible : sa fille est suspectée du meurtre de son petit ami, Brandon.
La découverte du corps, la panique de Skye, l’interrogatoire… tout se mélange dans un brouillard de colère, de peur et de culpabilité. Mickey réagit d’abord comme une policière. Elle parle procédures, preuves, interrogatoires, plutôt que réconfort. Ce réflexe la met en décalage avec ce que Skye attend d’elle. Là où une mère devrait rassurer, Mickey questionne, doute, analyse. Ce conflit intérieur devient le fil rouge de l’épisode. La shérif doit garder ses distances pour ne pas compromettre l’enquête, mais cette distance lui coûte. À mesure que la tension monte, la frontière entre sa vie privée et son devoir se fissure. C’est d’ailleurs ce que symbolise parfaitement le titre « Firewall » : cette barrière que Mickey tente de maintenir entre ses émotions et son métier.
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Une barrière qui brûle lentement. Skye, incarnée par Amanda Arcuri, traverse l’épisode dans un mélange de chagrin et d’incompréhension. Soupçonnée d’un crime qu’elle nie, isolée de ses amis, scrutée par les enquêteurs, elle se replie sur elle-même. Son silence, plus que ses mots, traduit la peur de décevoir encore. Ce qui frappe, c’est sa volonté de protéger sa famille, même en se mettant en danger. Elle cache des informations sur Brandon, notamment sur un vol qu’il aurait commis au détriment de son grand-père Wes. Ce secret, motivé par la honte et le désir d’éviter un scandale, devient une arme contre elle. Le scénario laisse planer le doute : Skye est-elle victime de circonstances ou simple bouc émissaire ?
Quoi qu’il en soit, cette affaire agit comme un miroir pour Mickey, qui découvre à quel point sa fille s’est éloignée d’elle. Pendant que le drame familial s’intensifie, Mickey doit gérer une seconde enquête : deux adolescents pris en otage après un deal de drogue qui a mal tourné. Cette intrigue secondaire n’a rien de passionnant, mais elle sert un propos clair : montrer l’impossibilité pour Mickey de se concentrer sur une seule urgence. Tiraillée entre son devoir et sa fille, elle tente de tout mener de front, quitte à se perdre en route. Sa réussite dans la libération des jeunes otages ne compense pas le sentiment d’impuissance face à Skye. C’est précisément dans cette impasse que le personnage gagne un peu en profondeur.
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En voulant tout contrôler, Mickey comprend qu’elle risque de perdre ce qui compte le plus. L’épisode marque aussi le retour de Sharon Leone, la demi-sœur de Mickey, venue prêter main forte. Son apparition n’a rien d’un simple clin d’œil à Fire Country : elle agit comme un point d’ancrage. Sharon représente ce que Mickey a du mal à incarner : la douceur dans la force. Leur scène commune est l’un des moments les plus sincères de l’épisode. Mickey s’y autorise enfin à baisser la garde, à admettre qu’elle ne sait plus comment parler à sa fille. Sharon, fidèle à son franc-parler, lui rappelle qu’avant d’être shérif, elle est mère. Ce conseil simple, presque banal, agit comme un électrochoc.
Ce n’est qu’à la fin de l’épisode que Mickey applique ce principe : un geste tendre, un silence partagé, un moment sans badge ni enquête. Rien d’extraordinaire, mais un pas vers la réconciliation. De son côté, Travis, l’ex-mari de Mickey et père de Skye, prend une place plus posée. Avocat de formation, il comprend vite qu’il ne peut pas défendre sa fille sans brouiller les lignes. Ce retrait, loin d’être une fuite, témoigne d’une lucidité rare. Il sait qu’il ne peut pas être à la fois le juriste et le père, et accepte de laisser d’autres s’occuper du dossier. Cette retenue met en lumière un contraste intéressant : Mickey agit, Travis observe. Elle s’agite, il temporise. Leur différence de rythme crée un équilibre fragile, mais crédible.
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Leurs scènes communes rappellent que malgré la séparation, ils restent liés par la peur commune de voir leur fille brisée. Wes, le père de Mickey, continue d’apporter cette touche d’humanité brute qui manquait parfois dans le pilote. Ancien détenu, homme abîmé mais lucide, il représente la mémoire du passé et le poids des erreurs. Ses scènes avec Skye sont parmi les plus justes : il la comprend sans la juger, parce qu’il sait ce que signifie perdre la confiance des siens. Sa méfiance envers la police crée une tension silencieuse, mais aussi une forme de réalisme : il vit dans un monde où la justice n’est jamais simple, surtout quand elle concerne les siens.
Contrairement au pilote, plus démonstratif, cet épisode ralentit le rythme. Il n’essaie pas de surprendre ni de multiplier les rebondissements. L’intérêt repose avant tout sur la gestion des relations : mère et fille, sœurs, ex-conjoints. Ce choix rend l’épisode plus intime, mais aussi plus inégal. L’affaire secondaire paraît presque superflue, tandis que l’intrigue principale avance peu. Pourtant, cette lenteur permet de mieux cerner les personnages et leurs failles. Mickey n’est pas une héroïne infaillible : elle doute, commet des erreurs, réagit mal. C’est ce qui la rend crédible, et c’est aussi ce qui laisse espérer que la série finira par s’éloigner des schémas classiques du policier de réseau.
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Cet épisode 2 de Sheriff Country installe un ton plus émotionnel que spectaculaire. L’enquête n’a rien d’originale, mais les relations humaines prennent enfin de la place. Le scénario montre une femme partagée entre son devoir et sa famille, consciente que son uniforme ne la protège plus de tout. Le duo Morena Baccarin / Diane Farr fonctionne bien, et les scènes familiales apportent une vraie densité. Rien de bouleversant, mais un pas dans la bonne direction : celui d’une série qui commence à comprendre que ses forces ne résident pas dans les enquêtes, mais dans la vulnérabilité de ses personnages.
Note : 5/10. En bref, cet épisode 2 de Sheriff Country installe un ton plus émotionnel que spectaculaire. L’enquête n’a rien d’originale, mais les relations humaines prennent enfin de la place.
Prochainement en France
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