6 Juillet 2015
Elephant Song // De Charles Binamé. Avec Bruce Greenwood, Xavier Dolan et Catherine Keener.
Présenté au dernier Festival International du film de Toronto, Elephant Song bénéficie surtout de la présence de Xavier Dolan. Adapté d’une pièce de théâtre du même monde de Nicolas Billon (qui s’est aussi chargé du scénario), le but de ce film était clairement de créer un véritable huis clos. Cependant, le film ne parvient pas à installer une tension psychologique et dramatique jusqu’au bout. Le début est intéressant car l’on se pose tout un tas de questions et dès que les faces à faces entre Xavier Dolan et Bruce Greenwood prennent de la distance, les choses deviennent beaucoup moins passionnantes. On sent que le film erre un peu trop et ne sait pas dans quelle direction il doit aller pour parvenir à nous surprendre.. On passe alors du passé au présent sans parvenir à réellement comprendre le pourquoi du comment. Le film devient alors confus et la narration adoptée n’est pas la meilleure que le film pouvait choisir pour nous intéresser à son histoire. Dommage. Le changement de dynamique en court de film et les vas-et-vient transforment le tout en quelque chose de légèrement décevant, limitant véritablement le potentiel du film. D’autant plus que c’était assez risqué de partir dans ce sens là.
Un psychiatre se retrouve pris dans un jeu de manipulations quand un se met à questionner un patient dérangé au sujet de la disparition de l’un de ses collègues.
Par ailleurs, Elephant Song se veut un film ultra mystérieux avec des personnages qui ne nous en disent que très peu sur leurs intentions. C’est bête car le film est justement à son issu terriblement décevant à cause de révélations qui ne fonctionnent pas aussi bien que je n’aurais probablement pu le souhaiter là aussi. De plus, les perspectives de développement de l’histoire sont sacrément limitées. Elephant Song a des mystères mais l’idée d’une disparition n’apportent peut-être pas suffisamment de mystères à mon goût. On a l’impression parfois que le film n’a justement pas d’ampleur et veut simplement nous offrir une histoire basique sous le couvert de quelque chose de faussement mystérieux. C’est l’impression que donne encore plus la fin de ce film, un vrai pétard mouillé. Du coup, si le scénario est assez mal foutu, la mise en scène de Charles Binamé (Flashpoint, Republic of Doyle) aurait dû permettre au film de nous montrer un potentiel. Charles Binamé a voulu faire un huis clos à sa façon mais justement, la mise en scène est terne, beaucoup trop terne et l’on ne ressent pas les enjeux dramatique de la façon la plus intelligente qu’il soit.
Il utilise des tons légèrement rabougris, donnant une fausse impression de film indépendant. C’est tout juste ridicule même si certaines scènes, celles de faces à faces entre Xavier Dolan et Bruce Greenwood sont suffisamment intimistes pour ne pas nous donner l’impression d’avoir perdu notre temps. Mais justement, tout cela est aussi beaucoup aidé par les interprètes. Xavier Dolan est parfait dans le rôle du patient étrange qui semble cacher quelque chose. A côté de ça, Bruce Greenwood est un peu plus tempéré et n’apporte pas beaucoup plus pour autant. Je trouve que cet acteur n’est pas mauvais mais pas brillant non plus. Catherine Keener quant à elle boucle le reste du casting sans apporter non plus grand chose. C’est là qu’il y a un problème avec Elephant Song. Le film n’est pas totalement raté mais il ne parvient pas à survivre à tout un tas de choses qui manquent cruellement de surprises. Le mystère n’est pas suffisamment fort pour tenir sur un film aussi long et le scénario est tellement construit de façon étrange que l’on en peut pas entrevoir quoi que ce soit de réellement prenant jusqu’au bout. J’ai décroché au bout d’une bonne demie heure, à mon grand regret. La suite m’a parfois raccroché avant de me laisser tomber rapidement.
Note : 3.5/10. En bref, l’ennui l’emporte.
Date de sortie : Directement en DVD
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