Critiques Séries : Panthers. Saison 1. Episodes 5 et 6.

Critiques Séries : Panthers. Saison 1. Episodes 5 et 6.

Panthers // Saison 1. Episodes 5 et 6. Cinq / Six.
SERIES FINALE


Construire comme une mini-série, Panthers n’aura probablement jamais de suite et c’est mieux comme ça car je ne pense pas qu’il y ait vraiment besoin de plus que ces six épisodes. La conclusion de cette première saison de Panthers est une association d’idées réussites. En effet, le but est de combiner drame intime, chronique de guerre et traité politique avec un angle plus sombre, plus polar-esque et social qui sied à merveille à l’ambiance de l’ensemble. Ce n’est pas une série si simpliste que l’on nous offre ici et je suis donc forcément content de voir que le scénario tente des tas de choses. Au fil de ces deux épisodes, Panthers se transforme, se mue dans une chronique de guerre avec un besoin de nous mettre sur le terrain et de nous parler des enjeux politiques. Finalement, tout commençait avec une histoire de casse dans une bijouterie à Marseille et c’est en train de devenir quelque chose de complètement différent et de beaucoup plus fascinant. Car oui, l’idée qu’il y a derrière cette série est clairement de parler des Balkans, de ce que cela a pu impliquer à une certaine époque (sans pour autant que Panthers soit datée à proprement parler). J’aime bien le côté intemporel de cette série alors qu’elle ne cherche pas à gadgétiser tout ce qu’elle peut utiliser dans sa mise en scène. Elle veut rester brute et brutale afin de choquer son téléspectateur.

Alors oui, Panthers ce n’est pas des ordinateurs et téléphones portables, ce n’était pas trop au goût du jour mais ils auraient très bien pu trouver d’autres trucs afin de tenter d’ajuster l’histoire autour de tout un tas d’astuces scénaristiques technologiques qui pourraient aider chacun des personnages à aller beaucoup plus vite. Mais Panthers a choisi la lenteur à raison afin de nous plonger petit à petit au coeur des Pink Panthers sans que cela ne soit qu’une série sur un gang. Au contraire, c’est aussi une série sur des enjeux financiers et policiers. Qui de mieux pour incarner cela que le personnage de John Hurt. D’ailleurs, l’acteur est parfait dans son rôle et le face à face de choc qu’il nous délivre dans l’épisode 5 était particulièrement fort et bien incarné. Les dialogues sont très travaillés afin de nous donner l’impression que derrière cette série se cache une vraie réflexion et pas seulement une histoire de vol de diamants. Car les diamants ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le reste est encore caché et c’est au fil des épisodes que l’on a pu le découvrir. Afin de sauver son frère des griffes de Zlatko, Adnan doit aller jusqu’au sacrifice dans une scène qui m’a laissé une impression étrange. Je m’attendais à ce que cela soit développé différemment et ce sacrifice arrive certes avec logique mais est mis en scène comme un cheveu sur la soupe.

Milan et Naomi vont de nouveau se croiser. J’aime bien Samantha Morton. Sous les traits de Naomi elle sait rester fidèle au poste et surtout, à induire tout un tas de réflexions intéressantes sur l’univers que Panthers cherche à dépeindre. Car Naomi a beau avoir une vision, la série l’oublie très rapidement afin de se concentrer sur tout un tas d’autres choses. Comme le drame le plus intimiste. Panthers est à voir comme une série qui mélange intime et quelque chose de beaucoup plus épique, comme une sorte d’épopée grandeur nature. Le fait que la série revienne sur Naomi en Bosnie vingt ans plus tard permet de se poser d’autres questions sur ce personnage et surtout sur la place qu’elle semble avoir dans l’univers de Panthers. Si au fond j’aime bien ce que la série parvient à faire avec ses personnages et tente de mettre en scène autour de la Bosnie, de la Serbie et du conflit des Balkans, ce n’était pas vraiment ce à quoi je m’attendais au départ. En effet, cette série semblait être tout autre chose, une sorte de réflexion sur le monde des gangsters alors que tout cela n’avait qu’un but politique. Même du point de vue de la guerre, la série parvient à parler des problèmes que l’implication des Nations Unies va apporter. Finalement, avec seulement 6 épisodes Panthers a su être intelligente, à mi chemin entre plusieurs registres et jonglant entre plusieurs intrigues d’envergures différentes. De la guerre à la politique, en passant par les finances et le polar social, Panthers reste une très belle fiction et preuve encore une fois que Canal + sait s’y prendre quand il s’agit de parler de créations originales.

Note : 7/10. En bref, fin réussie pour série ambitieuse.

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