22 Mai 2019
Years and Years // Saison 1. Episode 2. Episode #1.2.
Après le missile nucléaire lancé sur une île artificielle chinoise par Donald Trump en fin de mandat, on se retrouve quelques mois après les évènements de la fin du premier épisode. Et le monde a encore bien changé !
Mike Pence, l’actuel Vice Président américain est désormais Président des Etats-Unis et pantin de Donald Trump (et Years and Years créée un parallèle avec les Président russes et chinois, qui sont finalement là pour être présidents à vie). Les Etats-Unis se retrouvent exclus du monde à cause de l’attaque nucléaire ce qui commence à créer des ravages dans la stabilité de l’Union Européenne, le prix du litre d’essence est désormais à £2.20 et l’on pourrait devenir des téléphones humains grâce à des éléments intégrés dans notre corps. Il y a encore d’autres évolutions apportées, comme la disparition du Pôle Nord qui aura intégralement fondu, ou la disparition des oiseaux et des insectes petit à petit, la disparition du chocolat et du travail à la maison. Cela fait beaucoup mais Russell T. Davies aime injecter des informations sur un futur qu’il imagine catastrophique.
Dans tout cet épisode, le but est de gérer les conséquences de ce qui se passe dans le monde au travers de la famille Lyons. La bombe a donc fait 45 000 victimes et va probablement tuer un membre de la famille Lyons. En effet, Edith a menti et annonce à la télévision qu’elle a été exposée aux radiations de l’explosion nucléaire (et puis par la suite qu’il lui reste dix ans à vivre). Cette partie de l’histoire est intéressante et montre aussi l’égoïsme humain face à l’esprit de famille lorsqu’il s’agit de parler de nos problèmes. L’histoire n’est cependant pas suffisamment touchante pour émouvoir, peut-être aussi car le choix d’Edith de mettre sa vie en péril est complètement débile de sa part. La série gère aussi les conséquences de ce que le premier épisode à mis en place, notamment pour Bethany qui ne veut plus être téléchargée dans le cloud mais qui veut devenir un ordinateur humain. C’est une évolution technologique intéressante qui prouve aussi jusqu’où notre corps pourrait être transformée. Elle peut maintenant passer des appels téléphoniques avec ses mains, sans avoir un téléphone.
Keith, le robot perfectible du premier épisode va avoir une mise à jour. Le côté sexuel de l’utilisation des robots domestiques a beau être une sorte de reprise de la série Real Humans, je me demande aussi quelle législation Years and Years compte créer autour de tout ça. Pour le moment, les conséquences ne sont pas spécialement intéressantes et la série poursuit ce qu’elle a entrepris. Les conséquences frappant les Etats-Unis de plein fouet vont toucher la famille Lyons. Notamment quand Stephen va perdre son boulot dans une banque d’investissement tenue par des … américains. Mais les banques vont elles aussi disparaître, alors que le gouvernement va refuser un plan de sauvetage et donc conduire Stephen et Celeste (dont le boulot de comptable a été remplacé par une intelligence artificielle) à la pauvreté. Cette histoire de marchés financiers pouvant tuer des banques et le fait que le gouvernement ne veuille pas les sauver est intéressant car après la crise de 2008, d’autres crises pourraient arriver (certains prédisent une crise financière plus importante d’ici à quelques années). Russell T. Davies reste donc dans le domaine du plausible en touchant de plein fouet encore une fois la famille Lyons.
L’idée de prendre une famille est intéressant dans le sens où chacun des personnages va être touché par ce que le monde peut faire en évoluant. En parallèle nous avons toujours Viv Rook incarnée par Emma Thompson. Cette dernière tue toutes les scènes dans lesquelles elle joue et je trouve ça fabuleux. Son parti va gagner un premier tour haut la main avec notamment une invention terroriste qui éteint tous les téléphones à quelques mètres à la ronde dans le but d’éviter aux enfants d’être touchés par le porno en streaming sur leurs téléphones. Si le problème du porno en ligne est intéressant, l’invasion que peut créer Viv Rook dans la vie privée des gens m’interpelle et permet encore une fois de remettre en question tous les principes fondamantaux des droits de l’homme. Reste aussi Daniel, qui a quitté son mari Ralph pour le migrant Viktor (qui va être déporté en Ukraine où il devra vivre sa sexualité « discrètement » à cause de l’occupation russe sur le territoire ukrainien).
Le truc en tout cas avec Years and Years c’est que tout ce que Russell T. Davies met en place est bien trop plausible et c’est donc à la fois fascinant mais aussi effrayant (comme les livraisons par drones qui va décapiter quelqu’un en direct à la télévision - et d’ailleurs, Amazon veut se lancer sur le marché de la livraison par drone… pour informations -). Finalement, j’ai déjà hâte de voir ce que les quatre derniers épisodes de la saison ont encore en stock pour nous tant l’histoire qui nous est contée ici reste véritablement passionnante. J’ai toujours aimé les dystopie dans un futur proche mais celle-ci surpasse vraiment mes attentes.
Note : 8/10. En bref, quand le futur proche devient le miroir des horreurs que l’on peut imaginer arriver alors Years and Years en devient fascinante et effrayante à la fois.
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