The Pembrokeshire Murders (Mini-series, 3 épisodes) : affaire déclassée

The Pembrokeshire Murders (Mini-series, 3 épisodes) : affaire déclassée

Toutes les histoires policières ne sont pas forcément bonnes à adapter mais dans ce cas ci, il y a quelque chose d’intéressant dans un environnement que ITV semble étirer aussi jusqu’à la corde. Le style de The Pembrokeshire Murders est clairement proche de Broadchurch et de toutes ces séries policières britanniques qui ont suivi et qui se sont inspirées de ce style. Mais les britanniques savent faire leur sauce et ces trois épisodes démontrent une fois de plus cette capacité à créer de l’empathie et du drame autour d’une histoire policière assez classique. Jonathan Hill (The Village), Nick Stevens (In Plain Sight) et Steve Wilkins (Real Crime) cherchent donc à nous plonger dans l’histoire d’un serial killer. Dans le genre policier où l’on rouvre de vieilles affaires, je crois que j’ai préféré La Promesse (TF1) notamment dans l’approche du style. Visuellement, Marc Evans (Manhunt, Trauma) décide de reproduire le côté poisseux d’une région côtière à sa façon. C’est clinique, propre mais pas toujours inspiré non plus. Là où le scénario fait quelque chose de solide, la mise en scène cadavérique rend le tout parfois moins original et laisse alors la mini-série naviguer un peu plus dans les eaux d’un genre vu et revu ces dernières années.

 

En 2006, le commissaire Steve Wilkins, nouvellement promu, décide de rouvrir deux affaires de meurtres non résolus des années 1980. En utilisant les nouvelles technologies, Wilkins et son équipe relient potentiellement les meurtres à une série de cambriolages commis dans les années 1980. L'auteur de ces vols approche de la fin de sa peine de prison, mais si Steve Wilkins a raison, il est peut-être un tueur en série en puissance...

 

Ce qu’il faut regarder avec The Pembrokeshire Murders c’est donc plus Luke Evans. Ce dernier est parfait sous les traits du commissaire Steve Wilkins. On sent l’implication de l’acteur et la volonté de rendre son personnage crédible (d’autant plus qu’il s’agit d’une histoire vraie). On se laisse porter par son enquête et on s’attache au personnage rapidement. Marc Evans offre d’ailleurs quelque chose de plus chaleureux à l’environnement personnel de Wilkins ce qui aide pour s’attacher aux personnages. C’est sur un esprit torturé que la série se construit car si Wilkins est un excellent détective, c’est aussi quelqu’un avec qui on n’a pas spécialement envie de vivre. Il symbolise parfaitement tout ce que l’on peut attendre de la suite de la série dès le départ. On se concentre alors sur les dossiers, les preuves ADN, l’instinct de Wilkins, etc.

 

Le fait que The Pembrokeshire Murders ne parvienne pas à créer de doute (peut-être dans un souci de réalisme) dans la tête du téléspectateur rend l’affaire parfois trop simple. On sait que John Cooper est le serial killer et la série ne fait que le démontrer au fil des épisodes. Je comprends que le but de The Pembrokeshire Murders était de se concentrer sur la justice pour les victimes mais j’aurais aimé qu’ils apportent un brin de suspense. Surtout que nous sommes dans une aventure policière et si l’on sait déjà tout sans retournement de situation réellement fort alors tout tombe un peu à plat à la fin. Dans beaucoup d’épisodes de Columbo par exemple on sait qui est le meurtrier dès le départ mais tout l’intérêt est que l’on voit comment l’inspecteur Columbo trouve les détails qui vont faire tomber les coupables. Jusqu’à cette fin très Agatha Christie où tout est révélé. Je ne demandais pas à The Pembrokeshire Murders d’être un nouveau Columbo mais peut-être de créer des éléments qui pourraient nous surprendre.

 

Alors que le genre que The Pembrokeshire Murders aborde (les vrais crimes) est à la mode quand on voit les succès des séries documentaires du genre de Netflix. La série a ses qualités mais aussi et c’est son plus gros défaut l’impression que l’on a déjà vu ce genre d’intrigues des dizaines de fois. Si vous aimez les aventures policières alors il y a de quoi mordre à l’os, ne serait-ce que pour Keith Allen et Luke Evans mais au delà de ça, si vous cherchez une aventure réellement originale elle n’est pas ici.

 

Note : 5/10. En bref, c’est soigné mais peut-être qu’un seul épisode aurait suffit.

Prochainement en France

 

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