Inventing Anna (Mini-series, 9 épisodes) : l'arnaque ne s'arrête pas à Anna Delvey

Inventing Anna (Mini-series, 9 épisodes) : l'arnaque ne s'arrête pas à Anna Delvey

On l’attendait et on l’a eu : la première série créée par Shonda Rhimes pour Netflix. Si elle est déjà productrice de séries pour Netflix dont le succès Les Chroniques des Bridgerton, Inventing Anna est sa première création. Inspirée de l’histoire d’Anna Delvey, cette mini-série retrace le parcours en neuf épisodes de cette femme qui a escroqué amis et banques pour servir un style de vie luxueux. Il y a quelque chose qui me dérange avec Inventing Anna et c’est la façon que le scénario a de rendre cette femme attachante. Elle a volé des dizaines de personnes et pourtant la série donne l’impression qu’elle reste une jeune femme victime du système américain et de ses failles. On parle donc beaucoup du rêve américain dans Inventing Anna et la série veut être une sorte de miroir des problèmes qu’a ce rêve aujourd’hui. Le plus gros problème de Inventing Anna vient réellement dans ses derniers épisodes alors que la journaliste Vivian Kent (incarnée par Anna Chlumsky - Veep -) se demande si elle n’est pas passé à côté de la vraie Anna Delvey/Sorokin.

 

Dans Inventing Anna, une journaliste qui doit faire ses preuves enquête sur l'affaire Anna Delvey, l'héritière allemande légendaire sur Instagram, qui ne s'est pas contentée de voler les cœurs du gratin new-yorkais mais qui l'a aussi dévalisé ! Anna est-elle juste la reine de l'arnaque... ou carrément la nouvelle héroïne du rêve américain ?

 

Inventing Anna veut être tout Anna Delvey/Sorokin et finalement peu de choses à la fois. Au fil des épisodes, si certaines aventures sont bien orchestrées (l’épisode 6 à Marrakech est le seul vrai épisode qui m’ait marqué) d’autres le sont beaucoup moins. Shonda Rhimes est ici en mode guerrière et veut mettre énormément de choses dans sa série. Elle insère alors tous les personnages possibles, tous les lieux possibles (même le passage d’Anna à Los Angeles) sauf qu’elle n’arrive pas à aller au bout de sa pensée. On sent que Inventing Anna se veut une critique du capitalisme et du fait que les hommes riches sont là pour profiter ici de l’innocence d’une jeune femme (bien qu’elle les ai trompé sur sa véritable valeur). On parle donc d’ascension sociale impossible dans un monde fermé et la difficulté qu’ont les femmes pour arriver à leurs fins. Sauf que l’on perd presque le sens divertissant des escroqueries.

 

Car en soit j’ai toujours été fasciné par les récits d’escrocs. C’est souvent l’occasion de créer des intrigues rythmées et intelligentes mais Inventing Anna a du mal à être ce qu’elle veut être. Le fait qu’au delà de ça la série cherche à rendre son héroïne attachante est un autre problème. Pire, elle fait passer les amies d’Anna pour les pires ordures qui n’ont été d’aucun soutien ou qui l’ont simplement dénoncées. C’est la tournure des évènements et des dialogues qui rend cette partie de Inventing Anna assez étrange. Shonda Rhimes aime les personnalités féminines fortes et fait donc d’Anna une sorte de porte drapeau du féminisme victime de la société patriarcale. C’est assez gênant car tout le sous texte d’Inventing Anna est ce qui lui fait le plus défaut.

 

La durée des épisodes est elle aussi un léger problème. Les trois premiers épisodes s’attardent en longueurs sur des personnages qui font du surplace (toute l’intrigue autour de Chase le petit ami d’Anna n’arrive jamais à décoller). S’attarder sur des personnages sans intérêt de façon aussi longue ne m’intéresse pas. Si cela avait été fait dans le but d’apporter de la profondeur au récit et aux personnages alors j’aurais pu le comprendre mais il n’en est rien. C’est même tout l’inverse qui se passe ici. Inventing Anna est donc une longue épopée à laquelle on peut se prendre au jeu par moment mais qui souffre de longueurs rendant le tout interminable. Ce n’est même pas une série cool comme l’ambiance pop décomplexée de la série voudrait bien nous le faire ressentir. Dommage car l’intrigue de départ était intéressante et aurait pu donner quelque chose.

 

Note : 4/10. En bref, un potentiel gâché dans des longueurs interminables et des personnages traités de façon superficielle.

Disponible sur Netflix

 

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