Suspicion (Saison 1, 8 épisodes) : faux semblants

Suspicion (Saison 1, 8 épisodes) : faux semblants

Je ne connais pas la série originale israélienne (False Flag) mais malgré des rebondissements saugrenus et diablement efficaces, Suspicion est souvent brouillonne. Passé de l’autre côté de l’Atlantique, Suspicion est devenue une série perdant du piquant des productions israéliennes. Disons que l’on est plongés dans un jeu de piste classique qui peine à mettre en valeur son propos politique et s’avère in fine trop sage. L’histoire est donc celle de quatre britanniques sans histoire qui se retrouvent au beau milieu d’une conspiration et mêlés au kidnapping du fils d’une grande businesswoman. La série a pourtant un rythme soutenu qui ne cesse d’enchaîner les révélations les plus improbables afin de donner cette envie frénétique de revenir chaque semaine. Je suis tombé dans ce panneau mais Suspicion reste du début à la fin d’une médiocrité effarante. Je ne comprends pas comment on peut produire une série qui a toutes les qualités sur le papier et en faire une mélasse pas toujours digeste.

 

Suspicion s’installe rapidement comme une série au suspense haletant. Le casting, pas toujours brillant, reste tout de même assez bon pour maintenir le cap. Mais dès que la série se lance dans une cavale avec nos quatre protagonistes alors le spectacle s’essouffle rapidement. Pour se relancer, Suspicion n’a de cesse d’enchaîner les cliffhangers et retournements de situation. Sauf qu’il aurait été plus simple de rendre le récit plus percutant et au suspense réellement maîtrisé. Etant donné que la série ne maîtrise pas son récit, on est trimbalés de scènes en scènes à attendre la fin de l’épisode pour donner le coup d’envoi de la suite. Afin de venir à bout de certains problèmes narratifs, Suspicion nous dégote des personnages sortis de nulle part. C’est une astuce narrative qui prouve que les scénaristes semblent bloqués et doivent trouver une solution pour s’en sortir. Ce n’est pas la ficelle narrative la plus intéressante.

 

Au delà de ça, la série a aussi du mal à créer un vrai groupe et autre chose qu’une enquête à tiroirs vue et revue. La série laisse alors graviter quelques personnages comme la police, Uma Thurman et tous ceux qui l’entourent dans le but de créer la confusion mais aussi un suspense artificiel. Tout est fait pour nous garder mais avec difficulté. L’illusion du suspense fonctionne un temps et s’éclipse en un coup de cuillère à pot. A la fin, Suspicion devient une série bien trop irréaliste pour tenir son propos géopolitique et la critique qu’elle cherche à insinuer. Si cela se regarde sans déplaisir, Suspicion ne cherche clairement pas à nous faire apprécier le récit pour ce qu’il devrait être mais plutôt pour tous ces éléments superficiels qui, sans trop réfléchir, donnent forcément envie de voir la fin. Les belles promesses du début ne sont pas tenues et je suis déçu. Surtout que Suspicion cherche tant bien que mal à élargir constamment le spectre de son récit en ajoutant des personnages et des intrigues, imposant ainsi les raccourcis et facilités narratives pour en venir à bout.

 

Note : 4.5/10. En bref, si Suspicion démarrait bien, elle est devenue une série synthétique et irréaliste au fil des épisodes quitte parfois à nous ennuyer dans l’attente d’un peu de suspense.

Disponible sur Apple TV+

 

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