29 Avril 2022
La première saison de Russian Doll (ou Poupée Russe en VF) date de… 2019. C’est donc trois ans plus tard que l’on découvre cette suite et le moins que l’on puisse dire c’est que Russian Doll n’a pas déçu. Durant la première saison, Alan et Nadia avaient résolu une boucle temporelle mortelle mais le temps n’en a pas fini avec notre héroïne. L’une des forces de Russian Doll reste Natasha Lyonne. On sent l’actrice ici plus à l’aise avec son rôle ce qui ne fait que renforcer le plaisir que l’on peut prendre à suivre ses aventures. Cinq ans après la fin de la saison 1, notre héroïne n’est pas forcément au top de sa forme. Nadia découvre tout autre chose cette année. Lorsqu’elle s’assoupie, elle est téléportée des années dans le passé dans le corps de sa mère… enceinte d’elle-même. C’est aussi amusant qu’efficace et cela permet par la même occasion à Russian Doll d’utiliser cet astuce narrative pour nous en apprendre plus sur Nadia. Et sur sa mère qui n’a pas vraiment joué un rôle de mère mais de traumatisme. Nadia ne peut pas influencer le passé comme elle le voudrait sinon ce serait beaucoup trop simple et la saison n’aurait ainsi aucun intérêt.
Cette saison modifie profondément le concept de la série tout en gardant ce qui en faisait son originalité et son intérêt. Ce qui me fascine avec Russian Doll c’est la capacité de la série à casser les codes pour mieux se les approprier. J’aime bien cette façon que le scénario a de complètement retourner les situations pour mieux surprendre le téléspectateur. La saison 2 explore donc les cicatrices de la famille de Nadia et parvient à enfoncer ses propres personnages dans quelque chose de fascinant. Les dialogues sont eux aussi travaillés et donnent à la série un véritable charme qui la sort des sentiers battus. On n’a plus l’impression d’être dans la même série que d’autres. C’est ce côté ultra original qui fait aussi tout l’intérêt de cette petite série. Les blagues sont bien trempées et percutantes, le spectacle n’est donc pas que visuel il passe aussi par les dialogues et je trouve ça fascinant.
Russian Doll se permet alors beaucoup plus de choses dans cette saison 2, mélangeant la psychanalyse et la psyché de son héroïne. Les deux se rencontrent au travers des maux de Nadia mais aussi du passé qu’elle explore et qui se trouve être un sacré champ de mines toutes prêtes à exploser. Au départ on pourrait se dire que Russian Doll est une série qui fait de l’esbroufe mais il n’en est rien. Elle aime creuser ses personnages et offrir pas mal de surprises à sa façon. Elle aime aller dans les retranchements de son héroïnes tout en proposant quelque chose de neuf par la même occasion. Natasha Lyonne est une force de la nature dans Russian Doll. Elle est tellement à l’aise (ou en tout cas donne cette impression) dans son rôle que cela ne fait que renforcer les qualités de la série et ainsi nous offrir un spectacle réellement détonnant. C’est peut-être le fait que l’actrice soit à la tête du projet qui rend son personnage si intéressant et son interprétation elle aussi réussie.
On ressort de ces sept épisodes avec l’envie d’en voir encore plus même si je doute que Netflix donne une nouvelle chance à Russian Doll. La série est passée inaperçue à mon grand damne et ne semble pas être dans les priorités du service de streaming. La cruauté folle de cette série reste forcément une fois que l’on a dégusté l’intégralité de la saison. On se balade entre les traumatismes des personnages de façon brillante, faisant même de cette seconde saison une plus belle réussite que la saison 1 qui était déjà très bonne. L’humanité qui se dégage de Russian Doll ne fait que renforcer la mélancolie de celle-ci et tout ce que l’on peut avoir envie d’apprécier.
Note : 8.5/10. En bref, une vraie pépite.
Disponible sur Netflix
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