That Dirty Black Bag (Saison 1, 8 épisodes) : le retour du western spaghetti

That Dirty Black Bag (Saison 1, 8 épisodes) : le retour du western spaghetti

L’inspiration première du créateur de That Dirty Black Bag, italien de naissance, est un genre popularisé par son pays d’origine : le western spaghetti. Plutôt que de nous envoyer tout en pleine figure, That Dirty Black Bag veut utiliser une impulsion narrative assez lente afin de se concentrer sur les décors et les émotions des personnages. Ce que je trouve dommage avec ce choix narratif de prendre son temps c’est que l’on nous prépare le terrain pendant trop d’épisodes à l’explosion de plusieurs conflits alors que moins d’épisodes auraient peut-être été bénéfiques. Comme tout bon western spaghetti qui se respecte, That Dirty Black Bag ne manque pas d’humour en plus d’insuffler une série d’images assez gores (comme le liquide dégoulinant du sac de Red Bill sur un tabouret de bar) afin de rappeler que l’on n’est pas là que pour rire mais aussi pour nous conter une histoire assez sombre. L’inspiration du cinéma de Sergio Leone se ressent beaucoup dans le visuel (et même dans l’équilibre entre le côté sombre et l’humour). On retrouve dans That Dirty Black Bag pas mal d’influences qui finalement permettent à la série d’avoir un véritable style.

 

L’épisode le plus influencé par Sergio Leone est clairement le dernier, « The Great Duel » qui n’est pas sans rappeler les scènes finales du Bon, la Brute et le Truand. Le style visuel de That Dirty Black Bag est donc clairement inspiré par tous ces réalisateurs (même de la tension dramatique et violente d’un Quentin Tarantino qui a lui aussi énormément été influencé par ce cinéma italien). Ce qui m’a réellement accroché avec That Dirty Black Bag c’est son côté qui détonne. C’est étrange et c’est justement ce côté différent et étrange qui m’a accroché du début à la fin de la saison. Les épisodes s’enchaînent sans difficultés et la fluidité du récit permet finalement de s’imprégner des décors (That Dirty Black Bag a été tournée dans la province d’Almeria en Andalousie - Espagne) et de l’ambiance que les personnages peuvent créer autour de leurs aventures. S’ajoute à cela des retournements de situations qui sont assez réalistes que l’on a envie de croire à toute cette histoire.

 

Cela change complètement de ce que l’on a pour habitude de voir avec le style américain dans le genre qu’est le western et ça fait du bien. C’est un assez bon western qui a le mérite de faire des propositions et d’avoir un casting impliqué. Dominic Cooper colle parfaitement au style visuel de la série et son interprétation n’est pas sans faire écho à Preacher qui avait elle aussi un côté western (même si c’était avec un angle surnaturel). That Dirty Black Bag implique beaucoup de la richesse culturelle de la région qui a été le terrain de la ruée vers l’or fût un temps et qui est maintenant une région dépourvue de richesse et d’eau. Lorsqu’un fermier (Steve) insiste sur le fait que le Seigneur lui a dit que la sécheresse qui sévit se terminera bientôt, on sent la volonté de rappeler la culture et l’implication de la religion dans le monde du western. Si par moment That Dirty Black Bag penche plus pour des visuels violents stylisés (comme cette étendue désertique pleine de gens enterrés jusqu’au menton dans le sable chaud), il y a aussi énormément d’intrigues et d’idées fascinantes qui donne un rythme et surtout l’envie pour le spectateur d’aller au bout.

 

That Dirty Black Bag n’a pas de pitié pour ses personnages. Tout le monde peut mourir à n’importe quel moment (c’est d’ailleurs ce que vient rappeler la série rapidement afin de nous faire comprendre que personne n’est invincible et que les personnages sont tous des humains). Pour tous les fans de westerns spaghettis alors That Dirty Black Bag est clairement faire pour eux. La série est rondement bien menée (même si j’aurais préféré que la saison dure un peu moins longtemps afin d’éviter ce léger sentiment de remplissage qu’il peut y avoir par moment). Le tout contemplatif a ses limites mais permet d’explorer des idées visuelles intéressantes et surtout des hommages bien sentis au cinéma de western italien que le créateur adore plus que tout. On sent que That Dirty Black Bag transpire cet amour du western et la série le lui rend bien.

 

Note : 8/10. En bref, un hommage clair au cinéma de Sergio Leone. Ce western spaghetti a le mérite de réussir à créer quelque chose d’original tout en impliquant ses propres influences.

Prochainement en France

 

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