17 Août 2022
Jason Katims ne déçoit pas. Celui à qui l’on doit Friday Night Lights ou encore Parenthood démontre une fois de plus qu’il est l’un des grands scénaristes du petit écran. As We See It n’est pas une création originale mais l’adaptation de On the Spectrum, une série israélienne. Mais même en adaptant une série (dont je ne connais pas l’original), il dépasse une fois de plus mes attentes. Au delà du casting réussi mettant en scène de vraies personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme, donnant encore plus d’authenticité au récit, c’est une magnifique série touchante et juste qui ne peut que vous piquer au coeur. Là où d’autres seraient facilement tombés dans le drame lacrymal, As We See It dose ses bons sentiments et ses émotions de façon à créer des moments forts. Il y a même ce petit grain de folie qui apporte un brin d’humour dans la série et lui permet finalement de garder les pieds sur terre. On se laisse porter par ces huit épisodes comme une berceuse et l’on passe par plusieurs états tout au long de la saison sans jamais avoir envie de lâcher les personnages.
Jack, Harrison et Violet sont des colocataires d'une vingtaine d'années atteints d'autisme. Ils s'efforcent de trouver et de garder un emploi, de se faire des amis, de tomber amoureux et de naviguer dans un monde qui leur échappe. Avec l'aide de leurs familles, de leur éducateur et parfois même les uns des autres, le trio tente de trouver leur chemin vers l'indépendance.
La force de Jason Katims est sa capacité à jongler entre des sujets forts et d’autres plus légers avec une vraie dextérité. On sent la maîtrise du sujet du début à la fin de la saison, aidé par la même occasion par le casting réussi. Plutôt que de nous jeter dans la gueule du loup, As We See It prend son temps pour nous présenter les personnages et leur vie. D’autres séries parlent d’autisme mais As We See It a quelque chose en plus par rapport à Atypical (Netflix) même si j’aime beaucoup cette dernière. Je ne connais personne dans mon entourage atteint d’autisme mais l’on sent tout au long de la saison que As We See It est réaliste. Il y a un soin apporté dans les dialogues et les intrigues qui permet aussi de s’attacher rapidement aux personnages. Aucun des personnages n’est laissé sur le carreau et tout le monde apporte sa pierre à l’édifice.
Bien entendu, quand on parle d’un trouble, certains moments sont difficiles. Mais ils permettent aussi de rendre la série encore plus impactante. As We See It sait rester drôle aussi quand il le faut, sans jamais tomber dans la caricature. Le but est de nous montrer que l’on peut être atteint d’autisme et en même temps profiter et rire de la vie. Mon seul regret dans cette première saison est probablement cette romance qui se développe entre deux personnages et qui ne s’intègre pas forcément aussi bien que le reste. Tout est assez prévisible et cliché. Je pense que ces personnages n’avaient pas besoin de ça pour exister dans la série et que cela alourdi involontairement le script. Mais dans son ensemble, As We See It est une série capable de surprendre son téléspectateur avec des tranches de vie. C’est quelque chose qui m’a toujours fasciné chez Jason Katims. Il y a cette simplicité dans ce qu’il écrit et en même temps créant des personnages et personnalités complexes.
As We See It est un petit bijou qui se déguste. J’ai mis mon temps pour terminer cette saison car je n’avais pas envie de quitter les personnages et je ne regrette pas du tout. Les trois acteurs atteint dans la série du syndrome le sont donc dans la vraie vie, ajoutant forcément des moments d’autant plus forts à l’écran. Je ne m’attendais pas à être aussi emballé car le sujet peut être casse gueule mais Jason Katims peut vraiment tout écrire.
Note : 8.5/10. En bref, c’est beau et touchant à la fois.
Disponible sur Amazon Prime Video
Amazon n’a pas encore renouvelé As We See It pour une saison 2 à l’heure où j’écris ces lignes.
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