25 Août 2022
Dès le début, Leonardo donne l’impression de retrouver ces séries kitchs des années 90. C’est une série ringarde et forcément cela n’aide pas toujours le téléspectateur à s’imprégner complètement de l’univers. Steve Thompson (Sherlock, Jericho) et Frank Spotnitz (X-Files, The Man in the High Castle, Les Médicis) se sont associés pour créer une sorte d’OVNI terrestre. Cela fait un moment que Frank Spotnitz n’a pas créé ou produit grand chose de percutant. Le premier épisode de Leonardo est particulièrement brouillon, pas vraiment bien écrit et surtout ringard. Leonardo manque de beaucoup de choses et notamment de ce qui fait actuellement le succès des séries d’époque sur le petit écran. Afin d’alourdir les choses, les personnages sont même engoncés au beau milieu d’une histoire de meurtre ridicule. C’est dans ce genre de moments que je regrette la bien nommée Da Vinci’s Demons (Starz) annulée après trois saisons et qui pour le coup, malgré ses défauts, était une belle réussite.
Né à Vinci, en Toscane, Leonardo est devenu un génie inégalé dont les travaux ont renversé l’ordre établi et sont une source d’inspiration encore aujourd’hui. La série cherche à résoudre l’énigme qu’est cet homme aussi extraordinaire qu’incroyablement contemporain, dans une démarche nouvelle et inédite, à travers une histoire jamais racontée, faite de mystère et de passion.
La jeunesse de Leonardo Da Vinci est ici adaptée de façon étrange dans des décors en carton pâte. On sent le manque cruel de moyens pour donner de l’envergure à la série et le visuel peut parfois rendre une série difficile à comprendre. Le second épisode de Leonardo est un peu mieux construit mais cela ne fait pas pour autant de la série une série percutante. Les personnages sont assez fades et ne parviennent pas à sortir du lot. Aidan Turner (Poldark) incarne donc le Leonardo de cette version. L’enquête de Giraldi et la mort de Caterina, ainsi que la potentielle implication de Leonardo dans cette affaire servent de trame de fond à chaque épisode. L’idée de transformer l’histoire de Da Vinci en une sorte de procédurale rasoir n’est pas ce que j’attendais. Les dialogues un brin trop meta par moment et surtout trop moderne pour le XVème siècle ne sont pas le défaut principal de la série.
Après tout, les anachronismes ne sont pas toujours mauvais dans les fictions d’époque. Cela peut même être un véritable bonus. Aidan Turner apporte tout de même à son personnage un peu plus de substance que le scénario. L’homosexualité de Leonardo est complètement balayée sous le tapis au profil de sa relation (potentiellement imaginaire) avec Caterina. Je dois avouer que j’ai énormément de mal à cerner cette relation tant la série n’arrive pas à la rendre attachante. Dans un monde où il y a énormément de séries d’époque bien plus séduisantes et originales que celle-ci, Leonardo n’a pas réussi à capturer mon attention plus de trois épisodes. Lorsque la série tente de plonger dans la vie personnelle de Leonardo Da Vinci rien ne parvient à réellement devenir intéressant ou mémorable. Cela ressemble à une sorte de mauvais sketch de cour de récréation qu’à une série ambitieuse. Malgré le manque cruel de moyens, je m’attendais tout de même à une série plus percutante qui utilise ses défauts afin d’en faire des qualités.
Note : 3/10. En bref, visuellement kitch, personnages sous développés et intrigues risibles. Peu de choses à sauver de Leonardo en dehors de la prestation d’Aidan Turner qui tente de faire de son mieux avec le peu de choses intéressantes que la série lui laisse à incarner.
Disponible en France en DVD
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