Pulse (Saison 1, 6 épisodes) : mentalement hors jeu

Pulse (Saison 1, 6 épisodes) : mentalement hors jeu

Sur le papier, Pulse a tout pour devenir une série étonnante à mi chemin entre Misfits et quelque chose de différent, très influencé par les jeux vidéos. Stephen Clarke (Harbour Lights) a beau tenter de transformer son histoire en un survival d’horreur, tout semble être fait pour être déçu du début à la fin. Pulse échange rapidement un point de départ prometteur pour une série aux maigres frissons. Pulse tente tout de même de mélanger les peurs de la vraie vie avec une histoire horrifique où les personnages doivent tout faire pour survivre. Tout part d’un jeu vidéo introduisant le premier épisode et ressemblant d’une certaine façon à ce que l’on va voir par la suite puisque le jeu prend en quelque sorte vie après cette IEM. Quand je me suis plongé dans Pulse, j’étais à la fois excité à l’idée de découvrir l’histoire et j’avais peur qu’avec le manque de moyens cela devienne rapidement moins bon. Le genre horrifique est probablement l’un des genres les plus complexes à transposer du cinéma vers la télévision car maintenir la tension nécessaire sur plusieurs épisodes, l’intérêt et le nombre de morts peut parfois faire défaut sur des formats aussi long.

 

Une bombe à impulsion électromagnétique nucléaire désactive la sécurité d’un bâtiment et modifie les signaux bio-électrique dans le cerveau de tout le monde, piégeant un groupe de designers de jeux vidéos et transformant chaque étage en un champ de bataille psychotique. Survivre n’est pas qu’un jeu.

 

C’est probablement pour ça que la plupart des meilleures incursions du genre sont des anthologies (Slasher, The Haunting, Channel Zero et dans une certaine mesure American Horror Story). Chaque saison peut ainsi se concentrer sur une seule et même intrigue (enfin, chez Ryan Murphy ce n’est pas souvent le cas) et créer une forme de tension qui va suivre tout au long des épisodes. Certains contre exemple existent comme Ash vs Evil Dead ou Chucky (même si j’attends de voir si cela sera capable de tenir sur une saison 2). Je dois avouer que sur le papier Pulse donne vraiment envie. Je n’en attendais pas grand chose et j’ai malgré tout été déçu par le résultat. Ce n’est même pas tant le manque de moyens qui m’a déçu mais plutôt le manque de frisson et de surprises.

 

Il y a un côté début des années 2000 dans Pulse qui aurait pu être exploité de façon intelligente mais ce n’est jamais assez intéressant ou ridicule pour me donner l’impression que la série a un truc. J’ai toujours aimé les films horrifiques des années 2000, complètement fauchés mais qui en avaient tellement conscience qu’ils étaient fun (et certains sont même devenus cultes pour moi). Pour une série comme Pulse, il fallait soit partir vers une série fun et délirante qui n’a pas peur du ridicule ou alors être une série très sérieuse. Il n’y a pas vraiment un de ces éléments dans Pulse et c’est ce qui me déçoit le plus. Plutôt que de nous divertir, Pulse enchaîne les déceptions. Le scénariste et créateur de la série mélange alors tout un tas d’influences horrifiques, d’escale Game à Stay Alive en passant bien évidemment par … Resident Evil.

 

Mais la mixture ne prend pas car le scénario n’est pas suffisamment bon pour tenir le récit jusqu’au bout. Même le vilain de l’histoire prête à rire sans faire rire. Le pire là dedans c’est que Pulse aurait vraiment pu être un voyage délirant mais que chaque épisode n’a eu de cesse de me frustrer. Dans son exécution, le casting de seconde zone n’est pas gênant et parvient même à apporter un peu de vie dans cette recette mal fagotée. C’est appréciable de voir certains membres du casting tenter d’aller au delà du scénario pas très inspiré pour délivrer quelque moments amusants. Enfin, on sent que ce n’est pas volontaire non plus. Les sud-africains aurait tout de même pu donner un peu plus de gueule à la série. On n’a pas l’impression d’être en Afrique du Sud alors qu’il aurait pu être amusant d’apporter aussi la culture horrifique de ce pays au récit.

 

Visuellement c’est aussi très étrange. On passe de moments façon jeu vidéo à des moments réels. Mais la façon de jongler entre les deux n’a pas de sens. Ce n’est même pas nécessaire et cela ne fait que sortir le téléspectateur de la série. Je ne suis pas contre de mauvais effets spéciaux dans des séries B car c’est légion et que cela fait aussi parti du divertissement mais même avec ses mauvais effets, Pulse n’en fait jamais une force et se prend ainsi trop au sérieux. Certaines thématiques de la série sont traitées de façon presque insultantes : les peurs de la vraie vie, la survie du plus fort, les problèmes mentaux et les violences. Il y a donc une métaphore dans Pulse qui veut parler des problèmes mentaux mais pas de façon suffisamment intéressante pour que l’on soit touché par l’histoire des personnages. Chaque personnage (à peu près) dans Pulse a un problème psychologique avec des hommes narcissique qui sont devenus violent ou abusif et des femmes dépressive ou en pleine crise de dysmorphie devenant ainsi les abusée et manipulée. Est-ce nécessaire de faire des femmes les pions les plus faibles de l’échiquier ?

 

La pulsion électromagnétique, en quelque sorte créée par le jeu « Pulse » n’est jamais vraiment expliqué ce qui transforme la série en un fourbi qui n’a pas de grand intérêt. Il y a un casting plutôt correct, ce qui permet par moment de nous offrir des moments plus sympathiques et donc divertissants mais ces moments sont tellement rares qu’une fois englouti les six épisodes on se demande encore ce que l’on fait ici. La seconde partie de la saison est un peu mieux fichue que la première mais ce n’est pas une série qui mérite plus que ça d’être vue à moins que vous soyez un véritable fan du genre et que vous ayez envie de vous plonger là dedans.

 

Note : 3/10. En bref, une saison foutraque qui mélange ses influences sans jamais savoir comment les utiliser. Reste le casting qui fait de son mieux pour sortir de ce gourbi pas toujours digeste.

Prochainement en France

 

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