10 Mai 2023
Ted Lasso // Saison 3. Episode 9. La Locker Room aux Folles.
Ted Lasso délivre ici un épisode riche en émotions. Je me demande cependant pourquoi cet épisode s’appelle ainsi car la logique aurait voulu qu’il s’appelle « Love, Colin ». Il y a quelque chose de mignon dans cet épisode, peut-être de trop parfait car tout le monde est finalement trop gentil et sage face au coming-out de Colin mais c’est un très joli épisode malgré tout. Ted Lasso délivre quelque chose de délibérément touchant et attachant, bourré de tendresse et de tolérance. C’est aussi pour ça que j’ai toujours aimé suivre Ted Lasso, car elle aime justement cette tolérance. J’ai toujours été étonné qu’il n’y ait pas encore eu d’intrigue sur l’homophobie dans le monde du football auparavant mais c’est géré de façon ingénieuse. Malgré quelques moments étranges et de battement où la série échoue à créer quelque chose, l’histoire de Colin est ici soigneusement utilisée. Je n’ai pas envie d’être vilain avec Ted Lasso car ce que cet épisode accompli est aussi l’un des épisodes que j’attendais avec le plus d’impatience. Après le passage d’Amsterdam, j’avais peur que la série n’aille pas forcément plus loin ou qu’elle expédie cette histoire en quelques secondes dans l’un des derniers épisodes.
Nous sommes toujours dans une époque où les footballeurs (surtout eux) ont du mal à vivre librement leur sexualité. On a besoin d’intrigues comme celle de Colin afin de faire avancer les choses. Pour autant, les dialogues ne sont pas parfaits. Disons que Ted Lasso choisit un angle tellement poli et sobre que la série en oublie par moment de créer quelque chose de mémorable. Tout part lors d’un match d’un fan qui sort le « F-word » (the other one). Dans un sens cela peut être intéressant mais je trouve qu’il manque quelque chose ici malgré tout. On apprend tout d’un coup que Colin es maintenant un meilleur joueur, que toute l’équipe l’aime et surtout son meilleur pote à qui il peut enfin tout avouer et passer du temps à jouer à FIFA. Isaac de son côté n’a pas assez de place pour respirer et nous proposer quelque chose. La série ne cherche pas à justifier sa colère et nous laisse un peu dans une sorte de voie sans issue. Il faut attendre le dernier quart de l’épisode pour la résolution et celle-ci m’a un brin déçu.
Il y a cependant dans cet épisode tout un tas d’émotions diverses. Je n’ai pu retenir mes larmes face à certains moments forts car ils sont importants aussi. Mais Ted Lasso a eu un peu trop de mal à mes yeux à créer quelque chose de mémorable. Je pense que l’histoire de Colin méritait d’être contée. Ce garçon qui a tout fait pour entrer dans les cases et créé une double vie pour vivre la sienne (sans être heureux pour autant) est une histoire qu’il fallait raconter. Je trouve dommage que Ted Lasso conclue cette histoire de cette façon. Surtout avec une chanson (« I am what I am ») qui finalement n’inspire peut-être pas à être l’hymne attendu dans cette situation. Ted Lasso a le mérite de vouloir parler de l’homosexualité dans le monde du sport et particulièrement du football tant cela ne soit pas être facile pour certains footballeurs de vivre leur vie pleinement mais la série aurait pu faire un épisode un brin plus épais et moins fade. J’attendais plus de moments forts alors que tout est trop calme. Ce calme olympien m’a dérangé. Je voulais des confrontations et de vrais temps forts.
Note : 6.5/10. En bref, si j’ai aimé cet épisode pour son message, je l’ai trouvé trop plat et fade pour réellement devenir mémorable. C’est un épisode important qui ne se donne pas les moyens de son importance.
Disponible sur Apple TV+
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog