3 Janvier 2024
Ce n’était pas vraiment une sinécure ! Beacon 23, production MGM+, a beau avoir un très joli casting, le scénario est pour le moins mauvais. Je me demande si chez MGM+ on n’était pas tellement en demande de productions originales qu’ils ont acceptés de produire Beacon 23 pour remplir leur catalogue. Pourtant, Beacon 23 est l’adaptation de l’ouvrage de SF de Hugh Howey à qui l’on doit la série de romans… Silo (actuellement adaptée pour Apple TV+ et dont une saison 2 a été commandée). Mais ce n’est pas tout, derrière Beacon 23 il y a Zak Penn, un scénariste à qui l’on doit de sacrées oeuvres : X-Men 2, Ready Player One, L’incroyable Hulk ou encore Avengers. Je me demande jusqu’à quel point le créateur a été impliqué dans Beacon 23 car c’est une catastrophe. Tout n’est pas à jeter car le casting est bon et tente de donner un sens à ce qui ressemble à un vide spatial mais je m’attendais à quelque chose de bien plus ambitieux que le produit servi.
La relation complexe entre deux individus piégés dans un phare à la frontière de l'univers connu
Dans le monde imaginé par Beacon 23, l’humanité a réussi à atteindre les confins de l’univers. Les « Beacons » peuvent être comparés à des phares qui sont là pour aider les vaisseaux à naviguer à travers l’espace. Celui qui nous intéresse c’est le 23ème, d’où le nom de la série. Alors qu’un vaisseau se crash près de Beacon 23, à cause de ce qui semble être un problème mécanique, il faut alors sauver la seule personne qui a survécu. Aster (Lena Headey) se réveille à bord de ce Beacon et se méfie alors de l’homme qui se présente comme le gardien (incarné par Stephan James). Les deux ne sont pas vraiment ceux qu’ils prétendent être et c’est l’un des twists de la saison. Pour autant, ce n’est pas non plus un twist particulièrement passionnant. On a aussi une histoire d’IA, BART, et les intentions de chacun qui sont loin d’être les mêmes. Le mystère autour d’Aster et de ce gardien reste une proposition intrigante. Pour autant, le scénario n’est jamais assez solide pour tenir les promesses faites dans le premier épisode.
La méfiance entre les deux personnages permet à Lena Headey et Stephan James de faire des propositions nuancées dans leur jeu (ce que le scénario est clairement peu capable de faire). Il y a une histoire de société, d’lA qui est là pour aider (et pas vraiment à la fois) et des histoires de planètes qui se sont retrouvées au bord de la famine (comme celle d’Aster) et de la mort. Les deux sont alors obligés de travailler ensemble afin de repousser les différentes menaces de l’univers extérieur. C’est un précepte en soi intéressant mais qui a du mal à faire quoi que ce soit de réellement percutant. Dès que la série se concentre sur ses deux héros, Beacon 23 est bien plus palpitante et intéressante. Dès qu’elle en sort, c’est tout de suite d’un ennui mortel. La mythologie ambitieuse autour des anciens gardiens de Beacons, des histoires de roches bleues, etc.
Beacon 23 a beau avoir énormément de choses sur le terrain de la SF à proposer, le scénario ne suit jamais vraiment. C’est dommage car l’ambition du roman aurait probablement pu délivrer une série assez palpitante. C’est sans compter sur le joli casting (réussi) des deux héros qui a forcément tout un tas de qualités à nous proposer. Beacon 23 propose d’étendre rapidement son univers mais sans avoir les moyens de réellement le faire non plus. Le manque cruel de moyens pour les effets spéciaux rend les décors assez mornes et pauvres alors que le récit en lui-même avait là aussi tant à proposer. Je vois surtout Beacon 23 comme un véritable gâchis.
Note : 3.5/10. En bref, en dehors de Lena Headey et Stephan James qui relève le niveau, le scénario est loin d’être à la hauteur des ambitions du récit de départ. Sans parler de la mise en scène, digne d’une sous production de la chaîne Syfy.
MGM+ a renouvelé Beacon 23 pour une saison 2
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