Reacher (Saison 2, 8 épisodes) : le héros s'efface, l'action aussi

Après une première saison plutôt réjouissante, Reacher est devenue tout ce que je déteste. Cette saison 2 était longue et m’a donné la mauvaise impression de tomber dans les pièges de tous les Direct to DVD d’action de ces dernières années. Reacher a désormais une allure fauchée, sans envergure et sans personnages nuancés. Cette saison a pourtant invité Serinda Swan (Coroner, Inhumans) et Shaun Sipos (Melrose Place Nouvelle Génération, Life UneXpected) à rejoindre le casting. Cela aurait pu être une bonne idée si seulement leurs personnages n’étaient pas aussi ennuyeux que l’intrigue globale de la saison. Quelque chose s’est clairement passé entre la production de la première et de cette seconde saison et cela doit probablement avoir quelque chose avec le budget. Mais ce n’est pas seulement le budget qui donne l’impression de voir une série de network fauchée, c’est aussi l’écriture qui n’est plus du tout au rendez-vous. 

Tous les personnages de cette seconde saison donnent l’impression d’être des robots, que leurs dialogues ont été écrit par une intelligence artificielle et qui reprennent les mêmes phrases encore et encore jusqu’à donner la nausée. Les scènes de combat, qui étaient sympathiques dans la première saison, sont aussi plus que mauvaises. C’est laid et en plus de ça pas du tout inspiré. Il y a aussi tellement de personnages maintenant qui peuvent se battre que l’on oublie les capacités de Reacher et ce qu’il sait faire de ses points. C’était justement l’une des forces de Reacher auparavant, de faire de son héros une sorte de super-héros capable de sortir tout le monde de situations compliquées. En ajoutant des gens qui sont aussi bons sur le terrain, Reacher laisse son héros s’effacer complètement jusqu’à devenir ennuyeux. 

Il faut bien avouer que l’intrigue de la saison n’est pas très bonne non plus. Le vilain A.M est probablement l’un des pires vilains que j’ai pu voir dans ce genre de séries depuis un long moment. La série ne cherche jamais à apporter de nuance et Ferdinand Kingsley (Silo, Mank) n’est pas du tout à sa place dans la série. Bien au contraire, l’acteur ne sait pas quoi faire du script et de son personnage, rendant l’ensemble assez mou du genou. Je m’attendais tout de même à ce que la saison évolue dans la bonne direction en apportant un brin plus d’action mais tout est tellement fade que les épisodes s’enchaînent et j’ai vraiment eu du mal à aller au bout. Reacher tombe dans le piège des secondes saisons ratées. J’avais envie de réellement aimer la saison, d’aimer ce qu’elle avait à offrir mais tout n’est que facilités narratives et détours scénaristiques sans intérêt. Même l’arrivée de Serinda Swan n’apporte rien, surtout pour la coller dans les bras de notre héros.

Reacher semble vouloir devenir une série hybride qui mélange des éléments plus romancés et légers pour cacher le manque cruel de moyens. J’aime trop le personnage de Reacher pour me dire que les scénaristes ne peuvent pas remonter la pente avec la prochaine saison mais il va falloir muscler l’intrigue, arrêter de diluer peu de choses et commencer à développer les personnages et l’action. Je veux renouer avec l’efficacité de la première saison, pas avec ce que cette saison 2 a pu faire. C’était mauvais, très mauvais par moment et d’un ennui mortel.  

Note : 3/10. En bref, une saison ratée qui donne l’impression que Reacher est devenue l’un de ces Direct to DVD d’action vendus chez Action. 

Disponible sur Amazon Prime Video

Amazon Prime Video a déjà renouvelé Reacher pour une saison 3