Furies (Saison 1, 8 épisodes) : calme olympien chez les gangsters parisiens

Furies (Saison 1, 8 épisodes) : calme olympien chez les gangsters parisiens

Furies aurait pu être une série de gangsters française plaisante si seulement elle n’était pas torchée comme une vieille production Europacorp des années 2000. Jean-Yves Arnaud (Kepler, Contact) et Yoann Legave (Kepler, Contact) ne cherchent pas vraiment à créer une série mémorable. Disons que Furies a une idée autour du crime organisé parisien qui semble séduisante sur le papier mais qui au fil des épisodes revêt tous les habits des twists les plus surréalistes afin de tenter de maintenir l’intérêt du spectateur artificiellement. Que cela soit Driss, le père de Lyna qui devient le grand vilain (et qui rencontrait sa fille dans une fausse prison) ou encore Selma, que l’on pense tuée et qui est finalement bien en vie. Même La Casa de Papel, qui a été la reine dernièrement des twists les plus saugrenus, n’a pas osé délivrer ses twists de façon aussi ridicule. Furies c’est donc une série d’action qui a des années de retard sur le genre malgré la volonté de nous plonger dans un univers moderne. 

 

En quête de vengeance après la mort de son père, une jeune femme se retrouve prise dans la toile de la Furie, gardienne de l'ordre au sein du crime organisé parisien.

 

L’idée de départ était bonne et le premier épisode est presque correct. Mais une fois passé cette introduction sympathique et curieuse, Furies est incapable de raconter quelque chose et tombe alors dans toutes les facilités les plus pompeuses. Les personnages ne sont pas nuancés ou développés, ils sont posés là dans l’attente d’être utilisés. Les dialogues sont ringards et mal écrits alors Furies mise clairement tout sur l’action omniprésente (ou presque). Il y a tout de même un sacré ventre mou à de nombreuses reprises mais l’action est là. C’est parfois soigné, parfois torché et Furies est alors incapable de trouver un certain équilibre. Le formatage Netflix du produit ne fonctionne pas car il n’y a rien de cohérent, rien qui vaut réellement le détour et chaque twist donne plus l’envie de rouler les yeux que de rouler avec la suite de la série (car clairement, la fin de la saison 1 prépare le terrain pour une suite). 

 

Reste alors le casting. Marina Foïs en tête que j’adore. Elle n’est pas parfaite dans le rôle de la Furie mais elle a le mérite d’avoir un certain charisme qu’il est facile d’apprécier. La jeune Lina El Arabi (Family Business, Les meilleures) est elle aussi attachante. Elle apporte parfois un peu de douceur à un personnage mal écrit et ça fait plaisir à voir. Matthieu Kassovitz de son côté, dans le rôle de son père, n’a rien à proposer. Il est posé là, sans que son personnage ne soit mémorable. C’est dommage car l’acteur, qui a incarné pendant des années le héros du Bureau des Légendes, méritait peut-être autre chose que des dialogues écrits avec les pieds. Netflix a clairement voulu un produit formaté pour l’international mais Furies évite au moins la carte postale parisienne (ce que la série laisse déjà à Emily in Paris sur le même service de streaming). 

 

Je me suis donc assez ennuyé une fois passé les deux premiers épisodes. L’historie patine sans réellement trouver de direction vers laquelle se faufiler. C’est donc plus ennuyeux que palpitant et chaque épisode délivre une scène d’action pour tenter de réveiller un peu le spectateur. Certaines scènes sont clairement là pour faire des clins d’oeil à d’autres oeuvres mais c’est un échec complet. Furies est donc un pot pourri de ce que le cinéma français ne fait plus depuis des années (et tant mieux). A se demander si Furies n’était pas un projet retrouvé sur une étagère d’un placard d’Europacorp quand Luc Besson était encore le maître de l’action dans notre pays. 

 

Note : 3/10. En bref, trop maigre et ennuyeuse pour inspirer quoi que ce soit. Furies est donc une série répétitive, mal écrite qui se saute tant bien que mal par un duo féminin sympathique et quelques scènes d’action (laides) pour nous maintenir éveillés artificiellement. 

Disponible sur Netflix

 

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