Dark Matter (Saison 1, 9 épisodes) : mondes alternatifs et zones d'ombres

Dark Matter (Saison 1, 9 épisodes) : mondes alternatifs et zones d'ombres

C’est assez frustrant car si Dark Matter est une mini-série, elle a encore des choses à nous raconter. Adaptée du roman de Blake Crouch du même nom sorti en 2016, Dark Matter nous plonge dans un univers de mondes parallèles. La réussite de Dark Matter reste la dynamique entre Joel Edgerton et Jennifer Connelly. Ce n’est pas que Dark Matter ne fonctionnerait pas forcément sans eux mais ils apportent un truc important à la série. Comme un gage de qualité. La fin m’a déçu, peut-être car elle ne fait plus autant de révélations que le début de la saison et que l’on sent les scénaristes en quête de réponses eux-mêmes. La série propose une exploration profonde des choix, des regrets et des conséquences des vies parallèles. L’un des éléments centraux de Dark Matter est la dualité entre Jason et Jason2. Incarnés par Joel Edgerton, ces deux versions du même personnage sont à la fois similaires et distinctes. 

 

Jason2, bien que poli et méthodique, ne parvient pas à masquer ses petites différences, comme son allergie aux noix et sa manie de se passer la soie dentaire, des détails qui éveillent les soupçons de Daniela, sa femme. Dans le monde de Jason2, l'original Jason tisse des liens avec Amanda et commence à comprendre le plan machiavélique de son double. Cette quête pour retrouver sa vie originelle se révèle être un défi mental et physique bien plus ardu qu’il ne l’avait imaginé, surtout à cause de Leighton, un milliardaire tech qui ne veut pas laisser s’échapper son précieux scientifique. L’un des points forts de Dark Matter est la représentation visuelle des différents univers parallèles. Grâce à la direction artistique de Patricio M. Farrell, chaque version de Chicago est brillamment réalisée, de la plus éclatante et spectaculaire à la plus apocalyptique et dévastée. 

 

La série nous fait voyager à travers ces mondes alternatifs, chacun offrant une nouvelle perspective et une richesse visuelle impressionnante. La série brille particulièrement par l’évolution de ses personnages. Edgerton excelle dans son interprétation des deux Jason, rendant leurs différences subtiles mais suffisamment marquées pour que le spectateur puisse les distinguer facilement. Les diverses versions de Daniela, interprétées par Connelly, ajoutent une profondeur supplémentaire à la série. Chaque version de ce personnage est aussi fascinante et complexe que la précédente, mettant en lumière le talent de l’actrice. Cependant, Dark Matter n’est pas sans défauts. Les aspects scientifiques de la série, notamment la machine de voyage inter-dimensionnel appelée "The Box", tendent à alourdir l’intrigue. 

 

Les explications techniques et le jargon scientifique peuvent dérouter le spectateur moyen, rendant certaines parties de l’histoire lentes et ardues. La machine, avec son drogue injectable appelée ampoules et son corridor terrifiant, nécessite un contrôle total du subconscient, un concept difficile à digérer pour certains. Un autre point faible de la série réside dans ses arcs narratifs secondaires. Certains personnages, comme Blair, la meilleure amie de Daniela, sont laissés en suspens avec des histoires à peine esquissées. En tant que créateur et showrunner pour la première fois, Crouch semble avoir voulu tout explorer, mais cette ambition se fait parfois au détriment d’une narration plus cohérente et centrée. Parmi les neuf épisodes, l’épisode 6, intitulé "Superposition", se distingue particulièrement. Jason2 commence à voir les imperfections de la vie "idyllique" de l'original Jason, tandis que ce dernier et Amanda explorent un univers qui leur offre une nouvelle chance de paix. 

 

Cet épisode permet aux acteurs de vraiment briller, offrant une pause bienvenue dans une série souvent sombre, violente et répétitive. À mesure que la série progresse, les histoires et les chronologies deviennent de plus en plus complexes. Les spectateurs, tout comme Jason2, devancent souvent Jason original, mais tout bascule dans l’épisode 8, "Jupiter". Ce qui aurait pu être un rebondissement surprenant se révèle finalement décevant. Bien que Dark Matter soit une série fascinante avec des performances d'acteurs remarquables et une exploration visuelle éblouissante des univers parallèles, elle est parfois entravée par son ambition scientifique et des arcs narratifs inachevés. Si Crouch avait fait davantage confiance à son public et laissé les performances des acteurs parler d'elles-mêmes, la série aurait pu atteindre un niveau de suspense et d’excitation encore plus élevé. Malgré tout, Dark Matter reste une contribution notable au genre de la science-fiction et une réflexion captivante sur les vies que nous pourrions vivre dans des réalités alternatives.

 

Note : 6.5/10. En bref, une jolie contribution qui s’étiole un peu en fin de route. Reste le duo d’acteurs principaux, très bon. 

Disponible sur Apple TV+

 

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