Eric (Mini-series, 6 épisodes) : assemblage chaotique

Eric (Mini-series, 6 épisodes) : assemblage chaotique

La mini-série Eric se veut être une œuvre ambitieuse abordant un grand nombre de problématiques sociétales. Parmi les thèmes traités, on trouve la maladie mentale, la toxicomanie, la discrimination des personnes LGBTQ+, la négligence face au SIDA, la pédophilie, la gentrification, le racisme institutionnel, la maltraitance parentale, l'itinérance et la corruption, pour n'en nommer que quelques-uns. Cette volonté d'inclure autant de sujets importants en un seul récit est louable, mais elle se révèle être à double tranchant. Le principal problème de Eric réside dans son incapacité à équilibrer ces nombreux thèmes avec une intrigue centrale solide. L'histoire d'un garçon disparu, qui devrait être le fil conducteur du récit, manque de profondeur et de substance. Au lieu de cela, la série s'égare dans une multitude de sous-intrigues, chacune visant à ajouter une couche de moralité ou de commentaire social, mais souvent sans véritable connexion entre elles. 

 

New York, années 1980. Après la disparition d'Edgar, son fils de neuf ans, sur le chemin de l'école, Vincent se lance dans des recherches désespérées. Considéré comme l'un des meilleurs marionnettistes de la Big Apple, créateur d'une émission pour enfants très populaire, Vincent essaie de supporter l'absence de son fils, mais rongé par le chagrin, peu à peu il perd pied. Dégoûté de lui-même et accablé par la culpabilité, il s'accroche à Eric, une marionnette dessinée par Edgar, convaincu de pouvoir porter ce personnage de monstre bleu à l'écran quand son fils reviendra. Alors que le comportement de plus en plus destructeur de Vincent l'éloigne de sa famille, de ses collègues et des enquêteurs qui essaient de l'aider, Eric, une illusion née de la nécessité, devient son seul allié dans sa quête pour retrouver son fils.

 

Cela donne l'impression d'un assemblage de scénarios disparates, écrits par différents auteurs et mal intégrés ensemble. Les effets spéciaux de Eric sont inégaux, parfois carrément médiocres, ce qui n'aide pas à maintenir l'immersion du spectateur. De plus, la série souffre d'une incohérence temporelle notable. Les modes et les thèmes sont inconsistants, rendant difficile de situer l'action dans une période précise, ce qui ajoute à la confusion générale. La tonalité de la série est également problématique. Elle oscille de manière erratique entre différents genres et atmosphères, sans jamais trouver une ligne directrice claire. L'absence totale de légèreté, même avec la présence de marionnettes, accentue cette dissonance. Les moments censés apporter un peu de magie ou de surréalisme semblent forcés et inutiles, ne contribuant en rien à l'avancement de l'intrigue ou au développement des personnages.

 

Les acteurs de Eric livrent des performances solides, mais sont desservis par un scénario qui ne leur permet pas de véritablement briller. Les personnages, bien que bien interprétés, manquent de développement et de profondeur. Le lien entre Vincent et Edgar, par exemple, est à peine esquissé, et les autres relations humaines semblent superficielles et peu crédibles. Cela est particulièrement dommageable dans une série qui se veut un drame axé sur les interactions humaines et les dilemmes moraux. En fin de compte, Eric est une série qui partait d'une bonne intention mais qui échoue à livrer un récit cohérent et engageant. La multitude de thèmes abordés, bien que pertinents et importants, sont traités de manière superficielle, ne permettant pas au spectateur de s'investir pleinement. La série aurait gagné à se concentrer davantage sur son intrigue principale, en enrichissant les personnages et en clarifiant son propos.

 

Le résultat est une mini-série qui, malgré quelques moments forts et une bonne production, laisse un goût d'inachevé. Les spectateurs en ressortiront probablement frustrés, ayant le sentiment d'avoir assisté à un potentiel gâché par une exécution désordonnée. Eric n'est pas la pire série que l'on puisse voir, mais elle est loin de tenir les promesses de son pitch initial. Une œuvre à voir peut-être pour ses tentatives audacieuses, mais sans en attendre trop.

 

Note : 5/10. En bref, à trop vouloir en raconter, Eric a du mal à tenir ses promesses. 

Disponible sur Netflix

 

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Z
coucou toi<br /> ah une serie a découvrir :OP merci a toi<br /> bonne semaine et bonne soiré
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