Madam (2024) (Saison 1, 10 épisodes) : une série drôlement révélatrice 

Madam (2024) (Saison 1, 10 épisodes) : une série drôlement révélatrice 

La télévision néo-zélandaise a récemment fait sensation avec une série aussi audacieuse qu’amusante, Madam. Inspirée de la vie d'Antonia Murphy, une expatriée américaine qui a ouvert un bordel éthique dans le Northland, cette première saison de dix épisodes nous plonge dans un univers à la fois hilarant et inattendu. Avec une approche novatrice du plus vieux métier du monde, Madam réussit à captiver son audience tout en explorant des thèmes délicats avec une légèreté qui fait mouche. Dès les premiers épisodes, on est frappé par l’intelligence du scénario et la qualité du jeu des acteurs. Rachel Griffiths, l’actrice australienne bien connue pour ses rôles marquants dans Six Feet Under et Brothers and Sisters, incarne McKenzie "Mack" Leigh, une mère de famille à bout de souffle. 

 

Surendettée, McKenzie "Mack" Leigh, ne parvient plus à subvenir aux besoins de sa famille, elle décide alors d'ouvrir une agence d'escorte en Nouvelle-Zélande après que le pays a décriminalisé le travail du sexe.

 

Après avoir découvert l’infidélité de son mari Rob, interprété par Martin Henderson, Mack prend une décision aussi surprenante qu’inspirante : ouvrir son propre bordel, baptisé Sweethearts, un établissement où les travailleuses du sexe dictent leurs propres conditions, à l’abri de toute forme de violence ou de misogynie. Ce qui rend Madam si particulier, c’est la manière dont la série aborde la question du travail du sexe. Contrairement à de nombreuses autres séries qui stigmatisent ou victimisent les travailleuses du sexe, Madam propose une vision rafraîchissante et positive. Les showrunners, Harry McNaughton et Shosh McCallum, insufflent un esprit d’entreprise rebelle et féministe à l’ensemble de la série, faisant de Mack une héroïne qui se réinvente en renversant les codes établis. Le personnage de Mack est sans aucun doute le pilier central de la série. Griffiths lui confère une dimension pragmatique et résolument déterminée. Face à l’adversité, elle ne se laisse jamais abattre et trouve toujours un moyen de rebondir, même dans les situations les plus délicates. 

 

Ce qui fait la force de Madam, c’est cette capacité à mêler humour et drame de manière fluide, sans jamais tomber dans la caricature. Autour de Griffiths, un casting de soutien exceptionnel ajoute une profondeur et une diversité qui enrichissent l’histoire. Rima Te Wiata, qui joue le rôle de Jules, une propriétaire de motel enthousiasmée par l’idée de Mack, brille par son sens inné de la comédie. Son personnage apporte une touche de légèreté bienvenue dans un univers où les enjeux sont pourtant de taille. De son côté, Ariana Osborne, qui interprète Tui, une jeune travailleuse du sexe, apporte une perspective unique et vitale à la série. Son rôle est crucial pour montrer les réalités du métier et les défis que rencontrent ces femmes dans un monde souvent hostile. Les personnages masculins ne sont pas en reste, même s’ils occupent une place moins centrale dans le récit. Martin Henderson incarne un Rob à la fois charmant et détestable, un mari dont les échecs successifs poussent Mack à prendre son destin en main. 

 

Robbie Magasiva, quant à lui, incarne Lima, le voisin bienveillant de Mack, dont la gentillesse apporte un contraste agréable avec l’univers parfois sombre de la série. Ce duo masculin offre une dynamique intéressante, sans toutefois voler la vedette aux héroïnes de la série. L’un des grands succès de Madam réside dans son équilibre entre comédie et drame. Les premières minutes de l’épisode pilote plongent immédiatement le spectateur dans l’action, mais la série prend tout son temps pour développer ses personnages et leurs motivations. Cela permet de mieux comprendre les choix de Mack et de s’attacher à elle. Cependant, on pourrait reprocher à la série de ne pas approfondir davantage les raisons qui poussent Mack à se lancer dans une telle aventure. Un peu plus de contexte aurait pu renforcer la crédibilité de son parcours et permettre au public de s’identifier encore plus à elle.

 

Malgré ce petit bémol, la série trouve rapidement son rythme de croisière et parvient à maintenir l’intérêt tout au long des dix épisodes. Les thèmes abordés, bien que sensibles, sont traités avec un mélange de respect et d’humour qui dédramatise le sujet sans le banaliser. Madam parvient ainsi à ouvrir un dialogue sur le travail du sexe, tout en offrant une comédie de situation divertissante et pleine de rebondissements. Ce qui fait la particularité de Madam, c’est aussi son identité profondément néo-zélandaise. La série ne cherche pas à imiter les productions internationales, mais au contraire à mettre en avant ses spécificités locales. Cette authenticité, loin de limiter son audience, lui confère une force et une originalité qui séduiront sans aucun doute un public international.

 

En conclusion, Madam est une série qui, par son audace et son humour, mérite amplement les récompenses internationales qu’elle a déjà reçues. Elle réussit à captiver son audience avec une histoire aussi improbable que touchante, tout en abordant des thèmes rarement traités avec autant de finesse à l’écran. Si vous cherchez une série qui sort des sentiers battus, qui vous fera rire tout en vous faisant réfléchir, Madam est définitivement à ne pas manquer. La première saison pose des bases solides et promet de belles surprises pour la suite. À binge-watcher sans modération !

 

Note : 7/10. En bref, belle surprise qui promet pour la suite. 

Prochainement en France

 

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delromainzika

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Z
coucou toi<br /> trop bien pour cette article<br /> avec ce resume et ton avis sa donne envie de suivre la serie :OP<br /> bon debut soiré
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