Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story (Saison 2, 9 épisodes) : tuerie familiale

Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story (Saison 2, 9 épisodes) : tuerie familiale

La deuxième saison de la série Monsters, intitulée The Lyle and Erik Menendez Story, nous plonge dans un nouveau fait divers aussi choquant que troublant. Ryan Murphy, showrunner de cette série sur Netflix, est connu pour sa capacité à transformer des affaires criminelles célèbres en des œuvres dramatiques captivantes. Mais cette fois-ci, il semble que la formule qui a fait le succès de la première saison, centrée sur Jeffrey Dahmer, n'ait pas tout à fait trouvé le même impact dans cette nouvelle adaptation. Alors que la première saison offrait un thriller poignant, cette nouvelle approche des crimes des frères Menendez me laisse avec un sentiment mitigé. Pour commencer, il est facile de comprendre pourquoi Ryan Murphy a été attiré par cette affaire. Les éléments sont tous là : un crime brutal, une famille riche et puissante, des procès médiatisés et des rebondissements dignes d’un soap opera. 

 

Pourtant, alors que la saison s’ouvre sur une scène glaçante où les frères Lyle et Erik tuent leurs parents, José et Kitty Menendez, dans leur luxueuse demeure de Beverly Hills, l’intrigue perd rapidement de son élan initial. Le traitement de cette affaire dans la série est, certes, nuancé. Murphy parvient à maintenir un certain flou moral en explorant les accusations d’abus sexuel, physique et émotionnel portées par les frères contre leurs parents. Mais au lieu de s’appuyer sur cette complexité pour nous plonger dans une tension psychologique intense, la série vacille trop souvent entre des moments de grande intensité dramatique et des séquences franchement absurdes, presque comiques, qui brisent le rythme. L’un des problèmes majeurs de cette saison est le manque de suspense et de tension, comparé à la première saison centrée sur Jeffrey Dahmer. Avec Dahmer, Murphy avait réussi à capturer l’horreur et le malaise d’un tueur en série implacable, maintenant une atmosphère de terreur et d'intrigue du début à la fin. 

 

Dans cette deuxième saison, malgré l’atrocité du crime, l’histoire des frères Menendez est dépeinte de manière presque anodine. Après l’épisode pilote qui frappe fort, les épisodes suivants sont beaucoup plus lents et manquent de profondeur. On passe des scènes dramatiques de meurtre à des séquences où les frères se lancent dans des achats compulsifs, accumulant montres Rolex, voitures de luxe et vêtements de créateurs. Certes, la série excelle à recréer le faste des années 80 avec ses décors et ses costumes impeccables, mais cela semble se faire au détriment de l’intrigue elle-même. Ces moments de shopping, bien que typiques du style flamboyant de Murphy, détournent l’attention du drame familial central et affaiblissent la tension que l’on attendrait d’une série sur un crime aussi choquant. On attend désespérément que l’histoire décolle, mais elle semble piétiner.

 

L'un des défauts majeurs de cette saison est la gestion des changements de tonalité. Le show oscille maladroitement entre le drame sérieux et des moments presque caricaturaux, ce qui rend l’ensemble déséquilibré. Prenons, par exemple, cette scène où Kitty Menendez, jouée par Chloë Sevigny, arrache brutalement la perruque de son fils Lyle lors d'un dîner en famille, exposant ainsi sa calvitie. Cette scène, qui devrait être un moment de tension extrême révélant la dynamique dysfonctionnelle au sein de la famille, se transforme en un instant ridicule et comique, enlevant toute gravité à la situation. Ce type de maladresse empêche le spectateur de s'immerger pleinement dans l'histoire. Les moments où la série devrait susciter une véritable réflexion sur la culpabilité et l'innocence des protagonistes, ou encore explorer les recoins sombres de la dynamique familiale, sont trop souvent éclipsés par des scènes inutiles ou mal calibrées.

 

Malgré ces défauts, il serait injuste de dire que la série n'a aucun mérite. Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story tente de creuser la complexité psychologique des frères et d’examiner leurs motivations. Leurs actions sont présentées dans un cadre où l’on se demande constamment si ces jeunes hommes étaient réellement des victimes de leurs parents ou simplement des manipulateurs cupides. La série s'efforce de maintenir cette ambiguïté tout au long des neuf épisodes, et c’est ici que réside son intérêt principal. Les performances de Nicholas Alexander Chavez (Lyle) et Cooper Koch (Erik) sont remarquables. Chavez campe un Lyle arrogant, sûr de lui en apparence, mais profondément marqué par des traumatismes enfouis. Koch, quant à lui, incarne un Erik plus introverti, dont les failles émotionnelles sont plus évidentes. Leurs interactions sont crédibles et ajoutent une couche de complexité aux personnages, nous poussant à réévaluer constamment notre jugement sur eux.

 

Cependant, la série ne parvient jamais à capitaliser pleinement sur cette complexité. Après avoir introduit les allégations d'abus, la série perd de son rythme, ne creusant jamais véritablement les conséquences psychologiques de ces abus, ni les répercussions sur le comportement des frères. Le drame familial, bien que palpable, manque de profondeur, et les scènes qui devraient être déchirantes ou choquantes finissent par tomber à plat. Un autre point faible de la série est sa longueur. Neuf épisodes semblent excessifs pour raconter cette histoire. De nombreux passages semblent artificiellement allongés, avec des dialogues interminables ou des scènes qui n’apportent rien à l’intrigue principale. Le rythme en pâtit gravement, et on a parfois l’impression de tourner en rond. Là où la série aurait pu être un thriller haletant explorant les profondeurs de la psyché humaine, elle se contente de rester en surface, étirant l’histoire au point où l'intérêt du spectateur s’émousse. 

 

J’aurais préféré une approche plus condensée, avec un accent mis sur les moments clés, ce qui aurait permis de maintenir un suspense constant et de garder l'audience captivée. En fin de compte, Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story est une série qui, malgré un potentiel évident et des moments de brillance, souffre de problèmes de ton et de rythme. Alors que la première saison de Monsters, centrée sur Jeffrey Dahmer, avait su captiver par son traitement macabre mais fascinant, cette deuxième saison peine à trouver son propre chemin. Le traitement de l’affaire Menendez est intéressant par moments, mais trop souvent gâché par des maladresses scénaristiques et une absence de tension dramatique. Les fans de Ryan Murphy y trouveront probablement leur compte, car la série contient tous les ingrédients typiques de son œuvre : des personnages hauts en couleur, des moments de pur spectacle et une mise en scène soignée. 

 

Cependant, ceux qui cherchent une exploration profonde et subtile de cette tragédie seront probablement déçus. Au final, The Lyle and Erik Menendez Story reste une série intrigante à suivre, mais qui ne parvient jamais vraiment à atteindre les sommets qu'elle semblait promettre. Elle laisse derrière elle une impression d’inachevé, et un goût amer pour ceux qui attendaient une plongée plus saisissante dans l'esprit torturé des frères Menendez.

 

Note : 5/10. En bref, si la série apprend de certaines erreurs de la première saison, on perd aussi en intensité. Reste le procès, plutôt fascinant, un épisode 5 en plan séquence réussi et quelques moments de fulgurances qui inspirent le meilleur (comme le pire) de Ryan Murphy.

Disponible sur Netflix

 

Netflix a déjà commandé une saison 3 de Monsters. La saison se concentra sur l’histoire du tueur en série Ed Gein qui a inspiré les personnages Norman Bates, Buffalo Bill et Leatherface. C’est Charlie Hunnam (Sons of Anarchy) qui incarnera le tueur en série. 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article