Critiques Séries : Agatha All Along. Saison 1. Episode 5.

Agatha All Along // Saison 1. Episode 5. Darkest Hour / Wake Thy Power.

L'épisode 5 de Agatha All Along, intitulé "Darkest Hour / Wake Thy Power", apporte enfin une réponse à l'une des questions majeures de la série. Cependant, malgré une révélation clé, l'épisode souffre d’un rythme précipité et d’un manque de développement. Cet épisode, le plus court de la saison avec seulement 25 minutes avant les crédits, aurait mérité plus de temps pour approfondir ses moments cruciaux. C’est dommage, car cette limitation réduit l'impact de scènes pourtant déterminantes. Le mystère autour du personnage de Teen, joué par Joe Locke, est enfin résolu. Sans grande surprise, il s'avère être Billy Kaplan, le fils de la Sorcière Rouge (Elizabeth Olsen). Ce moment tant attendu est plutôt bien mis en scène. Au lieu de l'annoncer par des mots, la série choisit de révéler l'identité de Billy à travers ses actions : il utilise la signature magique de Wanda, le contrôle mental, et arbore une couronne similaire à celle de sa mère. 

Le tout est magnifiquement souligné par la chanson "You Should See Me in a Crown" de Billie Eilish, renforçant le côté dramatique de la scène. Cependant, cette grande révélation n’est pas sans confusion. Jusqu’à présent, un mystère entourait un sigil qui rendait le véritable nom de Billy inconnaissable aux sorcières. Pourtant, Agatha semble maintenant avoir percé ce secret sans explication claire. Cette incohérence est frustrante et soulève des questions qui, espérons-le, seront éclaircies dans les épisodes à venir. Pour le moment, cela distrait l’audience d’un moment qui aurait dû être l’un des plus marquants de la saison. Un autre problème avec cette révélation est le manque de développement du personnage de Billy. Bien qu'il ait eu une présence significative à l'écran, sa personnalité reste superficielle. Certes, on sait qu’il est curieux et bienveillant, même envers une figure aussi ambiguë qu'Agatha, mais ces éléments sont trop maigres pour créer un véritable attachement. 

Au-delà du développement de Billy, cet épisode met en lumière un problème récurrent dans Agatha All Along : une intrigue qui s’amincit de plus en plus au fil des épisodes. Alors que la série avait initialement posé des bases solides avec des mystères captivants et des personnages intrigants, elle semble maintenant courir après des scènes d’action et des moments spectaculaires sans prendre le temps de les lier de manière cohérente. L’épreuve d’Alice dans l’épisode précédent en est un exemple, et cet épisode ne fait que répéter ce schéma. Les épisodes se suivent à un rythme effréné, laissant peu de place pour que l’histoire respire et que les enjeux émotionnels se développent. Chaque scène semble précipitée, comme si la série craignait de perdre l’attention de ses spectateurs. Ce choix est d’autant plus regrettable dans un épisode aussi court, qui aurait grandement bénéficié de quelques minutes supplémentaires pour mieux construire son intrigue.

Si l'intrigue principale semble s'effilocher, la série nous offre enfin un antagoniste digne de ce nom avec l'introduction des Salem Seven. Ces sorcières, descendantes des femmes tuées par Agatha dans le passé, apportent un souffle de danger nécessaire à l’intrigue. Leur lien avec le passé d'Agatha, déjà effleuré dans WandaVision, ajoute une profondeur bienvenue à l’histoire. Bien que ces personnages restent encore unidimensionnels, leur présence crée une menace tangible qui manquait cruellement jusque-là. Une autre surprise de cet épisode est la tenue du procès d'Agatha, un moment que l’on aurait pu attendre en conclusion de la saison. Le décor, un hommage aux films d'horreur des années 80, avec une séance Ouija qui tourne mal, est à la fois amusant et effrayant. La possession d’Agatha qui en découle donne lieu à des scènes loufoques, ponctuées de répliques humoristiques et de moments de panique. Ce mélange d’horreur et de comédie est un point fort de la série, offrant des respirations bienvenues au milieu des enjeux plus sombres.

La relation entre Jen (Sasheer Zamata) et Agatha se tend de plus en plus, avec Jen qui n’hésite pas à dénoncer l’égoïsme de la sorcière. Cette confrontation est rafraîchissante, car elle met en lumière la complexité des dynamiques de pouvoir au sein du groupe. Un autre aspect fascinant de cet épisode est la relation tordue entre Rio et Agatha. Rio oscille constamment entre désir de vengeance et volonté de protéger Agatha, créant une tension intéressante. Le retour du fantôme d'Evanora Harkness, la mère d'Agatha, résonne avec la scène du procès de Salem dans WandaVision. Cette confrontation mère-fille ajoute une couche émotionnelle importante à l’intrigue, et montre une Agatha vulnérable, tiraillée entre son passé et son présent. Comme on pouvait s'y attendre, un membre du groupe ne survit pas à cet épisode. La mort d’Alice, bien que choquante pour ses camarades, manque d’impact pour le spectateur, car son personnage n’a pas eu suffisamment de développement au fil des épisodes. Cela rend sa disparition moins poignante qu'elle n’aurait dû l’être.

Le fait qu’Agatha avoue ne pas pouvoir contrôler son pouvoir d’absorption est intrigant. Cela suggère qu’elle pourrait être moins maléfique que ce que l’on pensait, et que ses actions passées, y compris la mort de sa propre mère, pourraient être le résultat d’un pouvoir incontrôlable plutôt que d’une intention malveillante. En conclusion, l’épisode 5 de Agatha All Along est un chapitre complexe, avec des moments forts mais également des faiblesses évidentes. La révélation de Billy Kaplan est une étape cruciale, mais elle est entachée par un manque de développement et des incohérences narratives. Malgré tout, l’introduction des Salem Seven et le développement de la relation entre Rio et Agatha donnent à cet épisode un potentiel dramatique important pour la suite de la série. Il reste à espérer que les prochains épisodes prennent le temps de résoudre ces questions en suspens tout en approfondissant les personnages qui restent encore trop en surface.

Note : 4.5/10. En bref, une révélation attendue dans un chaos narratif.

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