17 Octobre 2024
American Horror Stories // Saison 3. Episode 5. Backrooms.
Si vous êtes comme moi, amateur d'horreur et de mystères non résolus, vous avez peut-être abordé l'épisode 5 de la saison 3 d'American Horror Stories avec une certaine excitation. Ce nouvel épisode promettait de nous plonger dans l'univers fascinant des "Backrooms", cet espace liminal qui hante les rêves et obsède les réseaux sociaux. Mais soyons honnêtes : après visionnage, on ne peut s’empêcher de ressentir une amère déception. Les "Backrooms", pour ceux qui ne sont pas familiers, sont un concept viral, né d'une légende urbaine sur Internet. Imaginez-vous soudainement propulsé dans un espace infini et monotone, où les murs jaunis et les néons bourdonnants semblent s’étendre à l’infini, sans issue. Ce lieu cauchemardesque joue sur une peur primordiale : être piégé dans un monde qui échappe à toute logique.
Ce sentiment d'inconfort, amplifié par l'esthétique de la vallée dérangeante, était une toile de fond parfaite pour un épisode de série d'horreur psychologique. Dès que j'ai su que la série aborderait ce thème, mes attentes ont monté en flèche. Il y avait là un potentiel énorme, suffisant pour construire un épisode terrifiant, voire une saison entière basée sur cet univers étrange et anxiogène. Le mystère et l’inconnu des Backrooms offrent un terreau fertile pour explorer les peurs humaines les plus profondes. Malheureusement, cette promesse n'a pas été tenue. Là où l'épisode échoue particulièrement, c’est dans sa capacité à capter l’essence même des Backrooms. On passe à peine du temps dans cet univers. La majeure partie de l’épisode se déroule en dehors de ces espaces mystérieux, privant ainsi les spectateurs de l’ambiance oppressante et désorientante qui aurait dû être au centre de l’intrigue.
La série avait une opportunité en or de jouer avec le malaise, le suspense, et cet étrange sentiment d'être perdu dans un labyrinthe sans fin, mais elle a préféré s'égarer dans des méandres narratifs mal exploités. Le pire, c'est que même sans connaître en profondeur les histoires des Backrooms, on ressent un manque flagrant de passion dans la production. L'acteur principal semble détaché, sans conviction, rendant difficile de s'attacher à son personnage ou même de ressentir une quelconque empathie. Ses réactions sont souvent fades, presque mécaniques, ce qui détonne totalement dans un épisode qui aurait dû exploiter l'angoisse psychologique. L’une des pires fautes commises par cet épisode réside dans son écriture. Le scénario est non seulement mal ficelé, mais également prévisible. Dès les premières minutes, il devient facile de deviner le "twist" final. En tant que spectateur, on est frustré de voir une intrigue qui aurait pu être pleine de surprises se dérouler de manière aussi linéaire et sans réelle profondeur.
L'épisode s'oriente vers une métaphore psychologique, rappelant des œuvres comme L’échelle de Jacob, où le protagoniste est en proie à ses propres démons intérieurs. Ce choix, en soi, n’est pas problématique, mais ici, il est mal exploité. Le traitement de la métaphore est superficiel et échoue à capturer la terreur sourde qui accompagne habituellement ce genre de récits. Le véritable échec de cet épisode réside dans son incapacité à reproduire le ton et l’atmosphère uniques qui ont rendu les Backrooms si populaires en ligne. Les vidéos de Kane Pixels et autres créations sur les réseaux sociaux parviennent à instaurer un climat de malaise grâce à une esthétique minimaliste et un sentiment d’étrangeté omniprésente. Or, ici, cette essence est complètement absente. Les Backrooms ne sont pas seulement un décor étrange, elles incarnent une véritable terreur existentielle, un sentiment de solitude et de désespoir.
Elles suscitent la peur d'être coincé dans un monde dénué de sens, où le temps semble s'étirer à l'infini et où chaque tournant peut mener à un néant encore plus profond. Mais cet épisode n’a pas réussi à retranscrire cette angoisse subtile et omniprésente. Au lieu de cela, il s’est contenté de suivre des points de scénario évidents et peu inspirés, sans jamais parvenir à capturer cette atmosphère oppressante et sinistre. En dépit de cette déception, tout n’est pas perdu pour l’univers des Backrooms. Cet épisode a, à sa manière, ouvert la voie à de futures explorations de ce concept fascinant. Avec un meilleur scénario, des acteurs investis et une réalisation plus soignée, cet espace liminal pourrait devenir le théâtre d’histoires aussi dérangeantes que captivantes. Espérons que les créateurs d’horreur à venir apprendront des erreurs commises ici et parviendront à capturer l’essence véritable des Backrooms : une terreur sourde, progressive, qui joue avec nos peurs les plus primaires.
En résumé, cet épisode d’American Horror Stories se voulait audacieux, mais a échoué à concrétiser son potentiel. Si vous espériez une plongée immersive dans les Backrooms, vous en ressortirez probablement frustré. Mais peut-être qu’un jour, une série ou un film parviendra à nous faire revivre l’angoisse et la fascination que ce concept suscite en ligne. En attendant, on ne peut qu’espérer que les prochains projets apprendront de cet échec et sauront transformer cette idée prometteuse en un véritable cauchemar cinématographique.
Note : 2/10. En bref, qu’est-ce que Michael Imperioli a été faire dans cette galère ?
Disponible sur Disney+
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