Critiques Séries : American Horror Stories. Saison 3. Episode 8.

Critiques Séries : American Horror Stories. Saison 3. Episode 8.

American Horror Stories // Saison 3. Episode 8. Leprechaun.

 

L'épisode 8 de la saison 3 d'American Horror Stories explore une thématique peu commune : celle des leprechauns, ces créatures mythiques irlandaises souvent associées à des stéréotypes folkloriques. Cet épisode choisit d'abandonner les représentations traditionnelles des petits êtres espiègles pour en faire des créatures sombres et impitoyables. Cela offre une perspective rafraîchissante sur ces personnages souvent caricaturés, et autour d’eux se tisse une histoire fascinante où la cupidité et la soif de sang prennent une place centrale. Habituellement, les leprechauns sont représentés comme des créatures joviales, attachées à leur or et à leur chance, souvent dans une ambiance légère et teintée d’humour. Cependant, American Horror Stories renverse ce cliché en les transformant en créatures terrifiantes, prêtes à tout pour survivre, même si cela implique de se nourrir de sang. 

 

Ce retournement de situation est particulièrement efficace, car il introduit une dimension beaucoup plus macabre et sinistre à ces figures souvent sous-estimées. L'idée de faire de la cupidité le moteur central de ces leprechauns est ingénieuse, car elle permet d’explorer un thème universel tout en lui donnant un aspect surnaturel et horrifique. La ville où ces créatures se cachent devient ainsi une métaphore de ce que la cupidité peut provoquer lorsqu'elle est poussée à l'extrême. La magie les contraint à rester sur place, figés dans un enfer sans fin où ils ne peuvent ni s’échapper ni cesser de dépouiller leur propre environnement. C'est une prison invisible qui, au fil du temps, a tout dévasté autour d'eux. L'une des forces de cet épisode est la représentation de la ville, qui se vide lentement de toute vie, comme si elle était littéralement "sucée à sec" par la présence des leprechauns et leur obsession pour l’or. L'atmosphère de désolation est palpable, renforcée par une réalisation qui prend le temps de montrer les ravages du temps et de la cupidité sur cet espace autrefois florissant. 

Chaque bâtiment délabré, chaque rue déserte raconte une histoire d’épuisement et de destruction progressive. Cette image d'une ville en train de mourir lentement est aussi un commentaire sur la cupidité humaine. Les habitants, ou plutôt ce qu'il en reste, sont piégés dans une boucle infernale, incapables de se libérer de l'emprise de la magie et de l'or qui les maintient sur place. Cet aspect du scénario rappelle des récits classiques d’enfer personnel, où les personnages sont condamnés à répéter leurs erreurs sans jamais pouvoir s’échapper de leur malédiction. Cet épisode prend son temps pour installer l'intrigue, ce qui pourrait ne pas plaire à tout le monde. Il s'agit d'un slow burn, c'est-à-dire que l'action se déroule progressivement, avec une attention portée aux détails du plan de vol et des personnages. Ce choix de rythme est discutable, car certains pourraient estimer que l'épisode aurait pu être plus condensé pour maintenir une tension plus soutenue. 

 

Toutefois, cet étirement permet également de mieux développer l'atmosphère, en donnant au spectateur le temps de ressentir pleinement le poids de l'enfermement des personnages. Le cambriolage en lui-même, bien qu'intéressant, aurait pu bénéficier de quelques ajustements. Certaines étapes du plan semblent inutiles ou rallongées, sans apporter de réelles informations supplémentaires. Cela étant dit, ce choix narratif permet de renforcer l'aspect oppressant et désespéré de la situation. Le spectateur est plongé dans cette lente descente vers la catastrophe, rendant l'issue inévitable encore plus percutante. L'épisode ne se repose pas sur des effets de choc ou des scènes de gore pour susciter la peur. Au contraire, l'horreur est ici plus subtile, ancrée dans la psychologie des personnages et dans la situation infernale qu'ils vivent. Le fait que les leprechauns soient des créatures avides de sang, piégées dans un cycle sans fin de survie, crée une tension sous-jacente constante. 

Le spectateur ressent cette pression, ce sentiment d'être coincé sans échappatoire, ce qui renforce l’aspect oppressant de l’intrigue. La série réussit également à mettre en lumière la manière dont la cupidité peut corrompre non seulement les personnages, mais aussi leur environnement. Cet épisode explore les conséquences de ce désir insatiable de richesse et de pouvoir, tout en rappelant que, dans certaines circonstances, ce sont ces mêmes désirs qui peuvent nous emprisonner et nous détruire. En fin de compte, cet épisode d'American Horror Stories parvient à se démarquer des autres par son originalité et sa capacité à réinventer des créatures mythologiques sous un angle plus sombre et plus tragique. L’idée de leprechauns assoiffés de sang, piégés dans une ville mourante, est à la fois fascinante et effrayante. Bien que le rythme de l’épisode puisse diviser, il permet de renforcer l'atmosphère et d'approfondir les thèmes abordés, notamment celui de la cupidité et de ses conséquences destructrices.

 

Cet épisode s'inscrit définitivement parmi les meilleurs de la saison. Il montre que, lorsque la série prend le temps de développer ses idées et d'explorer des thématiques intéressantes, elle peut véritablement briller. Si la saison dans son ensemble a connu des hauts et des bas, cet épisode rappelle aux spectateurs pourquoi ils ont été attirés par American Horror Stories en premier lieu : une capacité à mélanger l'horreur avec des récits fascinants et des concepts inédits. L'épisode 8 de la saison 3 d'American Horror Stories est un exemple parfait de la manière dont la série peut utiliser des concepts fantastiques pour explorer des thématiques humaines profondes. En jouant avec la mythologie des leprechauns et en les associant à la cupidité humaine, cet épisode propose un récit à la fois effrayant et captivant. Si certains aspects du rythme peuvent être discutés, l’atmosphère oppressante et la qualité de la réalisation en font un épisode mémorable, qui surpasse de loin la plupart des autres épisodes de la saison. 

 

Note : 6.5/10. En bref, quand les leprechauns se transforment en cauchemar. 

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