Critiques Séries : American Sports Story: Aaron Hernandez. Saison 1. Episode 6.

Critiques Séries : American Sports Story: Aaron Hernandez. Saison 1. Episode 6.

American Sports Story: Aaron Hernandez // Saison 1. Episode 6. Herald Street.

 

L’épisode 6 de American Sports Story: Aaron Hernandez, intitulé « Herald Street », plonge profondément dans les luttes intérieures d’Aaron Hernandez alors qu’il fait face à la pression croissante de la célébrité, de la paternité imminente, et des relations conflictuelles qu’il tente de maintenir. Cet épisode souligne comment la gloire peut se transformer en véritable prison, emprisonnant non seulement la liberté physique mais aussi l’identité personnelle. Dès le début de l’épisode, la série nous montre à quel point Aaron, tout en étant admiré et envié pour sa réussite sur le terrain, est en réalité un homme sous pression. Ce qui peut sembler être une vie idéale – célébrité, fortune, et une famille en devenir – se révèle être une cage dorée. Comme l’avait averti son ami Sherrod, « la gloire est une prison ». Ce sentiment d’être piégé commence à peser de plus en plus sur Aaron, surtout maintenant que sa fiancée Shayanna attend leur premier enfant. 

 

Cette nouvelle étape de sa vie aurait pu être un moment de bonheur et de stabilité, mais pour Aaron, cela signifie surtout des responsabilités qu'il n'est pas encore prêt à assumer. La question centrale de cet épisode est : Aaron est-il capable de devenir un père et un homme de famille ? La série suggère que dans une autre version de sa vie, Aaron aurait peut-être pu exceller dans ce rôle. Il est affectueux, parfois attentionné, et il semble avoir un réel potentiel pour être un bon père. Cependant, à seulement 23 ans, il est encore trop jeune, avec une identité non résolue et un manque flagrant d'espace pour explorer qui il est vraiment. L’une des thématiques les plus fortes de cet épisode est la lutte d’Aaron avec sa sexualité. La relation entre lui et Chris est à la fois tendre et passionnée, comme en témoigne la scène d'ouverture montrant leur intimité sous le soleil de Cabo. Mais Aaron n'est pas prêt à accepter cette relation pour ce qu'elle est réellement. Pour lui, ce voyage entre amis n'est qu'une parenthèse secrète, sans conséquence sur sa "vraie" vie, celle qu'il mène avec Shayanna. 

Lorsque Chris apprend que Shayanna est enceinte et qu’Aaron l’évoque avec une insouciance déconcertante, cela brise l’équilibre fragile de leur relation. Chris, blessé, confronte Aaron, mais ce dernier se replie dans le déni : « Je ne suis pas comme ça », affirme-t-il maladroitement. Aaron cherche désespérément à maintenir une double vie. D’un côté, il continue à prétendre être le futur père de famille modèle, de l’autre, il cache ses véritables sentiments pour Chris, évitant d’affronter la réalité de sa sexualité. Ce refus constant de faire face à qui il est réellement, ajouté à la pression de la célébrité et des attentes extérieures, commence à peser lourdement sur lui. Même ses discussions avec Tanya, qui lui rappelle que ces escapades entre amis deviendront impossibles une fois qu’il sera père, renforcent cette réalité inéluctable. Le mensonge dans lequel il s’enferme devient insoutenable. L’élément central de cet épisode, et peut-être le plus marquant, est le double meurtre de Daniel de Abreu et Safiro Furtado en juillet 2012. 

 

Ces deux hommes, immigrés originaires du Cap-Vert, se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment, un simple verre renversé en boîte de nuit déclenchant la rage incontrôlable d’Aaron. Sous l’influence de la drogue, Aaron les prend pour cible, persuadé qu’ils l’ont humilié. Mais derrière cette violence, il y a quelque chose de plus profond : une frustration accumulée, un ressentiment contre tous ceux qui le jugent, qui doutent de lui. Ce meurtre devient un exutoire pour Aaron, un moyen de reprendre un contrôle illusoire sur une vie qui lui échappe de plus en plus. Le scénario met en lumière comment cette explosion de violence est en réalité une fuite désespérée, une tentative d’Aaron de s’affirmer face à un monde qui le cerne et le critique sans relâche. Dans ses propres mots, « Rien de tout ça n'est réel », suggérant qu’il perçoit son existence comme un jeu de dupes, où les enjeux lui échappent. Malheureusement, cet acte de violence marque un point de non-retour pour Aaron. En tuant ces deux hommes, il s’enfonce dans une spirale de paranoïa et de mensonges qui ne fera que s’aggraver.

L’épisode aborde également la question du contrat à 40 millions de dollars signé par Aaron. Ce contrat, présenté comme une sécurité financière pour lui et sa famille, pourrait lui offrir une forme de réconfort, mais il ne fait que masquer temporairement ses problèmes. Aaron achète une grande maison et un énorme anneau pour demander Shayanna en mariage lors de sa baby shower. Mais malgré cette façade de stabilité, les signes de déclin sont de plus en plus visibles. Une blessure à la cheville l’oblige à rester alité pendant plusieurs semaines, et Aaron, frustré, sombre dans une routine de Vicodin, de joints de marijuana, et de jeux vidéo, évitant de s’occuper de sa nouvelle réalité. La scène montrant Aaron allongé, alternant entre jeux et antidouleurs, est presque ironique, un rappel que malgré tout son succès, il est incapable de gérer sa propre vie. C’est un homme en fuite, évitant la confrontation avec lui-même et les conséquences de ses choix. Shayanna, de son côté, se débat pour maintenir leur vie à flot. Elle exprime sa frustration face à l’attitude distante et colérique d’Aaron, et se tourne vers sa mère pour des conseils. 

 

Sa mère lui rappelle que, tant qu’Aaron sera là, leur bébé sera financièrement à l’abri. De son côté, Tanya conseille à Aaron de se contenter d’une vie « suffisamment heureuse », un conseil qui reflète le compromis auquel il est souvent confronté : maintenir l’apparence de réussite, même si cela signifie sacrifier une partie de lui-même. Cet épisode montre clairement que malgré l’apparente sécurité offerte par l’argent et la célébrité, Aaron est piégé dans une vie qu’il ne contrôle plus. Ses choix le mènent de plus en plus loin dans une direction dangereuse, et bien que ses proches essaient de le ramener à la réalité, il est déjà trop tard. L'épisode nous laisse entrevoir l'inévitable chute d'un homme qui, s'il avait fait d'autres choix à différents moments de sa vie, aurait peut-être pu trouver une issue différente. Mais à chaque étape, Aaron tourne le dos à la réalité, refusant de faire face aux vérités les plus difficiles de son existence.

« Herald Street » est un épisode intense qui explore à la fois la célébrité, la violence, et la quête identitaire d’un homme qui n’a jamais eu l’espace pour se comprendre pleinement. Aaron Hernandez, dans cet épisode, incarne la tragédie d’un homme talentueux et charismatique, mais profondément perdu, pris dans une toile de mensonges et de violence dont il ne peut plus se défaire. L’épisode nous montre qu'au-delà de la richesse et de la gloire, c'est l'acceptation de soi qui définit véritablement la liberté — une leçon qu’Aaron n’a jamais pu apprendre avant qu’il ne soit trop tard.

 

Note : 8.5/10. En bref, au fil des épisodes Aaron Hernandez est de plus en plus attachant et touchant. La série démontre à quel point la NFL l’a brisé. 

Prochainement sur Disney+

 

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