Critiques Séries : American Sports Story: Aaron Hernandez. Saison 1. Episode 5.

Critiques Séries : American Sports Story: Aaron Hernandez. Saison 1. Episode 5.

American Sports Story: Aaron Hernandez // Saison 1. Episode 5. The Man.

 

L’épisode 5 de American Sports Story centré sur Aaron Hernandez, intitulé « The Man », explore les tensions complexes entre la quête d'identité personnelle et les attentes rigides imposées par le monde du sport professionnel. Cet épisode se concentre sur les débuts d’Aaron au sein des New England Patriots, mais également sur ses luttes personnelles pour trouver un équilibre entre ce qu’on attend de lui et qui il est vraiment. Dès les premiers instants, on nous rappelle à quel point la NFL est un univers qui demande aux joueurs de se conformer à une certaine image. L’expression « sois toi-même » est mise à mal, car dans le football professionnel, les jeunes joueurs sont rapidement confrontés à l’impératif de protéger la « réputation » de la ligue. Comme l’affirme le commissaire Roger Goodell, il faut « protéger le bouclier », une référence au logo de la NFL, symbole d’intégrité et d’excellence. 

 

Cependant, pour certains joueurs, comme Aaron, cette pression est particulièrement difficile à gérer. Un thème récurrent dans cet épisode est la question de la masculinité et de ce que signifie être un « homme » dans ce milieu. Lorsque Bill Belichick, l’entraîneur principal des Patriots, s’adresse à Aaron, il fait écho à un refrain déjà entendu dans la série, celui de son père : « Sois un homme ». Ce rappel constant des injonctions à la virilité pèse lourdement sur Aaron, qui doit à la fois se conformer aux exigences de l’équipe et faire face à ses propres luttes internes. L’épisode met aussi en lumière les moments plus légers et excentriques du personnage de Belichick, interprété par Norbert Leo Butz. Son approche froide mais pragmatique contraste avec la personnalité rebelle d’Aaron. Lorsque ce dernier fait un geste provocateur en ramassant des équipements sur le terrain en étant nu, Belichick ne mâche pas ses mots et rejette les conseils d’Urban Meyer, l’ancien coach d’Aaron, qui suggérait de « surveiller » le jeune joueur. 

Belichick est catégorique : Aaron est maintenant dans une équipe d’hommes, et il doit se comporter comme tel. Ce discours sur la maturité, cependant, ne fait que renforcer le dilemme auquel Aaron est confronté : comment être lui-même dans un environnement qui valorise la conformité à une norme rigide de la masculinité ? Sur le terrain, Aaron brille. Il est le plus jeune joueur de la ligue, et sa performance est impressionnante. Il parvient à s’imposer malgré la pression croissante. Cependant, lorsque Belichick l’oblige à jouer à un poste qu’il ne maîtrise pas, Aaron perd confiance en lui. Cet élément est symbolique du problème plus large auquel il fait face : il n’a pas eu le temps de véritablement grandir, de s’épanouir en tant qu’individu, tout en restant fidèle à qui il est. Cette tension entre être soi-même et se conformer aux attentes de la NFL est illustrée par la réponse de Belichick lorsque Aaron justifie ses actions en disant « J’étais juste moi-même, coach » et que Belichick rétorque, « Ne le sois pas ».

 

Cette scène, en apparence anodine, souligne la difficulté pour un jeune joueur comme Aaron de naviguer dans un environnement où les erreurs personnelles sont impardonnables, même si elles sont le résultat de tentatives de rester authentique. L’un des moments marquants de l’épisode est la scène où Aaron subit un violent coup lors d’un match contre les Broncos. Cette scène, superbement réalisée, nous plonge dans l’état de confusion d’Aaron, qui vacille entre lucidité et désorientation même des heures après l’impact. La série n’a pas encore exploré en profondeur la question de l’encéphalopathie traumatique chronique (CTE), une maladie cérébrale qui a joué un rôle majeur dans la spirale destructrice d’Aaron, mais cette scène en est un premier aperçu. L’immersion dans le point de vue d’Aaron rend cette séquence particulièrement frappante, avec chaque congratulation d’après-match amplifiée par son état mental altéré.

En dehors du terrain, l’épisode se penche sur la relation entre Aaron et Shayanna Jenkins, la mère de sa fille et sa compagne de longue date. Leur relation, bien que basée sur une affection mutuelle, est marquée par des non-dits et des frustrations cachées. Alors qu’Aaron essaie de se construire une image publique respectable, invitant Shayanna à des événements mondains pour impressionner les dirigeants des Patriots, il reste tiraillé entre son attirance pour les hommes et le besoin de préserver les apparences. Un des aspects intéressants de cet épisode est la manière dont il aborde la double vie d’Aaron. Malgré son amour pour Shayanna, il ne parvient pas à être entièrement honnête avec elle. Lorsqu’elle commence à douter de ses désirs sexuels après avoir discuté avec d’autres compagnes de joueurs de la NFL, Aaron se contente de la rassurer en affirmant qu’il n’y a aucune autre femme dans sa vie. Ce qu’il omet de dire, cependant, c’est que sa véritable connexion émotionnelle et physique se trouve ailleurs, notamment avec Chris, un personnage introduit dans les épisodes précédents.

 

L’épisode met également en avant le rôle néfaste des mauvaises influences dans la vie d’Aaron. Bien qu’il aspire à se montrer sous un jour respectable, il continue de se lier à des personnes peu recommandables, comme son cousin Tanya ou ses anciens amis de Bristol, notamment Carlos et Bo. À cette liste s’ajoute un nouveau venu, Sherrod, un dealer de marijuana avec qui Aaron développe rapidement une amitié. Le conseil douteux de Sherrod, « Personne n’est en charge de toi », fait écho à la propre rébellion d’Aaron contre l’autorité, mais il représente aussi un avertissement clair : les mauvaises influences risquent de l’entraîner vers un chemin sans retour. La série montre de manière explicite l’impact de ces relations toxiques lorsqu’Aaron, submergé par la colère après que son beau-père Jeff a attaqué sa mère Terri, décide de se venger en utilisant une arme que Sherrod lui a fournie. Ce moment de rage violente marque un tournant sombre dans l’épisode, soulignant à quel point Aaron est prêt à aller loin pour protéger sa famille, mais aussi à quel point il est sur le point de franchir des limites dangereuses.

L’épisode 5 de American Sports Story continue de tisser une toile complexe autour d’Aaron Hernandez, un personnage à la fois talentueux et profondément tourmenté. Ce qui rend cet épisode si captivant, c’est la manière dont il illustre le conflit interne d’Aaron : être lui-même ou se conformer aux attentes de la NFL et de ceux qui l’entourent. Que ce soit sur le terrain ou dans sa vie privée, Aaron se débat avec cette dualité, et chaque décision qu’il prend semble le rapprocher un peu plus du point de non-retour. Cet épisode met en lumière les luttes d’Aaron pour trouver un équilibre entre son identité personnelle et les attentes sociales, tout en laissant entrevoir les conséquences dramatiques de ses choix. Une chose est claire : malgré ses talents indéniables, Aaron est pris dans un tourbillon d’influences négatives qui, peu à peu, vont le conduire vers une tragédie inévitable.

 

Note : 6.5/10. En bref, la série continue de tisser une toile complexe autour d’Aaron Hernandez. C’est un personnage tourmenté, talentueux mais surtout attachant. 

Prochainement sur Disney+

 

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